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Le Gang du CDI, tome 1 : Le collège de l’angoisse

Bonjour tout le monde. J’espère que vous allez tous bien et que vous profitez de votre weekend comme vous le souhaitez. Pour ma part, j’ai accumulé un peu de fatigue, j’essaye donc de continuer à me reposer, même si j’ai l’impression que je continue de payer toute l’accumulation de tension engendrée cet été. En tout cas, j’essaye d’avancer sur mes chroniques en retard sur le blog, mais je ne suis pas certaine d’avoir le temps d’écrire celle que j’ai prévue pour mercredi.

Néanmoins, je vous retrouve tout de même aujourd’hui pour vous parler de l’une de mes dernières lectures. Il s’agit du roman jeunesse, un peu horrifique, du Gang du CDI. Il s’agit d’un premier tome intitulé quant à lui Le Collège de l’angoisse. Ce roman est écrit par Vincent Mondiot et est publié aux éditions Acte Sud Jeunesse, que je remercie d’ailleurs pour l’envoi de ce roman en service presse numérique, via la plateforme NetGalley. Ce titre est sorti en février 2024 et voici son résumé :

Quand leur documentaliste sympa disparaît, le Gang du CDI décide de mener son enquête. C’est parti pour une descente aux enfers, dans les entrailles de ce collège très spécial, où monstres et démons vous attendent au tournant !

Quand Flore, phobique scolaire, est prise d’une nouvelle crise d’angoisse en cours de maths, la documentaliste l’accueille avec joie dans son CDI où règne un joyeux chaos. Accompagnée de Grégory, un redoublant très populaire, elle fait la rencontre de Samuel, auto-proclamé futur grand rappeur, et de Nadia, une gothique un brin sarcastique. Les quatre collégiens décident de former le “Gang du CDI”, principalement pour lire des livres à l’abri de l’agitation du collège et discuter mangas. Mais la disparition soudaine et mystérieuse de la documentaliste casse leur routine. Le Gang du CDI se met en tête de la retrouver. Une mission qu’ils n’imaginaient probablement pas aussi dangereuse. Ils vont découvrir des endroits secrets du collège et, en particulier, un laboratoire visiblement destiné à transformer les humains en monstres…

Dans cette histoire, nous suivons quatre jeunes adolescents, des élèves de cinquième principalement, qui vont devoir enquêter sur la disparition de leur documentaliste adorée. Il faut dire que ces quatre ados sont passionnés par l’ouverture du CDI, un endroit qui leur permet d’échapper à la horde du collège, et qui leur offre un endroit sécurisant dans cette jungle où ils ne se retrouvent pas. Or, en recherchant leur documentaliste, ils vont découvrir l’autre côté de leur collège, un endroit bien plus terrifiant qu’ils ne l’imaginaient.

Je vais commencer cette chronique en vous parlant de celle qui, à mon sens, est l’héroïne de ce récit. Il s’agit de Flore. Nous commençons l’histoire avec elle, et c’est principalement elle qui la raconte et qu’on suit tout du long du récit. Flore, c’est la plus jeune membre du groupe. Elle est en sixième, et il est certain qu’elle a beaucoup de mal à s’adapter au collège. Elle enchaîne crise d’angoisse sur crise d’angoisse, et les autres se moquent d’elle à cause de cela. On ressent alors de la peine pour elle, car Flore ne sait pas du tout comment gérer ses crises, et parce qu’aucun adulte ne l’aide. Ses parents pensent que tout est dans sa tête, et elle est donc complètement abandonnée. J’ai alors trouvé cela dur pour elle, et on a vraiment envie de l’aider, car sa situation n’a rien de juste. Certes, elle angoisse, mais en quoi est-ce mal ? Et plus les autres se moquent d’elle, plus elle angoisse, et on entre dans un centre vicieux. Ceci nous apporte alors beaucoup d’empathie pour elle, et je pense qu’il est facile, si on a vécu la même chose, ou non, de se mettre à sa place. Flore est donc un personnage qu’on a envie de suivre. Je me suis aisément attachée à elle, et j’ai ensuite apprécié l’évolution qui va s’opérer en elle. Flore, malgré sa timidité maladive et sa phobie scolaire, est un personnage très courageux. Elle ne laisse pas ses amis tomber, et elle va tout faire pour essayer de comprendre ce qui est arrivé à sa documentaliste préférée. C’est alors elle qui va pousser les autres à enquêter, puis à s’engouffrer dans l’autre partie du collège. J‘ai apprécié qu’elle prenne les devants, qu’elle montre sa véritable personnalité, celle d’une amie fidèle que rien ne semble arrêter, même la peur. C’est vraiment agréable de voir Flore s’imposer ainsi et évoluer tout au cours du récit, prenant conscience de ses possibilités.

