chroniques littéraires

Mathieu Hidalf, tome 4 : Mathieu Hidalf et la bataille de l’aube

Bonjour les amis. J’espère que vous allez tous bien et que vous passez un bon weekend. Pour ma part, je profite doucement des jours sans travail, pour le moment. Cela fat du bien de prendre du temps pour soi après cette année scolaire que j’ai trouver très compliquée, et avant d’entamer la préparation d’une nouvelle. Je profite donc de ces heures pour avancer dans l’écriture et pour m’occuper du blog. D’ailleurs, je reviens vers vous avec une chronique qui aurait dû être faite depuis plusieurs jours.

En effet, aujourd’hui je vous ramène à l’école, mais pas dans n’importe quelle école. Ainsi, on retourne aujourd’hui à l’école de l’élite, cette école si dangereuse qu’en être exclu peut être préférable à la mort qui vous guette à chaque pas. Cette école, c’est celle de Mathieu Hidalf, et je vais donc enfin vous parler du tome 4 de cette saga. Ce tome a été lu il y a un moment déjà, mais il est temps pour moi de partager avec vous ce récit. Ce nouveau tome s’intitule Mathieu Hidalf et la bataille de l’aube. La saga est toujours écrite par Christophe Mauri et publiée aux éditions Gallimard. Le roman est sorti en février 2015 et voici son résumé :

Cette fois, Mathieu Hidalf en a trop fait et se retrouve banni de l’école de l’Elite. Reclus au manoir familial, il semble se résigner à sa défaite. Mais c’est mal le connaître : affronter la noblesse du royaume et les terribles Cœurs noirs pour reprendre sa place, voilà un nouveau défi à la hauteur de son génie !

Pour Mathieu Hidalf et ses amis, une nouvelle bataille commence…

On retrouve donc dans cette nouvelle histoire Mathieu et ses amis. La fin du tome précédent avait permis à Mathieu de prendre son statut de héros et de l’incarner véritablement. Il s’est en effet sacrifié, même si au final cela n’a rien changé. De ce fait, Mathieu est aujourd’hui banni de l’école de l’élite. Mais il n’a pas dit son dernier mot, et il a trouvé un moyen de surmonter ce problème, en s’endormant sans pouvoir être réveillé. Or, l’école a plus que jamais besoin de lui, et il n’est pas certain que Mathieu ne soit pas obligé de se réveiller rapidement et d’assumer son héritage.

J’ai pris plaisir à retrouver une nouvelle fois Mathieu dans ce tome. On sent qu’il devient plus mature, qu’il grandi, même s’il a toujours des plans aberrants. Ainsi, son dernier en date est de dormir jusqu’à ses dix-huit ans, sa majorité. Le seul moyen de le réveiller avant est celui qui lui permettrait de retourner à l’école. En vérité, on retrouve ici un petit garçon qui est complètement déprimé et qui sait que ses actions sont vaines, alors il fuit. J’ai trouvé cela touchant, d’une certaine manière, car cela montre que malgré tous ses efforts, Mathieu ne parvient pas à comprendre dans quelle aventure il est envoyé, et parce qu’il ne trouve pas d’autres solutions que celle-ci. Et dans le même temps, c’est quelque chose de courageux qu’il fait, qui va mettre en branle d’autres éléments essentiels, qui vont permettre de sauver les autres. D’ailleurs, comme il va le démontrer à son réveil, Mathieu n’hésitera pas à aller au combat une nouvelle fois, à protéger ses amis et tous ceux qui comptent pour lui. Il nous montre donc que les héros aussi ont leurs failles, mais qu’ils parviennent à les dépasser. Mathieu s’est fait avoir, trahir, mais finalement, il se relève, même si cela lui prend du temps. Et surtout, il ne fuit pas lorsque le danger est là. Je continue donc à le trouver inspirant, motivant, et aussi attachant. Mathieu est un personnage auquel on s’attache vite et qu’on a envie d’aider, et qui se montre finalement bien plus courageux qu’égoïste, contrairement à ce que lui-même affirme.

– Moi, Mathieu Hidalf, je m’oppose à la fermeture de l’école de l’Elite. Moi, les Prétendants et les Apprentis, nous nous y opposons tous. Nous ne quitterons pas les rangs de l’Elite. Et nous résisterons autant que nécessaire.

(…) Les parents se tournaient les uns vers les autres. Ils discutaient. Leur expression furieuse avait laissé la place à celle d’une surprise sincère. Mathieu comprit qu’il n’aurait pas à se lancer dans un discours pour sauver l’école. Il en fut presque déçu. Pour une fois, il aurait pu administrer une leçon de morale à tout le monde. Mais c’était inutile. Personne n’attendait qu’il prenne la parole : curieusement, son sommeil avait été à l’origine du combat que les parents avaient engagé contre les Elitiens. Et plus curieusement encore, son réveil leur donnait l’impression qu’ils avaient eu tort. M. Pompous lui-même considérait maintenant Mathieu à la fois avec stupeur et soulagement ; il ne comprenait plus rien à rien.

