chroniques littéraires

En Scène, tome 5

Bonjour tout le monde. J’espère que vous allez tous bien et que vous avez passé une bonne semaine. Pour ma part, j’ai passé une journée au château de Tiffauges, en Vendée, le dernier château de Barbe Bleue, et c’était vraiment sympa. Vous pouvez d’ailleurs retrouver des photos sur mes différents réseaux sociaux. C’était un bon moment, qui m’a permis de me sentir vraiment en vacances. D’ailleurs, je me suis sentie tellement en vacances que j’ai lu cette semaine des services presses qui ne sortent qu’en septembre, et dont je ne peux pas encore vraiment vous parler pour le moment.

De ce fait, aujourd’hui, je propose de vous retrouver sur le blog pour continuer de partager avec vous mon avis sur la série de manga En Scène. En effet, durant l’été, j’ai entrepris de relire les 20 tomes déjà sortis en France afin de pouvoir rattraper mon retard dans les chroniques de cette saga. Aujourd’hui, je reviens donc pour vous présenter le tome 5. Vous pouvez retrouver mes avis sur les tomes précédents sur le blog, dans la rubrique BD et Mangas. Comme les autres mangas de la série, ce nouvel épisode est dessiné par Cuvie, et est sortie en France aux éditions Kurokawa. Ce tome est paru chez nous en septembre 2017, et voici son résumé :

Suite à son entorse à la cheville, Kanade est au repos forcé. Sur les conseils de Lisa, elle en profite pour découvrir les origines de la danse classique à travers l’Histoire du ballet. Et bien sûr, elle assiste à la représentation de « la Belle au bois dormant », à laquelle participent Shoko et Emma. Lors de leur entrée en scène, les deux jeunes filles, sous pression, parviennent enfin à se rapprocher. De son côté, Shoko fait face à une terrible décision de la part de ses parents, décision qui risque de bouleverser son avenir…

Dans ce nouvel épisode, nous retrouvons donc Kanade, qui s’est blessée alors qu’elle devait se produire sur scène avec des danseurs professionnels. Pour autant, la jeune fille ne compte pas se relâcher, et elle suit les conseils de Sakura pour continuer à progresser. Cela la pousse alors à se concentrer sur les histoires racontées par les ballets. Mais ce cinquième tome est sorti consacré à Shoko, qui va avoir des problèmes avec son père, qui refuse de continuer à la laisser danser.

Une fois n’est pas coutume, je vais commencer cette chronique par vous parler des personnages secondaires, car ils ont une place très importante dans ce qui va suivre. En effet, pour une fois, nous avons un tome qui va développer, autour de Kanade, l’histoire de l’une des personnages secondaires. Mais avant de m’attarder sur Shoko, je voudrais vous parler rapidement de Sakura. En effet, la grande rivale de Kanade, qui est devenue son amie par la force des choses, et la volonté de notre danseuse, revient dans ce tome vérifier ses progrès. On retrouve alors toute l’aura de Sakura, qui continue à effrayer les autres danseuses par sa seule présence. Pourtant, Sakura a fait beaucoup de chemin depuis que nous l’avons croisée dans le tome 2, et le fait de s’être remise en question par la suite. C’est donc un plaisir de la retrouver ici, et de sentir l’empathie qu’elle développe par rapport à Kanade, blessée. On sent toute la tendresse amicale qu’elle a pour la jeune fille, cette tendresse née de leur rivalité. J’ai donc apprécié de revoir Sakura et de suivre sa conversation avec Kanade. Mais ce tome est surtout consacré à Shoko, qui se retrouve ici dans une position délicate. En effet, Shoko, plus vieille que Kanade, est au collège. Et, à cause de la danse, ses notes baissent. Ses parents, qui tiennent à sa réussite scolaire, vont alors essayer de l’empêcher de danser. Ce nouvel épisode nous interroge donc sur la force de caractère nécessaire à une danseuse pour s’imposer. Ainsi, Shoko est obligée de défier son père, ce qui va être assez compliqué pour elle, et va montrer à quel point elle peut être têtue. Je rappelle qu’on parle d’une adolescente de treize ans, qui n’a pas l’habitude de se rebeller. J’ai beaucoup aimé découvrir cet aspect de la personnalité de Shoko, qui nous permet davantage de nous attacher à elle, et de découvrir son histoire. On en apprend également davantage sur sa famille. Shoko n’a pas de problèmes d’argent, contrairement à Kanade, mais elle a des parents qui ne veulent pas la soutenir. Cela permet donc s’apercevoir que le soutien est aussi important que l’argent dans l’apprentissage de la danse, et que Kanade a de la chance que ses parents la soutiennent de manière indéfectible. Toute cette partie avec Shoko est donc assez intéressante, et j’ai apprécié de la découvrir en dehors du studio, de voir comment elle évoluait dans son monde, et les difficultés qui peuvent se poser à elle.

