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Wild Crows, tome 2 : Révélations

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Bonjour tout le monde. J’espère que vous allez bien et que ce temps humide, qui semble régner partout, ne vous déprime pas trop. D’ailleurs, en parlant de pluie, de printemps qu’on attend encore un peu, j’ai la lecture parfaite pour vous, pour occuper ces journées à guetter le retour du soleil. En effet, aujourd’hui, je vais vous présenter mon dernier coup de cœur, qui est un gros coup de cœur, avec un roman qui m’a transporté. Et ça tombe bien, car il sort bientôt, et donc je vous conseille déjà de vous ruer dessus. C’est un roman autopublié, que je mets donc en évidence pour le #JeudiAutoEdition. Et vous devez déjà avoir deviné de quel roman je vous parle, car cette chronique, je vous l’ai teaser depuis un moment. Je parle donc bien évidemment du deuxième tome de Wild Crows, écrit par Blandine P. Martin. Je la remercie d’ailleurs de m’avoir permis de découvrir en avance cette nouvelle parution, et d’ainsi pouvoir vous la présenter. Si vous vous souvenez bien, je vous ai déjà présenté plusieurs de ses romans, dont le premier Wild Crows, ainsi que ses deux romances Quelque chose de bleu et Happiness palace, et sa dystopie Eden, tome 1 : Le mirage de Gemma. Dans ce nouveau titre, nous retrouvons donc les personnages de Wild Crows. Le roman sort le 25 avril. Voici son résumé :

Le bonheur est un équilibre fragile, Joe va l’apprendre de la pire des manières. Les mots de Mack résonnent encore dans sa tête.
« Quand quelque chose de bien se passe, quand on peut profiter d’une accalmie, on le sait tous au fond, c’est temporaire ; tôt ou tard, une merde surviendra, c’est toujours comme ça. »
Être la fille du président des Wild Crows n’a rien d’une bénédiction, c’est un lourd fardeau à porter. Le club a du sang sur les mains, et Joe devra payer sa part des représailles.
Une longue traversée des Enfers l’attend, mais les épreuves rapprochent les âmes meurtries.
Alors que le club reprend ses marques, les fantômes du passé resurgissent. Quand le cœur même de la ville est atteint, des alliances surprenantes peuvent voir le jour.

Dans ce nouveau tome, nous retrouvons donc Joe, l’héroïne de l’histoire, qui a retrouvé son père et qui, à la fin du tome 1, découvrait toute l’horreur de ce que vivre dans un club de bikers aux États-Unis signifiait, ainsi qu’être la fille du président de ce même club. On l’avait donc laissée en plein drame, et nous la retrouvons dévastée, ayant perdu beaucoup de ses illusions. Surtout que tout n’est pas encore terminé, et Joe va encore être confrontée à toute l’horreur possible et imaginable. Heureusement, elle ne sera pas seule dans cette épreuve. Elle pourra évidemment compter sur sa nouvelle famille, les bikers, et aussi sur celui qui devient peu à peu son soutien, son roc, et peut-être même, avec un peu de chance, plus que cela.

