chroniques littéraires

Les Tisseurs de Rêves, tome 2 : Anouk et les liens invisibles

Bonjour tout le monde. J’espère que vous allez tous bien et que vous avez passé une bonne semaine, et surtout que vous n’avez pas eu trop chaud. Ici, la chaleur a été assez forte, mais moins que dans le sud. J’ai essayé de profiter du soleil un peu, vu le temps qu’on a eut le reste de l’été, avec des protections. En tout cas, maintenant, le temps a bien changé, avec des températures plus basses, ce qui est agréable également.

Aujourd’hui, je reviens sur le blog avec une nouvelle chronique littéraire, sur un livre que j’ai lu en peu de temps, grâce à la reprise de mes séances de lecture dehors, sous le soleil. Ce roman est un roman jeunesse, le tome deux d’une série de quatre tomes. Cette série s’intitule les Tisseurs de Rêves, et vous pouvez retrouver ma chronique du premier tome ici. Ce deuxième tome s’intitule Anouk et les liens invisibles, il est écrit par Manon Fargetton. Le roman est sorti en janvier 2022 aux éditions Rageot, et voici son résumé :

Anouk est une Tisseuse de rêves. Grâce à ses fils invisibles, elle modifie les émotions des autres. Combien de temps encore pourra-t-elle garder son secret face aux cauchemars qui déferlent sur l’école ?

Dans cette nouvelle histoire, nous suivons donc principalement Anouk, même si Victor va avoir une place très importante dans ce récit. Ainsi, c’est sur les pouvoirs d’Anouk que nous allons nous concentrer, afin de mieux saisir l’étendu de ces pouvoirs, esquissés dans le tome précédent.

Je vais donc commencer cette chronique par vous parler d’Anouk. Dans le premier tome, qui était consacré à Manel, on avait pu découvrir qu’Anouk était toujours là pour aider les autres, qu’elle savait toujours où ils étaient, et qu’elle était populaire au sein de l’école. Maintenant, il s’agit de comprendre pourquoi. Anouk possède en effet un certain pouvoir, qui est celui de se lier aux autres. Ainsi, elle tisse, comme une araignée, des liens entre elle et les autres, ce qui lui permet de les localiser en permanence. Grâce à ces liens, elle peut également faire autre chose, c’est-à-dire modifier leurs sentiments. Anouk a le pouvoir d’influer sur ce qu’ils ressentent, et ainsi provoquer de la colère, de la tristesse ou bien de l’amour. Ce pouvoir est alors intéressant, car il permet de se poser plusieurs questions. Est-ce bien ce que fait Anouk ? Est-ce vraiment de l’amour qu’elle apporte aux autres ? De ce fait, Anouk se voit comme un monstre qui empêche les autres d’être libres, car elle veut savoir où ils se trouvent, pour les protéger, notamment. Elle sait que c’est mal qu’elle impose aux autres de l’aimer grâce à son don, sans rien faire d’autre. Et c’est alors que c’est vraiment intéressant, car on découvre une petite fille qui doute beaucoup. Anouk a peur que les autres ne l’aiment pas, et c’est valable pour sa famille. Comme elle se voit comme un monstre, elle est persuadée que les autres ne peuvent pas l’aimer. Donc elle utilise son pouvoir pour être aimée, ce qui accentue son impression d’être un monstre. Elle se retrouve dans un cercle vicieux qui l’emprisonne, qui fait qu’en plus, elle n’a qu’une peur, celle d’être découverte. Anouk est toujours sur la réserve, et elle se méfie de tout le monde. Elle n’arrive pas à lâcher prise. J’ai alors trouvé que cela nous rendait son personnage attachant, car je pense que nombre d’enfants doivent se retrouver en elle. On veut tous être appréciés, être aimés par les autres, surtout pendant l’enfance. Anouk utilise son pouvoir pour faire cela. Mais dans le même temps, elle se perd elle-même, car elle ne vit plus que pour faire plaisir aux autres. Anouk est alors un personnage vraiment intéressant, car elle pose une vraie question : vaut-il mieux être soi-même ou être aimé ? J’ai alors vraiment apprécié son personnage et son évolution, qui permet de montrer qu’il est important de se livrer aux autres, d’avoir des amis sincères plutôt que plein de copains, et qu’il est essentiel de s’accepter tel que l’on est. Anouk est alors vraiment un personnage agréable à suivre, et j’ai aimé sa générosité à l’égard de Victor, même si elle n’est pas toujours sympa avec lui.

