chroniques littéraires

Sœurs de sang, tome 3 : Les Ailes ténébreuses

Bonjour tout le monde. J’espère que vous allez tous bien et que vous avez passé une agréable semaine. Pour ma part, je profite du soleil lorsqu’il est là, même si les températures ont un peu chuté ces deniers jours, et qu’il fait plus frais que ce qu’on avait la semaine dernière. Je regrette un peu le temps presque estival, mais cela reste tout de même agréable pour terminer les vacances.

D’ailleurs, en parlant de chaleur, je reviens vers vous aujourd’hui sur le blog afin de vous parler du dernier tome de la trilogie qui parle de phénix, Sœurs de Sang. En effet, je suis enfin parvenue à terminer ce roman que j’avais commencé au mois de mars, et que j’avais un peu traîner dans mes lectures en cours ces dernières semaines. je peux donc enfin vous parler de la fin de cette trilogie, qui est donc une trilogie de fantasy. Ce troisième tome s’intitule Les Ailes Ténébreuses, et a été écrit par Nicki Pau Preto. Le roman est publié en France aux éditions Lumen et il est sorti en octobre 2021. Voici son résumé :

La vérité a fini par éclater et l’identité de Véronyka, par être dévoilée : elle n’est autre que la fille de Phéronia Pyromaque, l’héritière du trône de l’empire aurain. Mais la jeune Dresseuse de phénix n’est pas encore prête à assumer cette lourde responsabilité. Entre la réunion du Grand Conseil qui approche à grands pas, la guerre civile sur le point d’éclater à Pyra et Tristan, tombé aux mains de l’ennemi, la princesse ne sait plus où donner de la tête.

Mais on n’échappe pas à son destin. Et Avalkyra Pyromaque, sa tante, l’a bien compris. Profondément meurtrie par la dernière bataille qui les a opposées, la reine ressuscitée prépare sa terrible vengeance et compte bien, quant à elle, revendiquer son titre. Car voilà qu’elle a enfin trouvé son âme sœur, une stryge du nom d’Onyx, née dans le gouffre fumant de la Flamme éternelle d’Aura. Or, alliée à cette puissante créature de Nox et à ses centaines de congénères aux ailes ténébreuses, elle ne reculera devant rien pour mettre à feu et à sang ce monde qui a osé la rejeter.

Dans ce nouveau tome, on retrouve donc Véronyka, dont tout le monde sait désormais qu’elle est la fille de la princesse décédée, ce qui fait d’elle l’héritière légitime du trône. Mais Véronyka ne compte pas réclamer cet héritage, pas si on ne la contraint pas à le réclamer. De plus, elle a d’autres problèmes à gérer, car elle doit secourir son petit ami, Tristan, et empêcher qu’une guerre n’éclate, car les impériaux ne comptent pas laisser des Dresseurs de Phénix en vie. Et voilà que Val, l’ancienne sœur de Véronyka, qui est en fait sa tante, Avalkyra, la reine ayant provoquée la dernière guerre de sang, met elle aussi ses pions en jeu. Désormais, la reine déchue ne compte pas reprendre son royaume, mais le détruire. Si elle ne peut pas gouverner, personne ne le pourra, et surtout pas Véronyka. Aidée par d’anciennes créatures de légendes, des stryges, Alvalkyra compte bien réduire l’Empire en cendres et tout ceux qui se mettront sur son chemin subiront le même sort, y compris sa nièce.

