chroniques littéraires

Les Tisseurs de rêves, tome 1 : Manel et les mélodies secrètes

Bonjour tout le monde. J’espère que vous allez tous bien et que vous avez passé un bon début de semaine. Pour ma part, j’ai slalomé entre le soleil et la grisaille. Finalement, notre belle semaine d’été n’est peut-être pas encore pour tout de suite. A tous les coups, on aura beau pour la rentrée, et chaud. Un temps estival pour reprendre, cela ne changera pas de d’habitude, finalement.

De ce fait, je reviens aujourd’hui avec un roman jeunesse qui l’évoque, justement, cette rentrée. Nos personnages font la leur, avec tout ce que cela peut impliquer lorsqu’on entame une rentrée, et qu’on est un peu différent. Aujourd’hui, je vous présente le premier tome de la série Les Tisseurs de Rêves, écrit par Manon Fargetton et publié aux éditions Rageot. Le roman, intitulé Manel et les mélodies secrètes, est sorti en septembre 2021. Voici son résumé :

Manel est une Tisseuse de rêves. Grâce à son violon, elle modifie la réalité. Mais son pouvoir suffira-t-il à repousser les cauchemars qui déferlent sur l’école ?

Dans cette histoire, nous suivons donc Manel, une petite fille qui possède le don de modifier la réalité grâce à son violon. En jouant avec elle, elle peut ainsi briser des vitres ou pousser les autres à la colère, jusqu’à ce qu’ils se tapent dessus. Mais elle essaye de rester discrète, car elle ne veut pas se faire repérer. D’ailleurs, sa hantise est d’être le centre de l’attention, compliqué lorsqu’on rêve de devenir soliste de violon. Or, cette rentrée ne se passe pas comme prévu. Voilà que des cauchemars impactent la vie de l’école, et Manel compte bien deviner qui se permet d’utiliser son pouvoir de cette manière.

Je vais commencer cette chronique par vous présenter le personnage principal. Il s’agit donc de Manel, une petite fille qui ne se sépare jamais de son violon. Elevée dans une famille de musicien, elle s’entraîne tous les jours, et rêve de devenir une concertiste, notamment une soliste. Elle consacre donc sa vie au violon, ce qui l’empêche de se faire des amis à l’école. Pour ne rien arranger, elle sait qu’elle possède des pouvoirs. Selon la manière dont elle joue de son instrument, elle change la réalité. Ce pouvoir ne l’intéresse pas vraiment, elle n’aime pas l’utiliser, sauf lorsqu’elle est en colère, ou sous le point de ses émotions. Comme Manel est seule et très renfermée, cela peut donc lui arriver de perdre le contrôle de ses émotions. Dans ces cas-là, elle peut blesser les autres. Ceci fait que j’ai trouvé qu’il était compliqué de s’attacher à Manel, qui n’a de cesse de se croire supérieure aux autres, meilleure qu’eux parce qu’elle sait jouer du violon, et parce qu’elle a un rêve. Elle calque ainsi le comportement de sa mère dans sa propre vie, en faisant le ménage autour d’elle. D’ailleurs, c’est avec sa mère qu’elle a le plus d’interactions, ce qui montre bien l’aura de celle-ci, et le fait qu’elle décide de tout pour sa fille. Manel ne se rebelle pas, car elle pense que sa mère a raison, et que les amitiés et autres joies de l’enfance ne sont pas pour elle. J’ai donc peu apprécié son air suffisant et son manque d’empathie à l’égard des autres, notamment lorsque l’affaire se corse. Elle peut également se montrer méchante avec eux, les traitant assez mal, encore à cause de sa suffisance. Heureusement, Manel finit tout de même par évoluer, et son évolution est bénéfique pour son personnage, qui retrouve une certaine humanité. Manel apprend, ainsi, à s’ouvrir aux autres, ce qui est alors intéressant et plaisant pour son personnage. Parler et se faire des amis l’aide alors à comprendre ce qui ne lui plaît plus dans sa propre vie, et à se rebeller. J’ai donc préféré le personnage de Manel à la fin du roman, qui est plus empathique et courageuse, mais je reste tout de même mitigée sur elle à cause du début, malgré sa jolie évolution.

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu un violon entre les mains. Le premier était si petit qu’on aurait dit un jouet. Mais déjà, je le traînais partout avec moi et je piquais des crises lorsque je devais m’en séparer pour aller à l’école maternelle.

Aujourd’hui, je ne m’en sépare plus. Jamais. Parce que je veux devenir la plus grande violoniste du monde. Et pour devenir une grande violoniste, il faut travailler dur dès le plus jeune âge. Comme dit maman, dans la vie, tout est une question de priorité.

J’en arrive à présent aux personnages secondaires. Ils sont plusieurs à graviter autour de Manel, et je vais donc commencer par parler de sa mère. Cette dernière est très ferme, voire assez autoritaire, et elle tient Manel d’une main de fer, l’obligeant ainsi à se lever plus tôt pour travailler son violon. Manel a beau dire que c’est sa volonté, elle essaye surtout de plaire à sa mère. De ce fait, j’ai donc trouvé que son rapport avec sa mère était assez problématique, même si cela va changer sur la fin. On a alors l’image d’une femme assez rigide, qui projette ses rêves sur sa fille, l’empêchant de profiter de sa jeunesse. Le personnage de la mère de Manel n’a donc rien de bienveillant ou de sympathique. On a même plutôt envie que Manel ouvre les yeux sur l’autorité de sa mère. Heureusement, la petite fille peut compter sur certains soutiens, à l’image de ses nouveaux amis, Anouk et Liam. J’ai trouvé Liam un peu en retrait, je pense donc qu’il sera développé plus tard. A l’inverse, Anouk est un peu développée, et on sent que c’est quelqu’un qui va être important au sein de leur petit groupe, car c’est la plus empathique, celle qui sait lorsque les autres ont besoin d’elle. J’ai hâte d’en savoir plus sur elle, et c’est celle qui semble la plus sympathique. Mais j’ai un préféré dans le petit groupe, et c’est Victor. J’ai vraiment apprécié son personnage et ses pouvoirs. Victor nous fait un peu de la peine, c’est le petit nouveau qui ne connaît personne, et qui a de gros problèmes. Il ne contrôle rien, et c’est donc assez simple de s’attacher à lui. On a envie de l’aider et de le protéger, parce qu’il semble perdu, dépassé par la situation. J’ai alors aimé que les autres essayent de l’aider. Et son pouvoir est vraiment sympa, quoique terrifiant. Enfin, j’ai apprécié la présence rassurante de la gardienne, qui en sait plus qu’on ne veut le croire.

