chroniques littéraires

Les magies de l’Archipel, tome 1 : Arcadia

Bonjour tout le monde. J’espère que vous allez tous bien et que vous avez passé une bonne fin de semaine. Ici, c’était sous le soleil, et cela fait vraiment du bien, même si les températures ne sont pas vraiment de saison. Elles apportent quand même le sourire, et on a vraiment l’impression de se rapprocher de l’été grâce à elle, alors qu’on entame tout juste le printemps. Dommage que le temps doive se gâter la semaine prochaine.

Mais nous ne sommes pas encore arrivés à la semaine prochaine. Je vous retrouve d’ailleurs aujourd’hui pour vous parler de l’une de mes lectures de la semaine passée. Il s’agit d’un livre qu’on a proposé de lire à nos élèves, qui rentre dans le cadre de leurs cours de français, avec d’autres romans sur le même thème, celui de Vingt Milles lieues sous les mers et les aventures en mer, et j’en ai profité pour le lire en même temps qu’eux. Ce roman, c’est le premier tome d’une série jeunesse qui s’intitule Les Magies de l’Archipel. Le premier tome porte comme titre Arcadia. Cette histoire est écrite par Estelle Faye et est publiée aux éditions Nathan. Le roman est sorti en septembre 2022 et voici son résumé :

Nour, la petite sœur de Kassem, est touchée par une malédiction : des écailles commencent à pousser sur sa peau et elle se transforme petit à petit en créature marine. Rejetée par sa famille, elle est condamnée à vivre sur l’île des maudits. Mais Kassem refuse d’abandonner sa petite sœur et l’aide à s’échapper.

Les voilà tous deux embarqués dans un fabuleux voyage, accompagné d’Elissa la navigatrice. Ils sont à la recherche d’Arcadia, la légendaire bibliothèque qui rassemblent tous les livres récupérés au fond de l’océan. Au milieu de ces secrets perdus depuis la nuit des temps, Kassem espère trouver un moyen de sauver Nour !

Dans cette histoire, nous suivons principalement Kassem, un jeune prince qui adore se réfugier dans le monde des livres, qui n’a pas besoin de chercher l’aventure en dehors des murs du palais qui le protègent. Or, ce n’est pas la même chose pour sa sœur, Nour, qui rêve de découvrir l’océan. Lorsque la petite fille est touchée par une malédiction qui l’oblige à s’exiler, Kassem va alors aller à l’encontre de sa nature plutôt réservée pour essayer de la sauver, ce qui va l’obliger à partir à l’aventure dans l’espoir de trouver un remède.

Je vais commencer cette chronique en vous parlant tout d’abord du personnage de Kassem, qui est donc, à mon sens, le héros de ce récit. Kassem est un jeune garçon privilégié, qui n’a pas besoin de s’imaginer des aventures à l’extérieur, car il les vit grâce aux livres. C’est un lecteur passionné, qui a su trouver comment combler son monde en s’occupant grâce aux aventures imaginaires qu’il vit grâce aux livres. La lecture est même sa passion, ce qui lui permet de supporter l’enfermement imposé par le palais. Il ne se voyait donc pas capable de partir à l’aventure. Or, ce qu’il pensait va se retrouver balayé par la malédiction qui arrive à sa sœur. On découvre alors un jeune garçon déterminé, prêt à tout pour sauver Nour. J’ai beaucoup aimé cette détermination qui survient chez lui, qui le pousse à aller à l’encontre de ce qu’il connaît, qui le pousse en avant et qui l’oblige à se dépasser. On ne sent alors pas une vraie peur de l’inconnue chez Kassem, il ne lui manquait, en vérité, qu’un but pour pouvoir sortir de sa coquille, et c’est Nour qui le lui offre. J’ai donc apprécié de le voir prendre les choses en mains pour sauver sa petite soeur, de le voir se dépasser de cette manière. En plus, Kassem va vraiment apprécier cette aventure, qui va le mettre face à son propre courage, parce que Kassem est un personnage courageux, contrairement à ce qu’il croit. J’ai donc apprécié la manière dont il se dévoile, la manière dont il évolue tout au long du roman. La fin nous rappelle néanmoins qu’il reste un petit garçon qui doit être protégé, qu’il est encore jeune, et qu’il n’a pas les épaules pour accepter une lourde responsabilité. J’ai apprécié cette idée, parce qu’on a souvent, dans ce type de récit, des enfants qui grandissent très vite, qui deviennent vite des héros et qui s’enferment dans ce statut. Ce n’est ici pas le cas de Kassem, et j‘ai trouvé qu’il était très lucide sur sa propre situation. Il doit encore apprendre, et grandir, pour pouvoir faire ce qu’on attend de lui, il n’est pas encore prêt pour accepter ce qu’on lui demande. Cela ne le rend que plus intéressant et crédible selon moi. J’ai donc hâte de voir comment il va évoluer par la suite.