Sous son tee-shirt orné d’une licorne brodée au fil d’or, Flore sentait son cœur battre vraiment beaucoup trop fort. Elle en avait mal aux côtés.

Elle savait ce que ça annonçait : elle s’apprêtait à faire une nouvelle crise d’angoisse.

A chaque fois, c’était comme si elle pressentait qu’un danger imminent allait très bientôt s’abattre sur elle. Pourtant, quel danger pouvait se trouver dans un collège, à part peut-être une interrogation surprise ? C’était stupide, n’est-ce pas ?

Le docteur que sa mère l’avait envoyée voir quelques semaines plus tôt avait prononcé deux mots, à la fin du rendez-vous : phobie scolaire. Ses parents avaient traduits le diagnostic par « c’est dans ta tête. Arrête de te raconter des histoires et tout ira mieux, tu verras », et on en était resté là… Mais, dans sa tête ou non, Flore sentait de manière certaine que la phobie scolaire était bel et bien ancrée en elle, profondément enfoncée sous ses côtés. Dans son cœur. Dans ses poumons. Sous ses courts cheveux bruns. Dans son sang qui battait trop fort, qui était trop chaud.

Venons-en à présent aux autres personnages secondaires. J’ai apprécié la présence de Gregory, l’élève redoublant qui se retrouve dans la classe de Flore, en sixième, et qui va alors essayer de veiller un peu sur elle. Rien ne semble vraiment l’atteindre, et il a une vraie lucidité sur la manière dont fonctionne le collège, avec ses clans qui bougent en permanence, et ses ragots. Gregory fait alors plus mûr pour son âge, et il a vraiment l’attitude d’un grand frère envers Flore, même si cette dernière le colle un peu alors qu’il est avec ses amis. Lui aussi se montre un ami fidèle, même s’il est moins courageux que les autres. C’est également amusant de le voir interagir avec Sam et Nadia, les deux autres membres du petit groupe. Ils se connaissent tous les trois très bien, et ils n’arrêtent pas de s’envoyer des piques. Cela rend le groupe très vivant, mais on peut réellement parler d’amour vache, surtout entre Sam et Nadia, qui ne cessent de se disputer. On s’attache néanmoins à tous les trois, et on a envie de connaître un peu plus leur histoire. Enfin, j’ai apprécié la manière dont la documentaliste veille sur le petit groupe, comme le ferait une grande sœur ou une mère. Elle est vraiment bienveillante avec eux, et on sent que c’est la seule adulte un peu consciencieux qui est présent dans l’établissement. Pour elle, les enfants sont vraiment importants, et c’est sans doute pour cela qu’elle devient une cible. J’ai aimé la manière dont elle gère le CDI, qu’elle voit vraiment comme un lieu de savoir. Contrairement à elle, les autres adultes font assez menaçants, et on ne leur fait pas confiance, ce qui est l’inverse avec la documentaliste, assez jeune, qui va donc trancher avec l’ambiance qui règne dans le collège.

– Je n’ai jamais dit de sottises de toute ma vie !

– Et faites attention à la lampe, s’il vous plaît, je l’ai depuis mon adolescence !

– Est-ce qu’on a déjà cassé quoi que ce soit, ici, miss D ? demanda Sam avec un sourire patient.

– L’une de mes tasses, un vieil ordinateur, une étagère, une…

– Non mais ça, c’est rien ! Je parlais de casser des trucs importants.

Mme Denis redressa ses lunettes et, un long moment, examina la lampe violette d’un œil circonspect.

– Je peux vraiment vous faire confiance ?

– A cent pour cent, jura Sam en posant une main sur son cœur.

