chroniques littéraires

Veux-tu passer tous tes Noël avec moi ?

Bonjour les amis. J’espère que vous allez tous bien et que vous avez passé une excellente semaine. Pour ma part, je n’ai pas été présente depuis la semaine dernière, car le travail prend beaucoup de place actuellement dans ma vie, avec tous les trajets et l’approche des conseils de classe, si bien que je ne lis pas beaucoup et que je n’ai pas eu le temps de vous écrire des articles. D’ailleurs, le weekend dernier a vu le blog être un peu abandonné, pour cause de salon du livre, où j’y étais en temps qu’autrice.

Cependant, aujourd’hui, je peux enfin revenir un peu vers vous en vous parlant de l’une de mes dernières lectures. Il s’agit d’une romance de Noël. Peut-être qu’il est un peu tôt pour certains d’entre vous de commencer ce type de lecture, mais ayant commencé à regarder les téléfilms de Noël à la télévision, et ayant besoin de ce type de lecture actuellement pour me vider l’esprit, j’avais envie de commencer les lectures de Noël. En plus, je commence cette période avec la fin d’une trilogie, puisqu’aujourd’hui, je vous parle du roman Veux-tu passer tous tes Noël avec moi ? Il s’agit du dernier tome de la trilogie d’Emily Blaine qui parle de son groupe de musique au moment de Noël. C’est le troisième tome. J’avais déjà chroniqué, lors de leurs sorties, les tomes précédents, que vous pouvez retrouver sur le blog : T’embrasser sous la neige et Rendez-vous aux Chalets des Cœurs Oubliés. Ce nouveau tome nous propose donc de découvrir le dernier musicien de la bande. Il est sortie en octobre 2022, chez Harlequin éditions, et voici son résumé :

Ancien séducteur cherche mode d’emploi pour comprendre l’amour.

Maxime n’aime pas Noël. Pourquoi tout le monde s’enthousiasme autour d’un vieux barbu obèse qui distribue gratuitement des cadeaux aux gamins ? Ça sent l’embrouille. Heureusement, cette année, la tournée du groupe de rock à succès dans lequel il est batteur devrait lui changer les idées ! Enfin, c’est ce qu’il pensait jusqu’à ce qu’il apprenne le retour de Mathilde, leur photographe officielle. Cela fait deux ans qu’ils ne se sont pas parlé ni vus. Avec Mathilde, les conversations ont toujours été animées et les disputes, mémorables. Pourtant, Maxime pouvait compter sur ses muscles bien dessinés, son sourire craquant et son humour sarcastique pour se faire pardonner auprès de celle avec qui il a passé tant de nuits à refaire le monde et à défaire ses draps. Mais il semblerait que ses techniques ont perdu en efficacité : Mathilde n’a aucune intention de reprendre leur relation là où ils l’ont laissée. Pire, elle lui propose de devenir… amis.

Dans ce roman, nous suivons donc Maxime et Mathilde. Depuis des années, ces deux jeunes gens sont amoureux l’un de l’autre. Le problème est qu’ils ne peuvent pas vivre leur relation, beaucoup trop explosive, sereinement. Ils passent leur temps à s’aimer, puis à se disputer pour rompre, avant de se remettre ensemble. La mort de Michael, survenue plus tôt dans la saga, n’a rien arrangée, si bien que Mathilde a eut besoin de s’éloigner. Elle a passé deux ans à l’étranger avec un autre groupe, sans aucune nouvelle de Maxime, qui boude. Le fait de revenir à Noël est alors, peut-être, l’occasion pour les deux amis de s’expliquer, ou de se détruire davantage.