Dans ma dernière chronique, celle sur le tome 2, j’avais préféré me concentrer sur Val plutôt que sur Véronyka. Pour ce troisième tome, je vais donc revenir sur l’une des héroïnes principales, l’héritière légitime. En effet, je trouve que l’évolution de Véronyka depuis le tome 1 est vraiment marquante, et visible. Ainsi, dans le tome 1, elle n’était qu’une adolescente qui rêvait de phénix et de quitter le giron de sa sœur afin de se libérer de son joug néfaste. Or, à présent, dans ce nouvel épisode, elle se dévoile en tant que potentielle reine, et surtout, elle assume son héritage malgré tous les doutes qui se mettent en travers de sa route, et malgré le lourd héritage qui pèse sur ses épaules, ce qu’elle avait encore du mal à faire dans le tome précédent. C’est donc une Véronyka plus mature, plus assurée, qu’on retrouve ici. J’ai beaucoup aimé cela, car on sent qu’elle prend sur elle pour avancer, mais qu’elle a aussi beaucoup perdu, et qu’elle veut éviter de refaire les mêmes erreurs. D’ailleurs, elle se méfie enfin de Val et de ce que cette dernière pourrait lui faire, elle prend plus de précautions, et enfin, elle compte enfin sur les autres, et non plus que sur elle ou sur son phénix. J’ai bien aimé cela, car on sent aussi que Véronyka comprend qu’elle ne peut pas gagner seule, et qu’elle doit s’entourer. Le fait qu’elle retrouve une partie de sa famille l’aide à comprendre cela. C’est d’ailleurs très agréable de la voir interagir avec les siens, s’entourer de sa famille, et de celle qu’elle choisie. Elle prend alors les devants, elle donne des ordres, et elle incarne non seulement la cheffe de patrouille qu’elle doit être, mais surtout la princesse qu’elle est. J’ai apprécié son assurance, celle qu’elle dévoile aux autres pour se faire obéir, sachant qu’en plus, elle le fait avec douceur, et qu’ils vont la respecter. Elle ne s’impose pas, elle se fait obéir sans aucune contrainte. Toutefois, elle a tendance à retomber dans certains travers, comme celui de vouloir absolument sauver tout le monde, même Val, alors que cela n’est pas possible. Cela démontre sa générosité et sa grandeur d’âme, mais aussi le fait qu’elle reste une adolescente utopique. Certes, l’histoire va lui montrer qu’elle a raison d’agir de cette manière, et de ne pas perdre ses valeurs, mais on aimerait la voir évoluer un peu sur ce plan-là, même si elle a raison. J’aurais souhaité que la partie ne soit pas aussi simple. Mais Véronyka reste un personnage qu’on prend plaisir à suivre et à voir grandir, et elle peut servir de modèle pour la confiance qu’elle découvre au cours de l’histoire.

Enfin, Véronyka n’était plus anonyme. Sa demeure n’était plus le petit taudis d’une seule pièce qu’elle avait autrefois partagé avec son aînée et leur maiora dans les Bas-fond, mais bel et bien le Cocon lui-même, dont sa mère avait jadis parcouru les opulents couloirs à la suite des dizaines de Pyromaque qui y avaient vécu depuis Elysia la Pacifique. Du moins serait-ce le cas si la jeune princesse allait vraiment jusqu’au bout du plan adopté.

Elle avait toujours eu la conviction qu’il lui faudrait un jour ou l’autre avouer la vérité et revendiquer son titre, mais voilà… jamais elle n’aurait pu imaginer que ce moment viendrait si vite. Cependant, malgré ses craintes, elle continuait à s’accrocher à l’espoir, aussi fragile et ténu fût-il, que même en endossant officiellement le rôle d’héritière de l’empire, elle pourrait éviter de monter sur le trône.

