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Sous le soleil de Key West

Bonjour tout e monde. J’espère que vous allez tous bien et que vous passez une bonne semaine. Ici, je me rends compte qu’elle passe assez vite, et que nous sommes bientôt en weekend. Cela va me faire du bien après ma première vraie semaine de cours de ce début d’année. En effet, il fait vraiment se remettre dans le rythme et ce n’est pas si simple, surtout après le confinement et les vacances. Je pense aussi que cette pause sera salutaire pour les élèves, qui ont bien du mal à enchaîner plusieurs heures de cours dans la journée, surtout les lycéens qui pour la plupart n’ont pas repris après le déconfinement.

Mais aujourd’hui, j’ai décidé, suite au beau temps qui s’installe en ce moment et qui a décidé de faire durer l’été, alors que je n’ai qu’une hâte, c’est de sortir enfin mes pulls, c’est de vous faire voyager, et sous le soleil, bien entendu. En effet, aujourd’hui, je vous propose sur le blog un roman qui sent bon les vacances, la crème solaire et le sable. Je vous emmène à Key West, aux Etats-Unis, avec le roman Sous le Soleil de Key West, de Priscilla Oliveras, publié aux Editions l’Archipel. Le roman est sorti en juillet 2020, pile pour l’été. Je remercie les éditions l’Archipel de me l’avoir envoyé en service presse, et de me permettre de partager ma lecture avec vous. Voici le résumé de cette romance :

Sara, influençeuse mode et beauté sur les réseaux sociaux, a un problème. Et de taille ! Elle doit rejoindre sa famille à Key West pour les vacances. Mais son petit ami lui fait faux bond au dernier moment.

Comment dès lors affronter les questions de ses frères – et de leurs épouses si parfaites – et de ses parents ? Qui tous s’attendaient à rencontrer le futur époux de la petite rebelle de la famille…

Et si Luis, ce beau sapeur-pompier en congés forcés rencontré sur le tarmac de l’aéroport, se transformait en gendre idéal ?

Voilà la bonne idée de Sara – ou pas… Après tout, pourquoi les rêves ne se réaliseraient-ils pas sous le soleil de Key West ?

Dans cette histoire, nous suivons deux personnages principaux, qui sont donc Sara et Luis. Sara vient d’arriver à Key West pour une semaine de vacances. Elle ne vient pas seule, mais avec toute sa famille. Le but de ces vacances est qu’elle puisse se rapprocher de sa famille, avec qui les liens ne sont pas des plus simples.Or, Sara comptait présenter à ses parents son petit-ami, qui décide de lui faire faux-bond le jour même. Là, elle rencontre Luis, pompier respecté de Key est, issu d’une longue lignée d’habitants de l’île. Luis, chevalier servant par excellence, est mit en congé obligatoire. Lui qui se servait de son travail pour oublier un fait traumatisant ne sait pas comment occuper son temps. Mais sa rencontre avec Sara va lui donner des idées, et tous les deux, ils vont se faire passer pour un couple aux yeux des parents de Sara, jusqu’à ce que la vérité éclate.