Robin ne sait pas que j’ai un pouvoir. Il n’y a que quelques personnes à l’école qui sont au courant. Mais même à elles, je n’ai pas expliqué exactement de quoi j’étais capable. Et je ne le ferai pas… Parce que si mes amis savaient… s’ils savaient, je les dégoûterais.

Alors, je n’évoque que l’aspect le plus pratique de mon pouvoir : grâce aux liens invisibles que je tisse, je sais toujours où se trouvent les gens que j’aime.

Avant de quitter la maison, j’embrasse maman, papa et Pauline.

J’ai tellement peur qu’un jour, ils découvrent de quoi je suis capable.

J’ai tellement peur qu’un jour, ils comprennent que je suis un monstre qui les force à m’aimer.

Tellement peur qu’alors, ils ne m’aiment plus du tout.

J’en arrive maintenant à Victor, vu qu’il est le personnage secondaire qui est le plus mis en évidence dans ce nouveau titre. Victor, je le rappelle, est le nouveau de l’école et celui qui peut matérialiser, sans le vouloir, ses rêves dans la réalité. Il avait ainsi semer la pagaille dans l’école dans le premier tome. Dans ce nouvel épisode, il reste fidèle à lui-même puisqu’il ne maîtrise toujours pas son don, ce qui va causer plusieurs problèmes à Anouk. Ici, on comprend qu’il apprécie tout particulièrement la petite fille, dont il aimerait être plus proche. On pourrait presque dire qu’il est amoureux d’elle, et c’est assez mignon de voir à quel point il tient à elle, et à quel point il est désolé des problèmes qu’il lui cause à cause de cette attirance. En s’attachant à Anouk, il la plonge sans le vouloir dans ses rêves. Mais ce que j’ai vraiment aimé, c’est qu’on en apprend plus sur Victor. En effet, on savait déjà que son frère était décédé avant son arrivée à l’école, mais on apprend alors qu’il s’est isolé, et qu’il a perdu le peu d’amis qu’il avait. Victor est en fait un garçon très seul, et on a alors de la peine pour lui. On ressent beaucoup d’empathie pour ce garçon qui a du mal à accepter son deuil, mais qui en plus, ne parvient pas à se faire accepter par les autres, en dehors de la bande d’Anouk. Pour ne rien arranger, comme Victor est roux, les autres se moquent de lui, le harcelant à longueur de journée. Si Victor s’est fait une raison, on a envie tout de même qu’il réponde, qu’il ne se laisse pas marcher sur les pieds. J’ai alors apprécié la manière dont il expose son point de vue à Anouk, qui cherche à le défendre, même si je ne suis pas d’accord avec lui sur le fond. J’espère qu’au moment où l’on sera sur son livre à lui, il saura trouver le moyen de changer son harcèlement, ou se tourner vers les adultes compétents. En tout cas, j’ai aimé l’amitié qu’il commence vraiment à fonder avec les autres. Et rapidement, je voudrais parler de Robin, le frère d’Anouk, qui est en fait le héros d’un autre roman de l’autrice. Je compte lire cet ouvrage, mais on sent que Robin connaît la magie, et qu’il est très protecteur envers sa soeur. J’ai apprécié le lien qu’ils ont tous les deux, qui va encore s’accentuer une fois qu’il saura la vérité.

Pendant l’après-midi, le maître se moque parce que je n’ai pas lu le bon mot au tableau. Il ne s’était jamais moqué de moi. J’ai envie de jeter les lunettes bleues de Victor par terre. Et je sais bien que Victor, lui, aurait ri de la moquerie du maître. Je l’ai déjà vu le faire. Mais j’en suis incapable.

(…) – Moi aussi, ma famille me manque, Anouk. Tu n’es pas la seule à avoir quelque chose à perdre dans cet échange. Dans une heure ou deux, tu regagneras ta vie parfaite, et moi, je pourrai à nouveau discuter avec mon frère quand je rêve de lui. En attendant, laisse-moi tranquille.