C’est un vrai plaisir de retrouver Joe. J’avoue que j’étais un peu inquiète de la manière dont on allait la retrouver, car le premier tome s’est vraiment mal passé pour elle. Je m’attendais à ce qu’elle soit vraiment dévastée, détruite même. Mais cela, c’est sans compter sur la rage de vivre qui l’amine. Bien que changée, Joe reprend assez vite du poil de la bête, grâce à son caractère très affirmé, et aussi grâce à tout le soutien qu’elle peut trouver auprès de ses proches. C’est d’ailleurs grâce à cela que j’ai trouvé cette remise en route de la part de Joe assez crédible, car en réfléchissant bien, elle subit un événement traumatisant, qui aurait dû la mettre à terre, mais elle s’en relève assez vite. Cela pourrait sans doute perturber certains lecteurs, mais à mon avis, cela prouve simplement à quel point elle est bien entourée, et à quel point c’est une battante. Ce qui aurait pu me gêner montre en fait la force de Joe, ce qui fait à quel point on a envie de lui ressembler. Elle ne se laisse pas aller, ou alors jusque ce qu’il faut pour rebondir. Elle ne s’apitoie pas sur son sort et se redresse avec fierté, n’hésitant pas à retourner au combat. En fait, c’est sans doute ce qui m’a un peu agacé chez elle vers la fin : elle n’a aucune notion du danger ! Elle a vécu quelque chose d’horrible, mais elle retourne dans l’horreur dès que cela se présente à elle. Ou alors, c’est qu’elle n’a aucun instinct de survie. N’importe qui se serait terré chez lui, refusant le monde extérieur, mais pas Joe. C’est aussi ce qu’on aime chez elle, cette volonté de se battre, qui est beaucoup plus à l’œuvre dans ce deuxième tome. On sent aussi qu’elle commence à s’adapter à son environnement, ce qui remet en cause ses croyances, ce qu’elle pensait du monde. C’est assez intéressant de suivre son basculement, de voir sa naïveté encore à l’œuvre, son romantisme aussi, son innocence, mais aussi ce qui peut faire d’elle une grande cheffe par la suite, cette part d’ombre qui est présente sans l’envahir totalement, qui fait qu’elle comprend facilement ce nouveau monde dans lequel elle évolue et qui fait maintenant partie d’elle. Joe est un personnage fabuleux à suivre, une force de la nature qui inspire. Je me demande ce que l’autrice nous réserve pour elle par la suite, si Joe va finir par basculer dans les ténèbres, ou si elle va garder sa positivité, cette fraîcheur qui fait qu’on l’adore malgré ses défauts. J’aime toutes les interrogations qui l’agitent, tout ce qu’elle comprend ou non dans l’univers des bikers, son envie de s’intégrer malgré tout, de faire partie de la famille.

Il disait vrai. Sans doute n’en était-il pas à son coup d’essai. Il avait déjà tué, je pouvais le deviner dans sa manière d’en parler. Il connaissait ces fantômes qui survenaient « après ». Je me rappelai d’une époque, pas si loin que ça, où je pensais pouvoir déterminer sans le moindre doute les limites qui séparaient le bien du mal. Je réalisai désormais que cette frontière s’était floutée, assombrie. Les contours de ma petite utopie n’étaient plus que des traits dessinés à la craie, ils s’effaçaient avec le temps, mais jamais complètement, juste assez pour qu’on s’en souvienne parfois. J’avais voulu tuer un homme ce soir. Je ne pouvais décemment plus assurer me trouver d’un côté ou de l’autre. Ces foutaises manichéennes n’avaient plus aucun sens.

On ne peut pas parler de Joe sans parler de tous les personnages secondaires qui évoluent avec elle. Certes, une fois encore, j’ai eu du mal à garder les noms de tout le monde, tout simplement parce qu’il y a beaucoup de bikers dans le groupe de Jerry, le père de Joe. Il est donc assez difficile, pour moi, de retenir tout le monde. Ceci n’empêche pas que certains se détachent du lot, deviennent familiers au fur et à mesure que l’histoire évolue. Personnellement, j’ai aimé toute cette famille qui se développe autour de Joe. On sent, en plus, à quel point Joe est aussi importante pour eux qu’eux le sont pour elle. On finit par s’attacher à eux, tout comme elle le fait. Ces personnages secondaires sont tous importants, ils permettent d’apporter de l’humour, des moments de tendresse. J’ai un coup de cœur pour Jerry, le père de Joe, qui couve sa fille alors qu’il ne la connaît que depuis quelques semaines. J’aime la faiblesse qu’on sent chez lui, cette faiblesse représentée par Joe, qu’il tente à tout prix de protéger, de faire découvrir petit à petit ce monde dur qui est le sien. Mona, la femme de Joe, est tout aussi sympathique, quoiqu’un peu effacée. Je me demande si elle va prendre plus d’ampleur dans la suite. Je pense que ça pourrait être intéressant. C’est la même chose pour Casey, le demi-frère de Joe. Enfin, j’ai apprécié la relation de Joe avec Ash, le meilleur amie de Jerry, qui prend Joe sous son aile. C’est normal, après ce qu’ils ont vécus tous les deux. Ash est un personnage assez touchant. On a envie d’en savoir plus sur lui, alors qu’il reste assez mystérieux sur son passé. Enfin, le petit Tommy, le neveu de Ash, est trop mignon, et c’est agréable de voir des personnages plus jeunes à certains moments.