Je vais commencer cette chronique par vous parler du personnage de Sara, qui pour moi fat en fait toute l’histoire,. Ainsi, j’ai trouvé que c’était elle qui rendait l’histoire intéressante, au sens où c’est elle qui m’a donné envie d’aller au bout. Sara porte en effet le récit et le rend unique comparé à d’autres récits du même type. Ce qu’on apprend petit à petit, au fil de notre lecture, c’est que Sara est malade, et qu’elle souffre de troubles alimentaires sévères. Ces derniers sont liés à la relation tendue qu’elle entretient avec le reste de sa famille. Persuadée de ne pas être aimée à sa juste valeur, d’être toujours obligée de faire ses preuves aux yeux de ses parents, de son frère et de sa sœur qui lui semblent si parfaits, Sara a développé une relation particulière avec son corps, ce qui la rend fragile. Mais elle s’en sort comme elle peu, surmontant ses difficultés au quotidien. C’est un combat de tous les jours, et j’ai apprécié que cela soit évoqué. J’ai trouvé que cela donnait une certaine consistance à son personnage, et qu’elle pouvait servir de modèle à ceux qui se trouvent dans le même cas qu’elle. C’est aussi bien, dans une romance légère, d’avoir un thème plus sombre, qui ici se retrouve dans les problèmes de Sara. Et alors qu’on parle beaucoup de diversité dans les romans, c’est bien d’avoir un personnage qui lutte en permanence contre son corps, même si elle est guérie, au sens où elle ne se fait plus de mal volontairement, et qu’elle est suivie par un psy. Parler de maladie peut être en plus dans un roman comme celui-ci, tout en étant traité de manière délicate, sans que cela ne prenne trop de place. J’ai aimé la force de caractère de Sara, qui transparaît dans son combat, mais aussi sa faiblesse face aux autres membres de sa famille, ce qui montre que tous ses problèmes ne sont pas réglés. Et que cette semaine de vacances va être décisive pour elle, pour la suite des événements. Sara est aussi un personnage agréable, et généreux. Elle n’hésite pas à aider les autres, et lorsqu’elle propulse Luis dans sa vie, et qu’elle veut l’aider à se réconcilier avec son frère. Sara veut absolument aider ceux qui l’aident, et cela montre l’énergie qu’elle possède, et qui lui a permis de créer son entreprise, loin de l’univers médicale de sa famille.

Elle sentit son cœur se serrer, écartelée entre la reconnaissance pour la sollicitude qu’il lui témoignait et la folle attirance qu’elle éprouvait pour lui. Une sourde tristesse l’étreignit. C’était précisément la raison pour laquelle elle s’était efforcée d’esquiver les questions gênantes, évitant même de mentionner sa pathologie. Luis la considérait comme quelqu’un d’ordinaire et non une grande malade, qu’il fallait traiter avec précaution. S’il venait à l’apprendre, il finirait par imiter les autres. Il évaluerait son comportement alimentaire, ses allers-retours aux toilettes, son activité physique. Et il l’accablerait de questions.

Elle voulait qu’il s’intéresse à elle, Sara, en tant que femme. Pas à la patiente de troubles alimentaires ou à l’une des influenceuses les plus suivies sur les réseaux sociaux.

Parlons à présent de Luis. Au premier abord, on pourrait croire qu’il incarne le pompier cliché qui fait fantasmer toutes les filles. Evidemment, Luis est beau, il attire les regards, et il le sait. Cependant, il est loin d’en jouer, et il n’a pas eut de relation avec quelqu’un depuis longtemps. Luis cache en effet un lourd secret, qui est lié à son passé et à sa dernière longue relation. De ce fait, il ne fait pas confiance facilement. Cela change avec Sara, même s’il met beaucoup de temps avant de se livrer. Luis est un personnage secret, mystérieux, mais il n’est pas comme ça pour s’amuser avec les autres, c’est simplement pour se protéger. Tout ce qui compte dans sa vie, c’est son travail. Luis est passionné par son métier de pompier, et il ne compte pas ses heures passées à la caserne. Il n’a plus de vie sociale, et il se coupe peu à peu des autres, sauf de sa famille, de qui il est très proche. Vivre dans une famille cubaine l’oblige à être toujours présent pour sa mère, son père ou ses frères. Loin de l’étouffer, cette proximité lui est essentielle, et Luis ne se voit pas quitter son île natale, ainsi que tous ses proches. C’est quelqu’un de loyal, de généreux aussi. Lorsque Sara l’entraîne dans son plan, il devine rapidement que cela ne peut que mal tourner, mais il accepte tout de même de l’aider, parce qu’il ne peut pas la laisser ainsi, désespérée. Il entre donc dans son jeu, même si cela peut lui porter préjudice. De ce fait, j’ai trouvé son personnage attachant, et Sara est bien tombée avec li. J’ai aimé aussi la part d’ombre qu’il possède, cette petite part de violence sous-jacente, qu’il éprouve pour son frère, mais aussi envers lui-même, et qui est liée à leur passé commun. Cela ne fait qu’accentuer notre envie de mieux comprendre son passé, et surtout qu’il progresse sur le chemin du pardon.