En ce qui concerne les personnages secondaires, je suis toujours fan de ceux de Roméo et de Jurençon. Les deux amis de Mathieu me font bien rire, et cette fois encore, Roméo est mis à l’honneur car lui aussi va douter, avant de se rebeller, avant de se montrer courageux. Lui qui était censé être l’ennemi de Mathieu est en fait sa copie conforme, et j’aime beaucoup la relation qui est mise en place entre eux d’eux. Jurençon reste encore en retrait, mais c’est aussi un personnage auquel on s’attache à cause de sa maladresse, mais aussi son grand cœur. Enfin, en ce qui concerne Pierre, je suis toujours réservée sur lui, notamment à cause des événements du tome 3. Par contre, je tiens à souligner que dans ce nouveau tome, la place des sœurs de Mathieu devient plus importante. Certes, on voyait déjà beaucoup Juliette d’Or, mais ici, les deux autres, Juliette d’Argent et Juliette d’Airain prennent elles aussi à cœur leur statut d’héroïne. On voit que Juliette d’Airain a envie d’en découdre, et qu’elle fera elle aussi tout pour sauver l’école. Tandis que Juliette d’Argent est elle prête à tout pour sauver Mathieu, et qu’elle lui en veut beaucoup pour ce qu’il a fait. J’ai apprécié qu’elle soit davantage mise en valeur, car de la fratrie, c’était celle qui était pour le moment mise de côté, qui n’avait pas vraiment de pace dans le récit, et qui montre aussi son courage ici, et toute son intelligence. Un autre personnage reste important, celui de Louis Serra, et l’on voit alors à quel point il est démuni face à l’idée de Mathieu, mais aussi face à la situation qui est lancée. Il ne sait plus comment protéger l’école. C’est alors touchant de le voir continuer à essayer, malgré tout, et de ne pas y arriver, alors qu’il a déjà failli perdre la vie dans le tome précédent. On s’attache donc aussi beaucoup au capitaine Louis Serra, qui se bat contre la fatalité, pour sauver tout le monde, mais qui n’y arrive pas, et qui ne peut finalement compter que sur Mathieu, sans pouvoir lui dire toute la vérité.

– Silence, Juliette, dit-elle d’un air de reproche. Je n’ai pas fini le conte de fées que je lis à ton frère.

– Parce que vous croyez vraiment qu’il vous écoute ?

La réponse avait fusé froidement, incontrôlée, comme un éclair. Juliette espéra une seconde qu’un coup de tonnerre allait retentir, qu’une dispute éclaterait. Mais Mme Hidalf ne prenait plus la peine de se disputer avec qui que ce soit depuis longtemps ; elle posa sur sa fille un regard vide.

– N’élève pas la voix, je te prie. Ton frère a besoin de calme.

Dans son lit, Mathieu Hidalf ne réagissait pas. C’était à peine si l’on pouvait sentir son cœur en posant la main sur sa luide. Cinq battements par minute, avait dit le médecin. Juliette d’Argent sentit son propre cœur battre vingt fois plus vite.

– Besoin de calme ? répéta-t-elle. De calme ? Mère, quand ouvrirez-vous les yeux ? Voilà neuf mois qu’il dort… Neuf mois ! Des centaines de jours ! Mathieu n’a pas besoin de calme. Il n’a pas besoin de vos contes de fées.

Mme Hidalf fixait sa fille d’un air lointain.

– Vous croyez qu’il a pensé une seconde à nous tous avant de s’endormir ? balbutia Juliette. Vous croyez qu’il a pensé à tous les élèves de l’écolé de l’Elite, qui ont dû la quitter à cause de lui ? Je voudrais qu’il ne se réveille jamais !