Parlons maintenant de Kanade. C’est encore un plaisir de la retrouver, car elle inspire la joie de vivre. Kanade a toujours le sourire, et la force de se battre. Elle ne laisse pas les événements la perturber, elle continue à avancer comme si rien ne pouvait l’arrêter. Dans le tome précédent, on l’avait laissée avec une petite blessure à la cheville qui allait l’empêcher de danser sur scène avec des danseurs professionnels. Alors que tout le monde s’attend à ce qu’elle soit effondrée, elle se relève et se sert de cette expérience pour apprendre de son erreur, et pour continuer à apprendre de ce que qu’elle observe. Elle se sert donc de sa blessure pour observer les autres et pour en tirer une leçon. C’est donc vraiment motivant, car cela démontre toute sa passion et sa force de caractère, et son envie de ne jamais perdre de temps par rapport aux autres, qu’elle pense sans cesse devoir rattraper. Elle pourrait passer son temps à pleurer sur son sort, mais elle sait que cela ne lui sera pas bénéfique, ni à son corps, alors elle le fait travailler, à sa mesure. Ceci montre également à quel point elle écoute les conseils qui lui sont prodigués. Elle se sert de ce qui est arrivé à Emma pour ne pas reproduire la même erreur, et c’est intéressant de voir comment Kanade intègre l’expérience des autres, qu’ils soient adultes ou non, pour creuser sa propre voie. Ceci montre bien sa maturité et son intelligence. C’est vraiment ce que j’adore avec elle. De plus, dans ce nouvel épisode, elle montre à nouveau sa générosité et son envie d’aider les autres. Elle pourrait profiter du fait que Shoko soit hors jeu à cause de sa famille pour devenir meilleure qu’elle, mais elle va au contraire tout faire pour l’aider. Kanade connait la valeur de Shoko, mais elle voit d’abord l’amie en elle, et non pas la concurrente, et c’est vraiment agréable de voir qu’elle apporte une vague de gentillesse et d’entraide dans ce monde qui peut être impitoyable, comme on l’a vu avec Sakura. Je suis donc toujours aussi fan du personnage de Kanade, qui apporte une vraie fraîcheur et de la joie à cette histoire, si bien qu’on a envie de la suivre au bout de son rêve.

