chroniques littéraires

Les Sœurs Grémillet, tome 3 : Le Trésor de Lucille

Bonjour les amis. J’espère que vous allez tous bien et que vous avez passé un bon début de semaine. Le mien a été marqué par mon pot de départ au collège. Ne sachant pas où je serais à la rentrée prochaine, j’ai donc fêté mon départ avec mes collègues. C’est toujours quelque chose avec lequel j’ai un peu de mal, étant assez émotive, mais comme c’est la cinquième année que c’est comme ça, je commence à avoir l’habitude, même si cela m’est arrivé, heureusement, de rester au même endroit.

Mais cette période signifie aussi que les vacances arrivent, et de ce fait, on garde le sourire. D’ailleurs, aujourd’hui, j’ai décidé de vous emmener sur le côte Atlantique. Certes, ce sera pendant des vacances pluvieuses, mais cela correspond finalement avec le temps qu’on a en ce moment. De ce fait, aujourd’hui, je vous présente la bande-dessinée Les Soeurs Grémillet, son tome 3. Ce dernier est intitulé Le Trésor de Lucille. La bande-dessinée reste écrite et dessinée par Giovanni Di Gregorio et Alessandro Barbucci. Elle est publiée aux éditions Dupuis, et elle est sortie en France en juin 2022. Vous pouvez retrouver mon avis sur le tome 1 ici et celui sur le tome 2 ici. Voici son résumé :

Qui y a-t-il de plus atroce que des vacances de Toussaint sous la pluie, sur une plage déserte, en compagnie d’ados turbulents ? Pourtant, à bien y regarder, même l’endroit le plus perdu cache des merveilles !

Une nouvelle mission attend Sarah, Cassiopée et Lucille : une mystérieuse aïeule disparue sans laisser de traces. Quel est son secret ? Pourquoi ne sait-on rien d’elle ? Etait-ce la brebis galeuse de la famille ? Une pirate ? Ou bien une contrebandière ?

En tout cas, elle a laissé le long de la côté un trésor que les sœurs Grémillet vont devoir retrouver, quelque part entre les dunes silencieuses, la station balnéaire aujourd’hui en ruine et le murmure de l’océan.

Dans ce nouveau tome, qui est cette fois consacré à Lucille, la dernière des sœurs Grémillet, on retrouve nos trois héroïnes sur la côte Atlantique, dans une colonie qui a lieu en novembre. Autant dire que les deux aînées ne s’en réjouissent par beaucoup, alors que Lucille, la dernière, a tout de suite trouvé sa place dans les embruns. Seulement, elle peine à accepté la présence des humains, et montre au contraire tout son attachement aux animaux. Lorsque les filles découvrent que l’une de leurs ancêtres a vécu dans le coin, avant de disparaître brutalement, et que son passé serait lié à un trésor, les deux aînées décident de partir en quête de celui-ci, tandis que Lucille part en quête d’un trésor bien plus grand, celui qui la définit.

Je vais commencer logiquement cette chronique par vous parler de Lucille. Des trois sœurs, il s’agit de celle à laquelle je me suis tout de suite attachée, dès le tome 1. En effet, je trouve qu’il est facile de s’attacher à elle, de se retrouver en elle. Contrairement à ses sœurs, notamment à Sarah, l’aînée, Lucille est celle qui possède le plus de sensibilité. Elle fait preuve de beaucoup d’empathie, et elle comprend les autres très facilement. Du moins, les animaux, car elle a beaucoup de mal avec les êtres humains. En effet, on avait déjà pu constater, dès les tomes précédents, qu’il existait une frontière entre Lucille et les autres, une frontière qu’elle met en place elle-même, sans même s’en rendre compte. Ainsi, elle ne s’intéresse pas aux êtres humains, elle préfère nettement à leurs présences celles des animaux, et elle va repousser les autres, qui finissent par la rejeter. On a donc de la peine pour Lucille, qui n’arrive pas vraiment à trouver sa place. Même si elle se lie facilement avec les animaux, elle reste assez seule et incomprise. Ceci, ici, va se retrouver dans la relation qu’elle a avec ses sœurs. Celles-ci ne la comprennent plus, et elles vont la rejeter, estimer qu’elles n’ont pas besoin de son aide. Elles ne vont pas l’écouter, et vont partir dans leur quête de trésor alors que leur sœur a besoin d’aide. J’ai donc trouvé qu’on ressentait beaucoup de tristesse pour la petite fille. En plus, elle va se retrouver à mener un combat qui la dépasse, et elle va être seule pour ce dernier. Lucille est une fille passionnée et courageuse, mais elle ne peut pas tout faire toute seule. Elle a besoin d’aide, de compter sur ses sœurs, même si elle ne le comprend pas au début. Ce que j’ai vraiment apprécié, avec elle, c’est qu’on part tout de même sur une quête d’identité. Lucille cherche sa place, et avec ce récit, elle va la trouver, et comprendre qui elle est, et sa place dans sa famille.