Le repas fut un véritable festin, parsemé de blagues et de souvenirs, drôles et parfois émouvants. En fin de soirée, Casey jugea bon de nous faire part de ce qu’il nommait « son plus grand talent » en interprétant une chanson de Johnny Cash. Son timbre fluet posé sur la gravité habituelle de ce grand Monsieur fit s’esclaffer l’assemblée. Seule sa mère, ne souhaitant sans doute pas le vexer, se retint du mieux qu’elle put, tout en le couvant d’un regard bercé d’amour. Casez restait son fils unique, son bébé, vingt-deux ans ou non. Le vin avait coulé à flots, les estomacs s’étaient remplis plus que de raison, et on avait ri encore, et toujours. Lazar disait vrai : ces instants de bonheur partagés, il fallait s’en délecter, en apprécier chaque seconde. Quelque chose en moi le savait : l’avenir dans cette vie que j’étais en train de choisir par amour pour mon père et les siens, ne connaîtrait pas éternellement cette douce quiétude. Je sortais à peine de l’enfer, mais tôt ou tard, le club retrouverait les rails d’un train dangereux, lancé à vive allure sur des chemins douteux. Alors je dévorais le sourire des personnes présentes, j’emmagasinai ces sentiments sincères et enivrants, pour les garder quelque part en moi. Peut-être qu’ainsi, le moment opportun, je pourrais puiser dedans pour trouver la force et l’espoir dont j’aurais besoin.

Le développement de la romance apparaît enfin dans ce deuxième tome. C’était ce qui m’avait un peu manqué dans le premier, tout en sachant que cela allait arriver. Il fallait laisser du temps au temps, laisser Joe s’adapter à son nouvel élément pour que ses sentiments se développent. Et c’est ça que j’aime ici : on prend le temps. Joe ne tombe pas amoureuse tout de suite, en un clin d’œil, mais ses sentiments se développent, elle passe par la casse amitié avant celle de l’amour, si bien que cela nous laisse le temps, à nous, de nous demander vers qui son cœur va balancer, dans le premier tome et le début du second, avant de comprendre. J’ai apprécié cela, car il y a un certain mystère là-dedans. D’ailleurs, à la fin du premier tome, il y avait quelques spéculations sur le fameux couple. De plus, le fait que la romance se met en place de manière assez longue nous permet de la voir se mettre en place, et elle le fait tout en douceur. Ceci constate d’ailleurs très bien avec le monde brutal des bikers. Cette romance permet d’amener une touche de légèreté, et surtout de moments mignons qu’on guette en tant que lecteurs, mais aussi des moments chargés de désir contenu, ou non. Moi, j’ai beaucoup aimé cette façon de faire. Je l’ai trouvé vraiment plaisante, et cela permet de faire plein de choses dans la tête du lecteur, qui est toujours dans le suspens de ce qu’il va arriver.