J’en arrive donc à présent à l’histoire en elle-même. Bien entendu, on continue de suivre Kanade dans son apprentissage de son futur métier, du moins celui dont elle rêve, par le biais de la scène et de son prochain spectacle. Mais on en apprend plus, avec elle, sur ce qui fait l’essence d’une danseuse. Ainsi, Kanade découvre qu’il ne suffit pas de savoir danser pour être une danseuse, mais qu’il faut également savoir interpréter un rôle. En vérité, cela elle le savait déjà, puisqu’elle l’avait compris avec son concours, dans un des tomes précédents, mais ici, elle comprend surtout à quel point l’histoire et son cheminement est essentiel pour devenir une danseuse accomplie. Elle en apprend alors plus sur l’histoire du ballet, et sur l’histoire européenne, fondamentalement liée à cet art. Cela lui permet alors de mieux comprendre comment est constituée une pièce. C’est assez intéressant, car cela rappelle à quel point la danse n’est pas déconnectée de l’histoire, et qu’elle y est même très liée. Kanade, qui est encore jeune, puisqu’elle n’a que douze ans, n’avait donc pas encore ce recul, qu’elle obtient justement en se blessant. Cela permet aussi de démontrer que tout événement, même malheureux, peut devenir une force. Le tome cinq s’attende également, grâce à l’histoire de Shoko, sur la pression qui existe sur les danseuses, mais également sur les parents. Avec ceux de Kanade, on avait pu aborder le problème de l’argent et les sacrifices effectués par ses parents pour qu’elle puisse danser, mais avec Shoko, on évoque les blessures du passé. Ses parents veulent qu’elle arrête de danser à cause de ses notes, mais aussi parce qu’ils ont peur pour elle. Non pas qu’elle se blesse ou qu’elle n’atteigne pas son objectif, mais à cause des suspicions existantes au Japon sur le sport de haut niveau, suite à une sombre histoire de dopage aux Jeux Olympiques. C’est assez intéressant d’évoquer ce problème, car cela permet de rappeler que l’appât de la réussite peut pousser certains dans la drogue, ou autres, et qu’il est du devoir des parents de surveiller l’univers de leurs enfants. C’est aussi intéressant d’évoquer ce problème de l’histoire olympique japonaise, qui permet d’aborder l’histoire du pays, et son rapport à la performance. J’ai bien aimé découvrir ce sujet, dont on ne s’attend pas dans un manga pour enfants.

En ce qui concerne le dessin, j’aime toujours autant le trait de la dessinatrice, qui est assez doux et qui met bien en valeur les émotions des personnages, mais aussi des pas de danse. On sort un peu ici du studio de danse, et cela permet de se rendre compte que Cuvie sait dessiner autre chose que les danseuses. Elle a également un trait délicat, qui met en valeur les spécificités physiques des différentes danseuses, et qui donne envie de les rejoindre. La couverture est toujours aussi belle en couleur.

En résumé, ce tome cinq, où il ne se passe finalement pas grand chose pour l’avancée de Kanade dans le monde de la danse, est riche d’enseignement. On découvre plus Shoko, ce qui permet de s’attacher davantage à elle, d’en apprendre plus sur son personnage. J’ai beaucoup aimé la découvrir dans un autre univers que la danse. On voit aussi Kanade tout faire pour l’aider, ce qui montre sa générosité. Elle continue également d’apprendre le plus possible, ce qui nous fait découvrir l’histoire européenne dans l’art du ballet, mais aussi la problématique du sport au Japon, avec la quête de la performance. Le trait est toujours aussi agréable à suivre, délicat et mettant bien en valeur les traits des danseuses. J’ai apprécié ce cinquième tome, et je vous recommande toujours la lecture de cette histoire.

Et vous ?

Pensez-vous qu’il y a des sujets à ne pas évoquer dans une histoire pour enfants ?

Lesquels ?

Ou, au contraire, pensez-vous que bien menés, ces thèmes doivent être évoqués ?

Bon samedi à tous 🙂

4 réflexions au sujet de « En Scène, tome 5 »

    1. Je suis bien de ton avis, et c’est pour cela que j’ai aimé qu’on parle ici du dopage, et du problème qu’on peut avoir, dans le sport, à vouloir la performance à tout prix. Même si on en parle au passé, c’est bien de connaître cette histoire 😉 Maintenant, j’aimerais bien que l’autrice évoque les cycles menstruels, qui doivent perturber les danseuses. Pour le moment, l’héroïne a 12 ans, donc ça passe encore, mais c’est un sujet que j’aimerais bien voir être abordé. L’anorexie aussi ^^
      Merci beaucoup, bon samedi aussi 😉

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    1. Je l’espère également. C’est bien d’avoir ce genre de thématiques abordées, surtout dans les romans jeunesses. Cela permet de s’ouvrir, et d’aborder avec des plus jeunes les sujets qui leur semblent problématiques.
      Merci, bonne soirée à toi aussi 🙂

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