chroniques littéraires

En Scène, tome 4

Bonjour les amis. J’espère que vous allez tous bien et que votre semaine se déroule comme vous le souhaitez. Pour ma part, il n’arrête pas de pleuvoir à Nantes, si bien qu’on n’a pas pu voir la super Lune, et qu’on se croirait en novembre. Je sais que nous sommes toujours en surveillance sécheresse, car les nappes sont assez basses, mais j’avoue que j’ai hâte que le soleil revienne et qu’on ait un vrai temps d’été, avant septembre si possible. Mais bon, on n’est jamais satisfait du climat qu’on a.

Aujourd’hui, j’avais donc envie de parler avec vous d’une série « doudou » que je suis en train de relire. Si vous avez suivi mon bilan du mois de juillet, publié hier sur le blog, ou si vous regarder mes C’est Lundi, que Lisez-vous ? de ces dernières semaines, vous voyez de quelle série je parle. Je vais donc aujourd’hui vous présenter le quatrième tome de la série de manga contemporain jeunesse En Scène. Je rappelle que cette série est dessinée par la mangaka Cuvie, et est sortie en France aux éditions Kurokawa. Le tome 4 est paru en juin 2017. Voici ma chronique du tome 1, celle du tome 2, celle du tome 3, et voici le résumé de ce quatrième tome :

Un an après le concours national de ballet classique, Kanade continue la danse de façon assidue. De son côté, Sakura part à l’étranger et Shoko prend des cours d’anglais en vue de poursuivre, elle aussi, une carrière internationale. Voyant ses amies évoluer plus vite qu’elle, Kanade s’oblige à s’entraîner toujours plus dur. Mme Takimoto l’avertit de faire attention sous peine de se blesser, mais la perspective d’une audition de prestige pour le ballet La Belle au bois dormant motive encore davantage la jeune ballerine…

Nous retrouvons donc ici Kanade, qui rêve toujours de devenir danseuse professionnelle. Cette fois, le manga nous fait sauter un an, si bien que nous reprenons l’histoire un an plus tard, par rapport au tome 3. On apprend alors que Sakura, la grande rivale de Kanade, s’est inscrite au Yagp, le grand concours internationale qui récompense, grâce à des bourses, les danseurs les plus talentueux de leur génération. Kanade a alors peur de se laisser distancer par Sakura, qui vient de décrocher une bourse pour étudier à l’étranger. dans le même temps, on découvre une nouvelle danseuse, Emma, qui va donner du fil à retordre à Shoko. Mais Kanade tient bien à l’intégrer à leur groupe, et à surveiller les meilleures danseuses pour apprendre à leurs côtés.