Je vais commencer cette chronique par le personnage de Maxime. Dans les tomes précédents, on sentait déjà que ce personnage était à fleur de peau, qu’il pouvait partir en vrille à tout moment, et qu’il était très impulsif et colérique. On en avait eu un vrai aperçu dans le premier tome, qui voyait arriver le départ de Mathilde. En vérité, dans ce nouveau tome, on comprend mieux pourquoi Maxime est dans cet état. Ainsi, on en apprend plus sur lui et sur sa famille, même si j’ai trouvé que cet aspect-là aurait mérité d’être davantage exploité. En fait, j’aurais bien aimé qu’il soit confronté à sa famille, mais ce n’est pas le cas. Elle est simplement mentionnée, ce qui m’a laissé un goût d’inachevé. On comprend toutefois que, pour Maxime, Michael était tout. C’était à la fois son meilleur ami, son père, son frère, et qu’il a encore du mal à se remettre de sa mort. Il n’a pas totalement effectué son deuil, et il refuse de crever l’abcès, d’autant plus qu’il doit également gérer l’absence de Mathilde dans sa vie, qui représentait sa confidente. Il continue à voir ce départ comme une trahison, ce qui n’arrange pas ses humeurs. Maxime est alors le genre d’homme à ne pas se remettre en question, à avoir l’habitude de tout contrôler, surtout les femmes, et à décider pour elles. Il ne se met pas à la place de Mathilde, comme va le démontrer toute sa réflexion sur sa carrière, qu’il veut mettre en sourdine sans même s’en rendre compte. J’avoue qu’au début, même si j’étais contente de voir ce dernier tome consacré à Maxime, son attitude m’a un peu saoulée. J’ai naturellement pris la défense de Mathilde, plus mûre et sûre de ses choix, alors que Maxime, on a seulement envie de le gifler pour qu’il revienne à la raison. Il a vraiment une attitude problématique en harcelant Mathilde pour qu’elle tombe dans ses bras, et pour reprendre là où il s’étaient arrêtés, sans se remettre en question. On sent qu’il n’a rien compris. Heureusement, et c’est aussi pour cela que le personnage reste attachant, il finit par comprendre qu’il va trop loin, et qu’il doit changer. Il va alors beaucoup prendre sur lui afin de changer, et même si c’est pas parfait, on ne peut que saluer les efforts de fait. C’est alors assez drôle de le voir se demander comment un petit-ami agi, pour le faire le mieux possible. C’est également un ami fidèle, et on sent que c’est un personnage au grand coeur, qui se laisse manipuler par ses émotions qu’il ne sait pas gérer.

– Si tu me disais plutôt ce que tu fais ici ? me coupa-t-elle.

– Tu veux le plan A ou le plan B ?

J’espérais voir un sourire un sourire se dessiner sur ses lèvres, mais Mathilde resta stoïque. Pendant des années, cette seule phrase avait suffi à la faire rire. je découvrais maintenant que j’avais saccagé notre relation et les dégâts restaient bien plus profonds que ce que j’avais imaginé. Mathilde n’était plus la même et cette prise de conscience me fit l’effet d’un mauvais uppercut ; au fond de moi, j’avais naïvement pensé que nous reprendrions là où nous nous étions arrêtés, que nous redécouvririons nos escapades nocturnes et nos étreintes passionnées. Nous avions toujours fonctionné ainsi : une relation sporadique, jalonnée de disputes, de retrouvailles sensuelles. Une relation sans engagement et spontanée. Je l’entraînais avec moi dans mes envies de liberté et de transgressions, elle me suivait en traînant les pieds, avant de m’avouer qu’elle adorait ça. Nous passions la nuit ensemble, je prenais la fuite, et je parvenais à me faire pardonner avec un sourire et un regard implorant.