Ce roman nous permet donc de continuer à évoquer les pouvoirs des enfants et la manière dont cela affecte longuement leurs quotidiens. Ainsi, les rêves de Victor continuent à être dangereux et sans contrôle, ils sont alors influencés par tout et n’importe quoi. Victor ne contrôle rien, donc tout devient possible. Ce qui peut sembler amusant pour lui ne l’est pas forcément pour les autres, comme il va s’en rendre compte à ses dépends. C’est donc intéressant de parler de ces pouvoirs, qui sont tout de même puissants chez les enfants, et le décalage qu’ils ont entre leurs perceptions de ceux-ci et la réalité. C’est d’ailleurs vraiment frappant chez Anouk, qui ne peut pas se passer d’eux et qui ressent un vide énorme lorsqu’elle ne les a plu, qui sait qu’ils font partie intégrante d’elle, qui n’arrête pas de s’en servir, mais qui a le sentiment d’être un monstre dès lors qu’elle s’en sert. Or, ses pouvoirs ne la rendent pas monstrueuse, il ne s’agit que de la représentation qu’elle s’en fait. J’ai trouvé ce décalage plaisant, car il permet de s’interroger sur ce que les enfants font de leurs dons, sachant qu’ils ne sont justement que des enfants et qu’ils ont leurs regards d’enfants. Cette représentation va alors dépendre de ce que les enfants vivent au quotidien, ce qui démontre alors que leurs dons apprivoisent leurs sentiments et vie courante. Leurs vies alimentent leurs pouvoirs, et on se demande donc jusqu’où cela peut aller.

– Tu n’es pas un monstre, Anouchka, pas du tout.

– Bah… tu appelles ça comment… quelqu’un qui peut changer ce que les gens ressentent ? Quelqu’un qui peut les obliger à ressentir ce qu’il veut ?

– Un pouvoir, c’est ce qu’on en fait, intervient Mme Pierrette. Tu as choisi de l’utiliser pour faire ressentir aux gens davantage d’amour, un amour qu’en réalité, ils ressentaient déjà pour toi. Tu aurais pu faire pire, ma grande… Tu es très loin d’être un monstre. Tu es un petite fille qui veut qu’on l’aime, comme n’importe quel enfant.

Parlons à présent de l’écriture de ce roman. Comme pour le premier tome, elle est très fluide, si bien que le roman se lit très bien et facilement. Les mots coulent tous seuls, et les chapitres font de même. Certes, on retrouve une certaine facilité, ou du moins, du déjà vu, dans le fait que Victor et Anouk échangent leurs places, mais cela fonctionne bien, et permet de mieux comprendre Victor. On a alors envie qu’Anouk se mette vraiment à sa place, et qu’elle en profite. Je n’ai pas trouvé qu’il y avait du suspens, en tout cas, pas comme dans le premier tome, mais il y a bien une tension, car on se doute que la vérité sur le pouvoir d’Anouk va lui échapper, et que les monstres vont comprendre ce qu’elle fait réellement. J’ai aimé qu’elle se métamorphose en monstre, pour vraiment comprendre comment les autres la voient. Le roman est vraiment bien pensé, et comporte plus d’émotions, à mon avis, que le premier tome.

En résumé, j’ai préféré ce tome-ci au premier tome. J’ai préféré le personnage d’Anouk, qui est vraiment attachant et plaisant à suivre dans son évolution. On ressent beaucoup d’empathie pour elle et pour la réflexion qu’elle a sur elle-même, ce décalage qu’elle ressent par rapport à ses pouvoirs. On s’attache donc facilement à elle. J’ai également aimé en savoir plus sur Victor, qui attire la sympathie et qu’on a envie d’aider. Ce roman comporte une jolie réflexion sur ce qui nous compose, et sur ce que nous sommes. Le thème est vraiment bien pensé et bien construit dans le roman, autour de la figure monstrueuse que perçoit en elle Anouk. C’est bien fait, et je vous conseille vivement de lire ce tome, et de le faire découvrir aux plus jeunes.

Et vous ?

Lisez-vous des romans pour enfants ?

Qu’aimez-vous retrouver dans ces titres ?

Ou, au contraire, êtes-vous incapable de vous replonger dans ces romans ?

Pourquoi ?

Bon dimanche à tous 🙂

4 réflexions au sujet de « Les Tisseurs de Rêves, tome 2 : Anouk et les liens invisibles »

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