Le frère et la sœur finirent par s’assoir à l’avant du navire, regardant défiler les flots. Au crépuscule, un marin vint leur apporter de quoi manger, encore de la galette et du poisson, mais avec cette fois des abricots frais. Tout en mâchonnant, Kassem réfléchit à sa situation, à quel point elle avait changé. La veille, à la même heure, il était assis sur une des multiples terrasses du palais, à côté de son père, avec un de ces soupers délicats dont il avait l’habitude. Il portait des vêtements de soie, l’air embaumait le parfum des fleurs et les flots n’étaient qu’un scintillement lointain.

A présent, tout autour de lui, il ne voyait que la mer. Comme si la terre ferme avait disparu. Bien sûr, il faisait confiance à l’équipage pour amener le navire à bon port. Malgré tout, cela restait impressionnant.

J’en arrive à présent aux deux personnages féminins du roman, et je vais commencer par vous parler de Nour. Elle n’est pas présente pendant tout le roman, puisque Kassem la cherche au début, mais on découvre rapidement qu’elle est aussi déterminée que son frère, et qu’elle n’a peur de rien. De la fratrie, elle est la plus aventurière, celle qui rêve de sortir du palais. Elle est donc assez contente de cette aventure, même si elle se retrouve maudite à cause d’elle. Elle se montre également plus forte que Kassem par rapport à ce qui lui arrive, ce qui démontre une certaine maturité de sa part. J’ai apprécié la manière dont elle va essayer de le rassurer, de lui prouver que cette malédiction n’en est peut-être pas une, et la manière dont elle va également le pousser à sortir de sa zone de confort. Par moment, on a alors l’impression que Nour est la plus âgée de la fratrie tellement elle veille sur son frère. Mais le personnage que j’ai vraiment apprécié, c’est celui de Elissa, la navigatrice. Elle semble n’avoir peur de rien, et surtout, elle va tout faire pour aider le frère et la sœur, et pour les protéger. J’ai aimé la manière dont elle va les défendre lorsque cela sera nécessaire, ce qui montre sa fidélité et son courage. C‘est un personnage que l’on prend plaisir à suivre, et qui a une très bonne connaissance de l’océan. Elle a des valeurs qu’elle veut défendre, et c’est donc plaisant de la voir se sacrifier lorsque cela est nécessaire pour ses convictions. Je me demande comment elle va évoluer par la suite, car je suis certaine qu’elle va avoir une grande incidence sur ce qui va arriver à la fratrie par la suite, notamment grâce à ses connaissances. J’ai apprécié son franc-parler et son envie de savoir.

– Tu prends beaucoup d’initiatives, navigatrice, remarqua le capitaine.

Elissa recula d’un pas, par pure diplomatie.

– Je veille à tes intérêts, et à ceux de notre navire, voilà tout.

Un long silence suivit cette déclaration. Puis un autre matelot, dont Kassem ne connaissait pas le nom, prit la parole à son tour.

– Imaginez, capitaine, si nous retrouvons Arcadia… nous, l’un des plus petits équipages delfiens… nous deviendrons des légendes…

Autour de lui, tout le monde retint son souffle. Nikoklès regarda ses marins, puis l’horizon, puis Elissa de nouveau.