Je vais commencer cette chronique par vous parler directement de Kanade. C’est toujours un plaisir de retrouver notre petite danseuse, qui a bien grandi. Néanmoins, en faisant cette relecture, je me suis rendue compte de quelque chose que j’avais oublié, ou peut-être pas vu lors de mes premières lectures. En effet, dans ce tome-ci, on donne l’âge de Sakura, qui a le même âge que Kanade, c’est-à-dire douze ans. En vérité, Kanade fait tellement mature depuis le début de la série, qu’on oublie qu’elle n’est pas encore au collège. C’est assez fou je trouve, parce que cela montre aussi le décalage qu’elle peut avoir par rapport à ses camarades de classe, à cause de sa passion. Elle se comporte ainsi davantage comme une adolescente de lycée que comme une enfant d’école primaire. J’avoue que ce détail m’a assez déstabilisée, parce que j’ai du mal à imaginer mes élèves faire preuve d’autant de sérieux, d’implication et de maturité dans leur passion. Néanmoins, il ne faut pas oublier que nous sommes au Japon, et que la quête de l’excellence est totalement différente. J’ignore si l’autrice a toutefois vieilli Kanade par rapport aux jeunes qui l’entoure. En tout cas, la jeune fille reste fidèle à elle-même. Elle ne veut pas se laisser distancer par ses adversaires, et elle compte donc bien tout donner pour rester au niveau. On retrouve alors là les craintes qu’elle pouvait éprouver dans les tomes précédents, avec sa peur que les autres soient meilleures qu’elle. Or, Sakura a gagné une bourse au concours du Yagp, ce qui pousse Kanade à vouloir s’inscrire à son tour. Cependant, ceci ne va pas être à l’ordre du jour, et Kanade va alors concourir pour obtenir un rôle dans le spectacle de la Belle aux bois dormants. Cela va la pousser à se dépasser, et va lui causer du tort, puisqu’elle va se blesser. Néanmoins, ce qui est toujours intéressant avec elle, c’est qu’elle ne baisse pas les bras. Alors qu’elle pourrait se relâcher, Kanade va continuer à travailler, et surtout, retenir une leçon de cette blessure. Elle va ainsi comprendre l’intérêt d’écouter son corps, et c’est vraiment ce que j’apprécie avec, c’est qu’elle fait de chaque étape de son parcours une leçon de vie à ne pas reproduire. C’est ainsi qu’elle continue à grandir, et à gagner en maturité. C’est aussi ce qui la rend si attachante, car elle nous montre comment rester positif en toutes circonstances, ce qui en fait un personnage modèle et résiliant. Enfin, ce que j’apprécie toujours avec son personnage, c’est que malgré le fait qu’elle ait de nouvelles concurrentes, et adversaires dans ses rêves, elle n’hésite pas à les inclure. Ainsi, Kanade aime s’entourer des autres, notamment des meilleurs, et si la rivalité existe, elle ne l’empêche pas de se montrer généreuse avec les autres, de les aider, de devenir leur amie. C’est très appréciable, car elle montre que la rivalité n’exclut pas, et que tout le monde peut s’entraider et apprendre les unes des autres.

J’en arrive donc aux personnages secondaires. Si le tome 2 et 3 avaient été plutôt consacré à Sakura et à son histoire, on lui dit cette fois aurevoir. Sakura continue ainsi son chemin, en brillant toujours par son excellence. Ceci ne va tout de fois pas l’empêcher de revenir tirer les bretelles de Kanade de temps en temps, montrant ainsi l’amitié assez particulière qui unit les deux filles. En effet, Sakura se montre toujours très dure envers Kanade, la poussant dans ses retranchements, lui reprochant sa naïveté et sa candeur, tout en l’admirant pour cela. C’est assez agréable de les voir toutes les deux, alors que la rivalité était bien installée du côté de Sakura. On apprend donc à aimer son personnage, et à accepter les conseils qu’elle transmet à Kanade, même si son ton est particulier. Ce quatrième tome est alors l’occasion de nous présenter un nouveau personnage, celui d’Emma, qui va être contraire à Sakura, à Kanade ou à Shoko. En effet, bien qu’Emma danse, et soit douée, elle n’aime pas particulièrement s’entraîner, ce qui va heurter Kanade et Shoko. Emma semble alors assez froide, et pas passionneé. Or, on va apprendre assez vite que c’est une carapace qu’elle possède. Kanade, avec son franc-parler, va quant à elle la pousser dans ses retranchements pour essayer de comprendre comment cette fille peut ne pas aimer danser. La présence d’Emma dans l’histoire permet donc à Kanade de s’interroger sur sa propre passion, et sur sa manière de voir la danse. Cela permet aussi de l’interroger sur son amitié avec Shoko, qui a vraiment du mal avec Emma et avec sa manière de voir les choses. Qui a alors raison ? Cela permet de comprendre comment fonctionne un corps de ballet, où même si les danseuses ne s’apprécient pas, elles sont obligées de compter sur les autres. C’est alors intéressant, car si on avait surtout vu les solistes jusqu’ici, là, on s’attarde sur ce qui permet aux danseuses de danser ensemble, et cela permet à Shoko d’évoluer également. Enfin, on introduit également un personnage essentiel pour la suite du récit, celui d’Abigail Nicols, que Kanade adore, et qu’elle a copié lors du tome 3. C’est une danseuse étoile du Royal Ballet, qui va remarquer chez Kanade quelque chose qu’elle veut exploiter. C’est un personnage qui va donc être important, parce qu’elle va pousser Kanade dans l’exercice de la danse, et qui va la pousser à s’inscrire au concours du Yagp en lui faisant miroiter cette bourse pour la suite. C’est également un personnage qui nous laisse un peu mitigé. Elle a l’air agréable et sympathique, mais dans le même temps, elle a une idée très arrêtée sur les choses, et cela peut causer des torts à Kanade.