– Je ne sais pas vous, murmure Victor, mais je suis content de ne pas être seul. Ca me rendait fou.

Je lève les yeux au ciel. Je m’en fiche, moi, qu’on soit quatre. Je préférerais même être la seule. Plus on est nombreux, plus ça crée de problèmes.

– Vous croyez qu’on peut arrêter de rêver ? demande soudain Liam.

– Aucune idée, fait Victor. Mais on peut dormir le moins possible. Et croyez-moi, si on pouvait survivre sans dormir du tout, je le ferais.

Parlons à présent de l’histoire. Elle est assez simple et prévisible, mais elle fonctionne bien. Nous sommes avec des enfants qui ont des capacités extraordinaires, mais qui n’en ont pas parlé aux adultes car ils se méfient d’eux et de leurs réactions. De ce fait, ils essayent de se débrouiller seuls, et lorsqu’un nouveau pouvoir dangereux se manifeste, ils comprennent qu’ils vont avoir besoin d’aide. Pour cela, ils doivent donc former un groupe, et c’est Manel qui doit accepter ce fait, car elle n’est pas sociable. Les pouvoirs des enfants sont alors très différents, mais ils sont assez intéressants et plaisants à découvrir. Bien entendu, on se focalise assez sur ceux de Manel et de Victor dans ce premier tome, mais j’ai bien aimé celui de Liam aussi, qui est assez original. Chacun des enfants a alors un don qui correspond à son caractère. On a donc hâte d’en savoir un peu plus sur eux et leur origine. De plus, ce roman nous propose, dans le premier temps, une petite enquête pour comprendre qui possède le nouveau pouvoir. Certes, la réponse est évidente, mais c’est intéressant de commencer ainsi, avant de chercher comment maîtriser ce nouveau don.

Dans ma classe, on est plusieurs à avoir un pouvoir. Trois, très exactement. Liam, Anouk et moi. On l’a découvert par hasard en CP, mais on s’en sert depuis toujours. Sauf que seul le pouvoir de Liam aurait pu provoquer cette journée-pyjama : Liam est capable de faire apparaître ce qu’il dessine dans la réalité. Par exemple, s’il dessine un lion, un lion peut se mettre à déambuler dans les rues de la ville ! Alors, s’il avait dessiné parents et élèves en pyjama devant la grille de l’école, ça aurait pu arriver. Sauf qu’il m’assure que ce n’est pas lui. Et Liam, même si c’est un gros bébé peureux, ce n’est pas un menteur.

(…) Oui, parce tous les trois, on est nés le même jour, le 25 septembre. Enfin, pas exactement. Liam et moi sonnes nés le même jour, et Anouk, le lendemain. Mais ils ont dû se tromper, à la maternité, parce que cet anniversaire comment est LE SEUL TRUC qui nous relie, LE SEUL TRUC qui explique qu’on ait un pouvoir alors qu’aucun autre élève de l’école n’en a.

Pour ce qui est de l’écriture du roman, elle est fluide. Elle est simple et correspond bien aux attentes de lecteurs débutants ou qui commencent à lire des romans un peu plus conséquents que des premières lectures. Le suspens est bien dosé, et si en tant qu’adultes on voit des événements prévisibles, l’écriture de ce titre permet aux enfants de développer leurs propres théories sans que rien ne leur soit donné immédiatement. Il y a donc un suspens intéressant et bien mené ici. Le roman se lit alors bien, et les illustrations accompagnent bien les événements qui arrivent. Les chapitres sont courts et s’enchaînent facilement.

En résumé, je n’ai pas accroché au personnage de Manel, que j’ai trouvé suffisante et assez froide avec les autres. Elle est trop focalisée sur son rêve et met les autres à distance. Toutefois, son évolution est plaisante et lui permet de s’ouvrir aux autres, et de se rebeller un peu. Pour ce qui est des personnages secondaires, j’ai beaucoup aimé le personnage de Victor, qui m’a amusée, et qui contrebalance la froideur de Manel. Anouk a aussi l’air sympathique. La mère de Manel est trop autoritaire, ce qui ne la rend pas sympathique. L’univers est plaisant à découvrir, avec des pouvoirs originaux et variés. On a envie d’en savoir plus sur eux. L’écriture est fluide et bien menée. C’est une bonne lecture pour les enfants, et pour les autres. Je vous la conseille donc si vous voulez retrouver votre âme d’enfant. Je vais lire la suite avec plaisir.

Et vous ?

Lisez-vous des romans pour enfants ?

Qu’aimez-vous retrouver dans ces titres ?

Ou, au contraire, êtes-vous incapable de vous replonger dans ces romans ?

Pourquoi ?

Bon mercredi à tous 😉

6 réflexions au sujet de « Les Tisseurs de rêves, tome 1 : Manel et les mélodies secrètes »

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