Suivant la mutinerie de mes mots quelques minutes plus tôt, mes doigts ignorènt ma raison de manière éhontée, désobéissant à toute règle de bienséance. C’est naturellement que ma main saisit la sienne pour l’envelopper d’une caresse. Il n’y avait plus de place pour les réflexions, juste un ressenti, pur, instinctif, brûlant de s’exprimer. Un désir. Nos lèvres s’épousèrent dans un baiser tiède et je remarquai seulement maintenant que nous nous étions rapprochés à ce point. Une timide incursion en territoire prohibé. Mais cela fut bien insuffisant pour combler la curiosité qui nous poussait mutuellement l’un vers l’autre. Alors je décidai de recommencer, de m’assurer ne pas avoir imaginé ces sensations enivrantes. Un millier d’explosions menaçaient tout mon être, et chaque parcelle de ma peau semblait renaître l’intensité de ce geste voulu sage, mais débordant d’une impatience inattendue.

Cette histoire comporte cependant beaucoup de noirceur. Bien que celle-ci soit en partie cachée par les bons moments qu’arrivent à passer Joe et ses proches, elle existe, tapie dans l’ombre. Elle est même sans doute plus présente que dans le premier tome, plus terrible aussi. Personnellement, elle me fait penser à celle qu’on peut trouver dans des polars, où plus on avance et plus on découvre des cadavres mutilés, etc. C’est un peu la même atmosphère ici, par certains côtés, heureusement contrebalancée par la romance et l’atmosphère bonne enfant des proches de Joe. Toutefois, elle existe. Je le précise, car nos personnages vont vivre des moments durs entre les pages du roman, des moments assez sordides qui pourraient déranger certains lecteurs. Il faut avoir le cœur bien accroché pour suivre les Wild Crows.

En ce qui concerne l’écriture, je suis fan de celle de Blandine P. Martin. J’ai vraiment dévoré ce roman, me laissant bercer par les motos et le soleil californien. Les descriptions sont toujours aussi magnifiques, les scènes d’action bien menées, la romance mignonne à suivre, touchante aussi. J’ai aimé suivre les questions de Joe, les rebondissements de l’histoire, l’enquête qui est menée dans une partie de l’ouvrage. Tout est bien fait, si bien qu’on a beaucoup de mal à quitter cette histoire, qu’elle soit terminée ou non. Ainsi, bien que j’ai fermé ce roman depuis quelques jours, cette histoire me poursuit encore, et je m’amuse à me demander comment la suite va se passer. J’ai trop hâte d’avoir cette dernière. Il y a comme un effet de manque qui se développe une fois que le roman est refermé. On a l’impression d’être arrivé au meilleur moment, et on n’aura la suite qu’au prochain épisode. C’est assez frustrant, mais aussi génial.

En résumé, vous l’avez donc compris, j’ai vraiment adoré cette histoire. Pour le moment, je crois même que c’est la meilleure que j’aie lu depuis le début de l’année – et oui, j’ai lu le tome 1 en 2017. Il y a tout dedans pour plaire : de l’action, de la romance, de la tension, de l’horreur aussi. Tout est bien mené, l’histoire est bien construite, les personnages sont attachants, on veut la suite. C’est un deuxième tome encore meilleur que le premier, et qui promet une suite encore meilleure, si cela est possible. On n’a pas envie de quitter Joe et ses bikers, et c’est presque un crève-cœur de finir ce roman. Certes, il y a tout l’aspect sordide qui peut en rebuter plus d’un, mais personnellement je suis heureuse qu’on nous montre un univers non édulcoré, qui semble alors vraiment crédible, donc avec ses joies, mais aussi ses faces sombres. Si vous n’avez pas peur de découvrir cette face noire, alors n’hésitez pas, et venir découvrir les Wild Crows, vous ne serez pas déçue. C’est un énorme coup de cœur pour moi et j’attends la suite qui devrait arriver avant l’été.

Et vous ? 

Aimez-vous les histoires avec une partie sombre ?

Avez-vous besoin que tout soit toujours mignon dans un roman, ou qu’il y ait aussi des moments plus horribles ?

Quelle sorte de scène ne supportez-vous pas de lire dans un roman ?

Aimez-vous les histoires d’amour qui mettent du temps à se développer ?

Bonne fin de semaine à tous 😀

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