Parlons maintenant des personnages secondaires. J’ai apprécié de retrouver la figure de la grand-mère, qu’on avait découverte dans le tome 2, et qui apparaît rapidement ici, au téléphone. C’était un personnage que j’avais bien aimé dans le tome précédent, et j’ai apprécié le fait de la revoir, qu’elle reste présente dans la vie des trois filles, même rapidement. Cela permet aussi de faire du lien avec le tome d’avant. Ensuite, bien entendu, nous retrouvons Sarah et Cassiopée, et leurs caractères très tranchés. On retrouve donc leurs chamailleries habituelles, puisque les deux sœurs sont comme chiens et chats et qu’elles n’ont de cesse de se disputer, sur des sujets parfois totalement futiles. Or, cette fois, non seulement elles vont se disputer sur la nature même du trésor, mais elles vont surtout se liguer contre Lucille, qu’elles ne comprennent plus. Tandis que dans le tome précédent, Sarah a renoué une relation avec Cassiopée, elle se retrouve à rejeter Lucille, à la mettre de côté, et on sent un certain fossé se creuser entre les sœurs dans ce tome. On a les deux plus grandes qu’un côté, et de l’autre, la plus jeune. Elles se montrent d’ailleurs assez méchantes avec leur jeune sœur, sans même s’en rendre compte. Heureusement, Sarah et Cassiopée vont se rendre compte de leur erreur, et de la manière dont elles traitent Lucille. Cela leur permet aussi d’évoluer, et de comprendre le rôle qu’elles jouent pour la plus jeune, celles de protectrices et de guide. J’ai donc apprécié la manière dont elles vont changer, et se remettre en question. On retrouve alors les trois sœurs plus unies. Enfin, je souhaiterais rapidement parler de Ludivine, l’ancêtre des filles, qui est une héroïne qu’on a envie de découvrir davantage, qui peut représenter un modèle féministe, et que j’aurais aimé voir davantage. Même si j’ai apprécié ce qu’on apprend d’elle, j’aurais aimé qu’elle soit plus présente, justement pour continuer de servir de guide et de modèle à Lucille.

Enfin, j’en arrive à l’histoire en tant que telle. Comme vous l’avez compris, les filles partent donc à la suite de leur ancêtre, qui aurait posséder un trésor, qui se serait perdu avec elle. Comme les sœurs n’ont pas beaucoup d’informations sur Ludivine, leur ancêtre, elles se mettent à imaginer toutes sortes d’idées sur elle, notamment Cassiopée, qui a une imagination débordante. Elle l’imagine donc en pirate, avant que Sarah ne douche ses espoirs. C’est assez amusant de suivre les filles dans leurs idées, de voir qu’elles relient l’idée de trésor forcément avec l’argent, alors que cela peut être autre chose. On suit donc leur quête de ce trésor, et c’est assez ludique de voir par quelles étapes elles passent pour trouver ce trésor. J’ai apprécié cette recherche, car on se demande jusqu’au bout ce qu’a pu laisser Lucille, et surtout, ce qu’elle est devenue. Ce qui est aussi intéressant, c’est qu’on relie tout cela à la Première Guerre Mondiale, et aux bombardements qui ont abimés la côté à cette époque. Ce récit nous permet de nous plonger dans cette période, et le traitement qu’on accordait aux femmes. Il nous permet aussi d’évoquer la science et notre rapport à la nature. J’ai beaucoup aimé les sujets qui sont alors évoqués dans ce récit, qui sont faits avec douceur, sans véritable jugement, si ce n’est que les filles vont porter sur cette époque. J’ai aimé la manière tout cela est amené. Enfin, ce récit nous parle aussi de l’écologie et de notre rapport au vivant. On sait que Lucille aime beaucoup les animaux et qu’elle les comprend, mais cet ouvrage nous montre aussi comment sa compréhension des autres êtres amène à la compréhension de son environnement, qui est essentiel. On parle ainsi des baleines et de leurs échouages, et du pourquoi elles échouent sur nos plages. On voit aussi comment aider une baleine, même si cela doit se passer autrement dans la réalité.

Pour ce qui est du dessin, c’est toujours aussi plaisant de retrouver le trait des deux artistes, ainsi que la manière dont les couleurs sont amenées. Le trait est toujours aussi doux, et même si l’aspect surnaturel est moins présent, à mon sens, dans ce récit que dans les autres, j’ai apprécié de découvrir la manière dont ils conçoivent la période d’avant la guerre, la belle époque, et comment ils nous montrent les flash-back de cette époque. Le trait est toujours assez onirique et poétique, et s’adapte pleinement au récit raconté ici. J’ai aimé la manière dont la baleine est dessinée, ainsi que la manière dont on sent la détresse de Lucille, mais aussi la force de Ludivine. On se retrouve bien sur la côte Atlantique, on a une vraie atmosphère apocalyptique, qui tranche bien avec celle surnaturelle du première tome, et l’horreur fantastique qu’on peut retrouver dans le deuxième tome. Chaque tome a son univers, et c’est amusant de voir comment tout cela s’accorde pour rester réaliste.

En résumé, j’ai vraiment pris plaisir à lire ce nouvel épisode et a voir l’histoire consacrée à Lucille. On retrouve ici toute sa générosité et son empathie, son envie d’aider les autres, mais aussi son décalage avec les humains. On s’attache encore plus à elle, et on a envie de l’aider à notre tour. On voit aussi à quel point il est compliqué pour Sarah et Cassiopée de comprendre leur petite sœur. L’histoire nous plonge aussi ans la Belle Epoque, à la poursuite d’un trésor, sur les pas d’une ancêtre dont j’aurais aimé en savoir plus, car c’est un vrai modèle féministe, et surtout, courageuse. J’ai aimé cette chasse au trésor, qui nous parle surtout d’écologie et de notre rapport au vivant. C’est une belle découverte, avec sa propre ambiance, un trait toujours agréable à suivre. Je vous en conseille la lecture.

Et vous ?

Lisez-vous des bandes-dessinées ?

Qu’aimez-vous retrouver dans ces récits ?

Qu’aimez-vous retrouvez dans le dessin ?

Bon mercredi à tous 🙂

2 réflexions au sujet de « Les Sœurs Grémillet, tome 3 : Le Trésor de Lucille »

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