J’en arrive à présent à l’univers. De nombreuses révélations sont faites dans ce tome, des révélations cruciales, qui permettent justement de répondre à certaines questions déjà mises en évidence dans les tomes précédents, dont notamment le un, et aussi de complexifier l’univers proposé. Ainsi, dans ce tome, on se concentre davantage sur les hélios et sur leurs capacités. Les hélios sont évoqués dés le début de la saga, avec l’idée qu’il s’agit d’un peuple incroyable, un peu mythique, qui serait en fait aux fondements même de l’école. Ainsi, dès sa première épreuve avec la biche fantôme, Mathieu est confronté aux hélios, puisque la biche est une créature hélios. Et cela lui avait permis de remonter jusqu’au premier élitien, donc le fondateur de l’école. Mais dans ce nouveau tome, on évoque aussi le problème même de l’école, le fameux sortilège de Circé dont seraient victime les frères Estaffes. C’est alors assez intéressant de voir les éléments se relier les uns aux autres, prendre forme et de l’épaisseur, et de vaincre des secrets être levés, résolus, et d’autres être mis en évidence. Car un élève hélios se promène dans l’école, et il sera sans doute la clé pour vaincre les frères Estaffes. De ce fait, dans l’école, nous avons donc un enfant qui cache sa véritable nature, un traître, et Mathieu qui est obligé de revendiquer son héritage. La magie est triplement à l’œuvre dans ce tome-ci, et c’est donc assez plaisant à suivre. On sent aussi que le roman gagne en intensité, et que les menaces sont toutes proches. Les élèves sont obligés de faire des choix terribles, et la peur n’est pas toujours bonne conseillère.

– C’est pire que cela. Les parents pensent protéger leurs enfants des frères Estaffes en les forçant à quitter l’école. Mais ces enfants ont beau retirer leur luide et la cacher sous leur lit, l’arbre doré qui y est cousu continue d’exister. On ne quitte pas le cercle des Elitiens en fuyant l’école. Vous me comprenez, Pierre ? En dehors de l’école, les enfants restent des Prétendants élitiens. Mais ils sont sans protection. Et chacun d’eux est à la merci des frères Estaffes.

Pierre se tut, livide. le soir où la Foudre fantômes avait péri, il avait aperçu pour la première fois les Estaffes, ces cinq frères qui semaient le trouble dans le royaume depuis des décennies. A présent qu’il les avait vus, il savait de quoi ils étaient capables. Tous les cinq étaient beaux et inexpressifs comme des statues de marbre. Leurs origines hélios leur conféraient des pouvoirs stupéfiants. Is pouvaient rivaliser avec l’arbre doré cousu sur le cœur des Elitiens. Ils possédaient des sens plus développés que ceux de n’importe quel humain. Et ils connaissaient ni la pitié ni le remord. C’était avec la même indifférence qu’ils pouvaient assassiner des Elitiens ou des élèves de l’école.

Parlons maintenant de l’écriture de ce roman. Il est un peu différent dans son écriture et sa mise en forme, et ce n’est pas seulement le fait de l’avoir lu en version poche. En effet, j’ai trouvé que ce nouveau tome était un peu différent des trois précédents, tout simplement parce que Mathieu dort une grande partie de l’histoire. Il n’est donc pas là, et on ne le voit qu’à la moitié, si bien qu’on suit les autres personnages, ce qui leur permet de gagner aussi en intensité et en profondeur. C’est plutôt pas mal et original. Cela permet davantage de s’attacher à eux, alors que le danger se rapproche de plus en plus de tout le monde. Cela permet aussi de donner une plus grande place à d’autres personnages secondaires. Ensuite, il est découpé en plusieurs parties, ce qui n’était pas le cas des autres. En fait, cela donne la sensation que la pression augmente jusqu’à la fin. Certes, certains secrets sont devinables avant, notamment sur l’héritage de Mathieu, mais dans l’ensemble, on reste surpris. L’écriture est toujours très fluide, et les chapitres s’enchaînent à toute vitesse. On est vraiment plongé dans cette histoire qu’on n’a pas envie de la lâcher. Les descriptions de la bataille sont bien faites et j’ai vraiment apprécié le suspens et la tension qui montaient progressivement.

En résumé, c’est vraiment un bon tome que j’ai pris plaisir de lire. Il est différent des autres dans sa conception et dans sa mise en forme, mais cela permet de suivre d’autres personnages que Mathieu, et de nous attacher davantage à eux. J’ai d’ailleurs apprécié l’évolution de Roméo, Jurençon et des sœurs de Mathieu. Mathieu reste un personnage attachant, qui se dévoile encore dans ce roman. On est face à de nouveaux mystères et d’autres qui sont résolus. On sent aussi qu’on approche de la fin de cette histoire et que la tension devient plus forte. Le roman se lit tout seul et il est bien écrit. C’est une saga que je continue de vous conseiller et dont j’ai beaucoup aimé ce quatrième tome.

Et vous ?

Cela vous arrive-t-il de vous lasser d’une saga ?

Qu’est-ce qui peut vous ennuyer dans une saga longue ?

Qu’aimez-vous découvrir dans une saga longue ?

Bon dimanche à tous 🙂

3 réflexions au sujet de « Mathieu Hidalf, tome 4 : Mathieu Hidalf et la bataille de l’aube »

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