J’en arrive à présent à Mathilde. Dès le début, on comprend qu’elle a beaucoup souffert par rapport à sa relation avec Maxime, et qu’elle redoute de souffrir encore. Elle veut se préserver, et on la comprend. Elle ressent également beaucoup de colère, car elle ne se sent pas comprise et respectée. Elle a le sentiment de n’être qu’un objet dans la vie de Maxime, et de ne pas avoir de véritable rôle à jouer dans sa vie, si ce n’est de le satisfaire. En fait, elle est amoureuse de lui, et elle est persuadée qu’il n’éprouve pas les mêmes sentiments qu’elle. De plus, comme sa carrière est en train de décoller, elle ne veut pas que son succès futur dépende de sa relation. Elle veut qu’on la reconnaisse pour ce qu’elle est. Ces deux aspects vont donc rentrer en conflit avec ce que veut Maxime. On se sent donc assez vite proche de Mathilde, d’autant plus qu’on avait déjà croisé son personnage plus tôt dans la trilogie. Elle aussi se montre une amie fidèle pour les femmes déjà présentes, celles qui ont rejoint le groupe pendant la trilogie. J’ai donc apprécié son personnage, même si j’ai trouvé qu’elle cédait quand même assez facilement à Maxime, tout en se doutant des conséquences de ses choix. J’ai aimé le fait qu’elle sache ce qu’elle veut, et qu’elle se donne les moyens d’y parvenir, même si ce n’est pas toujours simple pour elle.

– Et tu comptes agir comment la prochaine fois ? Tu ne vas pas pouvoir l’éviter toute ta vie. Nous sommes tous liés.

Je haussai les épaules. Il me suffisait de ne pas rester seule avec lui, de ne pas fixer son regard envoûtant et, surtout, de ne pas sentir sa peau chaude contre la mienne.

Facile à dire.

– On peut devenir amis, dis-je finalement, en me dirigeant vers le sapin à décorer.

Je devinais le regard de Louise sur moi. Mon don pour le mensonge avait ses limites. Même moi, je n’y croyais pas vraiment. Nous avions été amants et il y aurait toujours ce lin invisible mais tenace entre nous. Dans ces conditions, je n’avais aucune idée de comment nous pourrions devenir amis.

Je n’étais même pas certaine de le vouloir réellement. Devenir amis revenait à enterrer définitivement toute autre possibilité de relation. Et malgré tout ce que je racontais je n’étais pas prête à cela.

J’en arrive maintenant au sujet du roman. Comme vous l’avez vu dans l’annonce de ce titre, nous sommes sur une romance de Noël. J’ai alors trouvé que Noël n’était pas aussi présent que je l’aurais aimé. En effet, nous avons bien quelques clichés des fêtes, comme l’achat des cadeaux ou des décorations, mais j’ai trouvé que l’ambiance même des fêtes n’était pas aussi évidente qu’elle l’avait pu être dans le roman précédent. C’est sans doute dû au fait que Maxime n’aime pas vraiment cette fête. A l’inverse, nous sommes plutôt plongé dans un titre qui nous montre l’envers d’une tournée, avec celle que débute Maxime avec son groupe. C’est alors intéressant de voir comment tout cela est mis en place du côté des coulisses, même si j’ai parfois trouvé qu’on allait assez vite sur ce sujet. C’était un peu la même chose avec le premier tome de la trilogie, seulement ce dernier s’intéressait aux sentiments d’Evan après la disparition de son frère. Ici, on s’intéresse à ceux de Maxime alors qu’il est le dernier du groupe à ne pas être en couple, et que malgré ce qu’il dit, cela lui pèse, parce qu’il n’a personne avec qui partager sa vie, ses pensées, ou du moins, que celle qu’il veut le repousse sans cesse. J’ai également apprécié de retrouver les autres membres du groupe et de suivre leur évolution. On retrouve ainsi Gloria, dont est fan Maxime, et j’ai aimé que leur lien soit mis en évidence. Maxime n’est pas son oncle, l’homme qui l’élève, mais on sent beaucoup d’amour entre eux, une grande complicité, qui est belle à voir. C’est également un plaisir de retrouver Juliette et Louise, qui ont un recul sur leur vie de couple et sur le groupe, qui va être utile à Mathilde. On a alors le droit à un petit questionnement sur la manière dont on peut vivre la célébrité de son conjoint lorsqu’on rêve d’avoir soi-même une carrière différente. Mathilde va être confrontée à ce problème, et elle va donc avoir besoin de toute l’aide possible. C’est également plaisant de voir que l’ombre de Michael plane toujours sur le groupe, mais sans être un poids, plutôt un fantôme bienveillant qui veille sur tout le monde, même si cela ne paraît pas être le cas au début, pour Mathilde et Maxime. On a alors une petite réflexion sur le deuil et sur la manière de l’accepter, chacun à sa manière. Ceci reste le fil rouge de toute la série. On a également une réflexion sur l’évolution d’un couple lorsque les deux personnes ne veulent plus la même chose. En effet, Mathilde attend plus de Maxime, et il ne paraît pas capable de le lui donner. Doit-elle alors s’accrocher ?