Il avait affronté les aléas de l’existence ici ou ailleurs sur la myriade d’îles reliées entres elles par la célèbre Overseas Highay, l’autoroute rattachant l’archipel à la Floride. Et même si, après avoir vécu l’une des pires périodes de sa vie et les conséquences qui en avaient découlé, il avait pensé s’expatrier pour chercher un emploi mieux rémunéré sur le continent, il n’avait finalement pas pu s’y résoudre. Sa famille était enracinée là depuis trois générations. Un Conch, un natif des Bahamas pur jus, voilà ce qu’il était.

Qu’elle soit indifférente, bonne ou mauvaise, la famille était sacrée. Même Enrique, son cadet avec qui il était en froid sans avoir toutefois définitivement coupé les ponts. Leurs parents s’étaient efforcés de leur inculquer la loyauté familiale depuis leur plus tendre enfance. Contrairement à son jeune frère, Luis avait un sens aigu de ses responsabilités.

Venons-en à présent au récit lui-même. On peut croire que c’est une romance banale, comme il en existe beaucoup, où un homme est obligée de prendre la place d’un autre, joué, le parfait petit-ami, pour sauver une jeune femme en détresse. face à sa famille. Dans les faits, nous sommes bien sur cette idée, du preux chevalier servant, incarné par Luis, qui vient sauver Sara d’une délicate situation, et qui va l’aider à se rabibocher avec ses proches. Nous ne sommes donc dans rien de nouveau. Toutefois, ce qui apporte du piment à ce récit, c’est tout d’abord par le personnage de Sara et ce que je vous ai énoncé plus haut, à savoir sa maladie, et le secret de luis concernant son passé. Le fait que nos deux personnages principaux ne se connaissant pas du tout et sont obligés de se découvrir peu à peu ajoute aussi du piment au récit, au sens où ils marchent sur des œufs, où ils sont obligés de se découvrir peu à peu pour que leur couple soit crédible, alors même qu’ils sont tous les deux des personnages secrets, renfermés sur eux-mêmes. Ensuite, ce qui est intéressant, c’est que nos sommes ici sur le terrain de Luis, et non celui de Sara. Ainsi, il connaît l’île dans les moindres détails, et peu parfaitement servir de guide à la petite famille de Sara. Mais il peut aussi être reconnu par ses propres proches, ce qui ajoute une certaine tension dès que Luis est reconnu par quelqu’un, car il n’est pas censé avoir une petite amie, et qu’il ne veut pas mêler sa famille à la mise en scène prévue par Sara. Enfin, le cadre sympa donne envie de rêver et de découvrir les îles de Key West. Cependant, ce qui ma un peu dérangé ans ma lecture, c’est le fait que nos deux compagnons sont immédiatement attirés l’un par l’autre, et qu’ils passent une partie du roman à nier cette attirance, avant finalement d’y succomber. J’aurais aimé que cette attirance physique vienne plus tard dans l’histoire, qu’elle ne saute pas immédiatement sur les deux personnages, les faisant passer pour des êtres en maque de sexe.

Les clients du bar, les touristes en goguette, la musique déversée par les hauts-parleurs, le gamin qui dévalait le trottoir sur sa planche à roulette derrière eux… tout se brouilla tandis qu’elle se perdait dans le regard qu’il fixait sur elle.

Semer la pagaille.

D’une certaine façon, le plan qu’elle avait imaginé pour engager un faux petit ami virait au cauchemar. Terrifiant. Surtout pour une femme ayant des antécédents amoureux aussi désastreux et un besoin morbide de faire ses preuves.

Bref, elle n’aurait jamais dû craquer pour un homme aussi sexy qu’énigmatique, un pompier au grand cœur aux prises avec se propres difficultés familiales, même sil refusait de l’admettre.

Et elle n’avait pas la moindre chance d’y mettre le holà.