– Très bien, déclara-t-il. Nous allons chercher cette île. Mais si cela ne nous mène à rien, au prochain voyage, j’aurai un autre navigateur.

Elissa soutint son regard.

– Parfait.

J’en arrive maintenant à l’univers qui nous est proposé ici. J’ai apprécié ce dernier, qui nous emmène donc sur l’océan à la recherche d’un remède pour la malédiction de Nour, puis vers une ancienne cité perdue, toujours pour trouver ce remède. Néanmoins, j’avoue que l’idée de la grande bibliothèque m’a fait penser à un autre roman, autoédité, que j’ai lu. Cependant, une fois passé ce sentiment de similitude, qui est normal lorsqu’on lit beaucoup de romans, de voir des choses qui se ressemblent, j‘ai apprécié la présence de cette grande bibliothèque perdue, qu’on ne peut atteindre qu’en franchissant certaines étapes. Cette bibliothèque apporte du mystère au récit, qui est déjà bien mis en évidence par la malédiction que subit Nour. On ne sait d’ailleurs pas comment elle a pu attraper cette dernière, qui ne sévit normalement que près du port. On a donc quelques interrogations qui continuent à nous poursuivre après la fin du roman, qui seront certainement résolues dans la suite de la série. Mais nous sommes donc dans un monde qui nous propose de découvrir la magie de l’océan, puisque c’est ce dernier qui agit sur les malédictions, comme on finit par le découvrir. J’ai apprécié le lien entre la mer et la magie, une magie qui ne semble pas exister sur terre, mais qui est présente chez ceux qui se transforment, comme Nour. Cela donne donc envie d’en savoir plus sur cette fameuse malédiction, et de comprendre le lien entre elle et la bibliothèque perdue d’Arcadia.

– C’est une légende de la mer, répondit Elissa.

– Pas une légende… grommela le marchand.

– Si vous voulez, répliqua la navigatrice. Arcadia, c’est une bibliothèque perdue. Elle se trouverait sur une île oubliée, au-delà du détroit des Ombres. Le bibliothécaire là-bas serait né il y a plusieurs siècles. Il collectionnerait uniquement des livres rapportés du fond des eaux, récupérés sur des épaves. Il connaîtrait certaines magies, pour retrouver les écritures effacées par la mer….

Pour ce qui est de l’écriture du roman, elle est très fluide. Le roman se lit bien, avec des chapitres assez courts, qui s’enchaînent vraiment bien, avec du suspens bien dosé, tout comme des descriptions qui fonctionnent. On est rapidement immergé dans le roman, après une courte présentation des personnages pour montrer la vie qu’ils avaient avant cette malédiction. L’aventure ne s’attarde que sur les éléments importants, si bien qu’elle passe assez vite, ce qui n’est pas dérangeant pour le type de lecteurs auxquels s’adresse la série. Les émotions sont bien dosées également et l’on s’attache aux différents personnages principaux, avec l’envie de les revoir et d’avoir la suite.

En résumé, j’ai pris plaisir à découvrir cette histoire, et je lirais certainement la suite bientôt. J’ai apprécié l’univers proposé, avec cette mystérieuse malédiction et cette bibliothèque perdue à retrouver. Les personnages principaux sont agréables à suivre, Kassem a une belle évolution qui nous donne envie de voir jusqu’où il peut aller pour protéger sa sœur. J’ai aimé le courage d’Elissa et la force de caractère de Nour. C’est une histoire qui fonctionne bien, avec une plume agréable à lire. Je vous conseille donc de la découvrir si vous appréciez les romans jeunesses.

Et vous ?

Qu’aimez-vous retrouver dans les romans jeunesses ?

Qu’est-ce qui vous fait apprécier une histoire ?

Ou, au contraire, qui va voir faire abandonner celle-ci ?

Bon samedi à tous 🙂

2 réflexions au sujet de « Les magies de l’Archipel, tome 1 : Arcadia »

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