– Ce que je veux dire, repris-je, c’est qu’on tourne en rond. les mêmes morceaux, les mêmes transitions… C’est la routine et on finira par lasser si on ne change rien. Ca fait deux ans que nous n’avons fait aucun concert. Les fans méritent qu’on leur prépare un spectacle mémorable, pas un truc réchauffé…

– Max…

– Les critiques doivent nous attendre au tournant. Techniquement, on a eu deux ans pour préparer ces concerts. Ca peut pas être… minable. Et ce n’est pas ce que Michael aurait voulu, terminai-je.

Un silence pesant s’installa dans le salon. Nous n’en parlions jamais. Ce n’était ni tabou ni secret. Mais, tacitement, nous avions choisi de nous protéger. Et nous protéger consistait à éviter d’évoquer Michael, son souvenir ou ce qu’il aurait fait dans une telle situation. Malgré le temps qui s’était écoulé depuis sa mort brutale, chaque évocation du frère d’Evan nous replongeait dans nos douleurs respectives.

Parlons à présent de l’écriture de ce roman. Comme toujours, c’est un plaisir de retrouver la plume d’Emily Blaine. Elle est fluide et le roman se lit très bien. Les chapitres s’enchaînent assez facilement, tout comme les pages qui se tournent aisément. On est tout de suite pris au jeu de la romance, se demandant comment Maxime va évoluer, et comment Mathilde va pouvoir accepter de retourner dans ses bras. Les sentiments sont bien décrits, on comprend bien les réticences de Maxime ainsi que les doutes, et les peurs de Mathilde. Même si l’émotion est assez présente, parce que Maxime reste dans une certaine colère et a peur d’être abandonné, il y a tout de même des scènes assez drôles dans ce titre, qui sont amusantes. Tout est alors bien dosé, et on passe un bon moment en compagnie du groupe, avec des clins d’œil assez plaisants aux autres titres de la trilogie. Les flash-back sont également intéressants pour comprendre la manière dont Maxime a pu plaire à Mathilde, avant que cette dernière ne se lasse. Ils permettent de revenir à l’origine de leur mode de fonctionnement, qui ne convient plus à Mathilde, et de voir Maxime sous un nouveau jour.

En résumé, c’est une bonne lecture pour se lancer dans la période des fêtes. Ainsi, la présence de Noël est présente sans être omniprésente, et ce n’est pas le sujet principal. Il y a beaucoup d’émotions dans ce titre, comme dans les autres de la trilogie, et on prend plaisir à voir Maxime se dévoiler un peu. On comprend ainsi mieux son personnage, et on le voit évoluer. Sa relation avec Mathilde peut alors commencer sur de bonnes bases, et on prend plaisir à voir celle-ci s’épanouir auprès de lui, tout en se questionnant sur sa carrière. Les moments d’émotion sont bien dosés, et même si la présence de Noël est peu exploitée, j’ai apprécié de me retrouver dans la nouvelle tournée du groupe et de retrouver celui-ci pour sa dernière histoire. On est alors ému de tous les quitter, maintenant tous heureux. C’est une belle lecture que je vous conseille donc de découvrir pour vous plonger doucement dans l’ambiance de Noël.

Et vous ?

Qu’attendez-vous d’une romance de Noël ?

Avez-vous besoin que la période des fêtes soit très exploitée dans un roman ?

Ou préférez-vous qu’elle reste en arrière-plan ?

Bon samedi à tous ❤

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