– Je tiens vraiment à cette lampe…

– Je la protégerai de ma vie, alors, Elodie, promit Grégory.

Comme vous l’avez compris, ce roman évoque la phobie scolaire et les raisons qui peuvent provoquer celle-ci. Pour Flore, il s’agit d’une disparition non résolue, celle de son frère, ce qui montre que Flore a déjà des traumatismes à régler, qui vont être accentués par rapport aux moqueries qu’elle va subir. Cependant, le CDI, endroit normalement redouté par les élèves car rempli de livres, va ici devenir son refuge. J’ai aimé cette idée, car cela rappelle que le CDI est un endroit agréable, et qu’il ne faut pas en avoir peur. Elle a alors y trouver des amis fidèles, qui vont eux-mêmes se mettre à enquêter avec elle. Et nous sommes alors bien dans un roman d’aventure, avec une énigme : pourquoi des personnes disparaissent au collège ? Avec ce qu’ils vont découvrir, on va alors basculer dans l’horreur, car quelque chose de terrifiant se trouve dans les entrailles du collège. J’ai alors apprécié ce changement de style entre les différents chapitres du livre. Cela accentue l’envie d’essayer de comprendre ce qu’il se passe dans ce collège qui ne ressemble finalement pas à un vrai collège, et qui a dans ses murs une vraie menace pour les enfants. On a envie de savoir la suite, et si, dans ce premier tome, on ne fait qu’effleurer le début de ce mystère, on a envie de se plonger dans les prochains tomes pour découvrir la vérité sur le monstre du collège et sur la disparition de tous ces enfants.

– On ne voit pas la lune, souffla Sam sous sa cagoule.

– Il faisait si noir, quand on est arrivés ? demanda Nadia.

– Je ne sais pas… Il y avait de la brume, alors….

– Sérieux, c’est quoi cette odeur ? murmura Grégory. On se croirait dans une cave abandonnée.

Flore se lécha les lèvres tandis que, dans sa poitrine, son cœur battait trop fort, soulevant en rythme le pendentif de son grand frère. Un bref instant, elle imagina que, dans l’obscurité totale entourant le bâtiment, nageaient peut-être les anguilles difformes… Les créatures profitaient probablement de la pénombre pour braquer vers les adolescents leurs yeux aveugles et affamés.

Elle s’ébroua puis rejoignit les autres au centre du couloir.

Les membres du Gang durent se rendre à l’évidence ; ils se trouvaient toujours à l’intérieur de leur collège… Mais dans une portion du bâtiment qu’aucun élève ne connaissait.

En ce qui concerne la plume de l’auteur, je l’ai trouvée assez maîtrisée, ce qui permet justement de passer d’un thème à un autre, d’un genre à un autre. On part tout de même d’un roman sur la phobie scolaire à un roman d’horreur, avec une véritable montée en tension pour les personnages qui se retrouvent face à l’horreur, et face à la peur. J’ai donc trouvé que les émotions narrées dans cet ouvrage correspondaient bien à ce qu’on attendait, et qu’elles étaient bien décrites. De ce fait, le roman se lit bien, et les chapitres sont suffisamment courts et rythmés pour nous donner envie de découvrir la suite. L’ambiance assez policière du début fonctionne bien et rend la lecture agréable. La plume est fluide et on veut lire la suite.

En résumé, c’est un bon premier tome, qui se lit très facilement et qui permet de mettre de bonnes bases pour la suite du récit. L’ambiance décrite fonctionne bien, avec un changement de genre intéressant, qui nous fait passer du policier à l’horreur, et qui saura plaire aux plus jeunes. Le roman se lit bien, l’écriture est fluide et les personnages attachants. On se prend d’affection pour Flore, qui souffre de phobie scolaire, mais qui va évoluer au cours du roman en affrontant ses peurs et en se surpassant. Les autres personnages sont également intéressants à suivre, on veut en savoir plus sur eux. C’est une bonne lecture, que je vous conseille donc de découvrir.

Et vous ?

Aimez-vous passer d’un genre à un autre dans un roman ?

Qu’est-ce qui vous fait vous attacher à un personnage plus qu’à un autre ?

Ou, au contraire, vous empêche de vous attacher à un personnage ?

Bon dimanche à tous 🙂

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