Parlons enfin du thème de ce manga. Comme d’habitude, nous parlons donc de la danse. Seulement, nous quittons cette fois l’ambiance du concours national pour nous pencher sur le concours international du Yagp, qui va donc devenir l’objectif de Kanade, avec l’ambition de décrocher une bourse pour aller danser au Royal Ballet, là où se trouve Abigail Nicols. Seulement, pour atteindre cet objectif, Kanade doit encore s’améliorer, et pour cela, elle doit décrocher un rôle dans le ballet La Belle aux bois dormants. Cette occasion nous montre alors comment un spectacle se monte, avec la sélection des danseurs. Comme je l’ai mis plus haut, cela nous montre l’ambiance de préparation d’un spectacle, mais surtout, comment tout le monde doit s’accorder pour travailler ensemble, et apporter de l’harmonie. Même en ne s’appréciant pas, comme c’est le cas d’Emma et de Shoko, il faut faire croire que tout le monde est ami. Cela n’a alors rien de simple. On évoque également l’importance de l’entraînement, et du fait de se donner à fond à chaque fois pour pouvoir travailler le corps, ce que ne comprend pas encore Emma. Cela permet également de montrer la différence de maturité entre les filles, dans leur compréhension de la danse. J’ai bien aimé ce sujet, parce qu’on voit les rivalités, mais on rappelle également des choses essentielles, que rien ne se fait tout seul, et cela est valable dans tous les sports, et même dans la vie. il faut s’entraîner pour progresser. Enfin, on commence aussi à aborder les blessures qui peuvent survenir, et c’est intéressant de rappeler que les sportifs utilisent leurs corps, qu’ils doivent apprendre à écouter. J’ai bien aimé voir Kanade échouer, mais apprendre de son échec. Elle en sort alors plus forte. On aborde donc des sujets différents ici, et c’est bien de prendre le temps de les évoquer pour permettre aux personnages d’évoluer.

Pour ce qui est du dessin, je le trouve toujours aussi agréable, et il met bien en valeur les danseuses, que ce soit Kanade ou les autres. Il se passe beaucoup de choses essentielles dans ce quatrième tome, il faut donc être assez attentif aux détails et à ce qui est dit. Il est toujours construit en chapitres, mais j’ai trouvé qu’on donnait ici des bases pour la suite, il ne faut donc pas les rater, et ces bases sont assez nombreuses. C’est donc un tome assez décisif pour la suite qu’on a là. Tout est toutefois bien agencé, et le tome se lit avec plaisir. La couverture reste également magnifique, avec Shoko qui est cette fois mise en valeur. C’est agréable de voir les héroïnes tourner sur la couverture, cela permet à toutes d’être mises en valeur.

En résumé, j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce nouveau tome. On y retrouve une Kanade plus vieille, du haut de ses douze ans, qui est toujours très mature et qui évolue de manière très positive. C’est un vrai personnage modèle pour les plus jeunes. On rencontre également de nouveaux personnages, qui apportent des réflexions intéressantes. On découvre l’envers d’un spectacle à plusieurs, ce qui est intéressant, et le manga pose ici les bases de la suite du récit. Il est assez décisif. Je vous conseille donc sa lecture, qui permet de savoir un peu plus où l’on va pour atteindre le rêve de Kanade.

Et vous ?

Cela vous dérange-t-il lorsque les héros enfants font plus vieux que leurs âges ?

Ou, au contraire, n’y faites-vous pas attention ?

Cela peut-il vous déstabiliser dans votre lecture ?

Bon mercredi à tous 🙂

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