D’ailleurs, puisque nous en sommes à passer à la structure du récit et à la manière de raconter ce dernier, j’aimerais vous dire que les scènes où Luis et Sara sont attirés physiquement par l’autre sont légions, et qu’au bout d’un moment, j’ai personnellement trouvé cela un peu lassant. J’aurais aimé que cette attirance soit moins pr »sente, qu’elle soit plus délicate aussi. En effet, comme je le disais plus haut, on a l’impression que nos deux personnages sont en manque, comme s’ils étaient drogués l’un à l’autre, et cela revient beaucoup dans le récit, si bien qu’à un moment donné, on a juste l’impression qu’ils luttent contre cette attirance, mais qu’ils ne cherchent plus à faire autre chose. De ce fait, on ne voit plus que cela, et les moments passés en famille, qui sont donc normalement au centre de l’histoire, passent totalement au second plan, comme la description des activités à faire sur l’île ou la description de cette dernière. D’ailleurs, en parlant d ela description de l’île, je me demande si cela est dû à l’autrice, à la traduction, ou même à ma fatigue du moment, mais il y a de nombreux passages que j’ai dû relire parce que je n’arrivais pas à me faire figurer ce que l’autrice voulait dire, la manière dont elle décrivait les choses. De ce fait, bien que le roman m’ait donné envie de visiter Key West, que je ne connaissais pas du tout, je n’ai pas réussit à m’insérer dans le roman, à me plonger intégralement dans l’ambiance que l’autrice essaye de décrire. L’univers ici est détaillé, mais j’ai eu l’impression que cela ne prenait pas, et je me suis davantage servi de mes souvenirs des séries se passant à Miami pour me figurer ce que les personnages pouvaient voir. Le fait que l’île ne soit pas toujours décrite, mais que certains bout, a peut-être joué là-dessus. Du coup, j’ai eu l’impression d’être passée à côté du dépaysement proposé. J’ai aussi eu le sentiment que les scènes de tension sexuelle entre Luis et Sara étaient mieux décrites que Key West. Sinon, en ce qui concerne l’écriture du texte, elle est plutôt fluide, à part pour les passages que j’ai du relire parce que je ne comprenais pas la description. Encore une fois, il s’agit certainement de ma faute, mais j’ai eu beaucoup de mal à m’immerger dans la description du paysage entourant Luis et Sara.

En résumé, je vous conseille de lire cette histoire, principalement pour le personnage de Sara et pour sa maladie, qui permettent d’apporter de la consistance à l’histoire. C’est plaisant d’avoir un sujet grave, ici les troubles alimentaires te la dépression, dans une romance qui reste toutefois très légère. Le personnage de Luis est lui aussi intéressant, mais ce que je retiens de cette histoire, ce sont les liens familiaux évoqués tout le long, qui permettent alors de parler des familles qui existent et des tensions que l’on peut retrouver dans ces dernières. la tenson sexuelle présente entre Luis et Sara est aussi intéressante, mais trop présente à mon goût. J’aurais aussi préféré que l’ambiance de Key West soit plus présente, mais ce n’est que mon avis. L’histoire reste plaisante à lire et l’on passe un bon moment. C’est un bon livre de vacances.

Et vous ?

Aimez-vous, dans les romances, que la romance soit très présente ?

Qu’est-ce qui peut vous déranger, dans une romance ?

Ou au contraire, qu’aimez-vous absolument y retrouver ?

Bon vendredi à tous 🙂

3 réflexions au sujet de « Sous le soleil de Key West »

  1. Je viens à peine de commencer le roman. Je l’ai acheté car je suis en vacances à key west. J’avais envie d’y lire une histoire se déroulant ici. Mais je suis très gênée car le roman se veut local et il est écrit dès les premières pages et à plusieurs reprises que key west se trouve aux Bahamas. Or, key west ne fait pas du tout partie des Bahamas.
    Je ne sais pas si c’est une erreur de l’auteur ou du traducteur mais cela décrédibilise d’entrée de jeu tout ce qui est raconté sur l’île de key west.

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