J’en arrive maintenant à un personnage que je n’avais pas encore évoqué dans mes chroniques, mais dont j’ai aimé l’évolution, et dont j’avais envie de vous parler aujourd’hui, car elle gagne elle aussi du galon, et surtout, elle prend davantage de poids dans ce récit. C’est le personnage de Mésange. Mésange est une petit fille qu’on vit dès le tome 1, mais qui se développe surtout dans le tome 2, et prend beaucoup de place dans ce tome 3. Ainsi, elle est celle qui va permettre à Ignix de continuer le combat. J’aimais déjà beaucoup le personnage de Mésange avant, avec sa sensibilité particulière et son besoin d’indépendance, son envie aussi de se faire des amis sans vraiment savoir comment faire, et son amour pour les animaux. mais dans ce nouvel épisode, elle montre aussi qu’elle peut être une guerrière, se battre, et surtout qu’elle a beaucoup de sagesse. Alors qu’elle avait déjà permis à Elliot de surmonter la ente après sa traîtrise, ici, c’est à Ignix qu’elle va ouvrir les yeux. J’ai bien aimé le lien qui se développe entre elles deux, et la manière dont Mésange ne se laisse pas marcher sur les pieds par le vénérable oiseau. Elles sont pleines de respect l’une envers l’autre, et finalement, Mésange est celle qui va aider tout le monde à comprendre sa place. J’aime aussi le fait que le personnage de Mésange amène un peu de diversité. Non seulement elle n’est pas une dresseuse de phénix, et finalement, il ne reste plus que Sev et elle à ne pas avoir d’oiseaux, mais en plus, elle est aveugle et a donc une perception différente du monde qui l’entoure. Cette perception lui permet d’avoir une sensibilité différente, et j’ai beaucoup aimé le lien qui l’attache aux autres animaux, come Tchip ou Noble Compère. Je trouve qu’il est alors facile de s’attacher à son personnage, et j’ai aimé son franc parler.

– Je ne crains rien du tout, répliqua-t-elle. Mais tu me traites comme un poids mort. Sauf que je suis tout sauf ça. Je te signale que c’est moi qui ai trouvé le bon passage quand on était coincés. Je pourrais t’être utile.

Je n’ai pas besoin d’aide.

– Mais tout le monde a besoin d’aide ! Regarde, sans Véronyka, tu n’aurais jamais été libérée de la malédiction que t’avait jetée Avalkyra.

Ce n’était pas une malédict…

– Et tu ne vas quand même pas me faire croire que Nefyra, la Première Dresseuse, ne t’a jamais donné un seul coup de pouce ? Et Callysta et Cirix, alors ? Et les millions d’autres êtres humains et animaux que tu as dû croiser dans tes siècles de vie ?

Je ne pense pas avoir rencontré des milli…

– Et Axura en personne, hein ? Ta propre mère, qui a fait de toi le premier des phénix ? L’aîné et le plus puissant de tous les oiseaux de feu ?

Cesse un peu de jacasser, veux-tu ? Etre la première revient à être seule. C’est là le destin de l’apex.

(…) – Admettons : toi seule pouvais t’occuper de la Reine couronnée de plumes. Mais il y avait aussi les autres stryges. Et, à l’époque des Jours Sombres, tu ne les as pas terrassées seule, que je sache. On s’est tous battus contre elles.

On ? répéta le phénix, presque amusé malgré lui.

– Parfaitement, répliqua Mésange en croisant les bras. Les hommes et les bêtes n’étaient pas en reste. Si tu as l’impression de mener la guerre actuelle toute seule, c’est dans ta tête.

Rapidement, je vous parle de Sev, qui reste l’un de mes personnages préférés dans ce récit. Il change encore beaucoup dans ce roman, il continue son évolution et son ouverture au monde. Dans ce nouvel épisode, on le voit donc confronté à la perte de son petit-ami, une perte qui n’en est pas vraiment une, et qui va remettre en question tout ce que pensait Sev. J’ai beaucoup aimé le voir évoluer de cette manière, le fait de considérer à nouveau son don pour la magie, et son attrait pour les phénix. Il montre aussi qu’il a beaucoup de ressources et de qualités, et d’idées aussi. Il prend une place importante dans cette guerre, une place qu’il a cette fois choisie, et qui ne va pas peser sur ses épaules. C’est vraiment intéressant de le voir se remettre en question de cette manière, et de le voir grandir. Il montre aussi toute sa générosité et son envie d’en découdre, mais aussi sa loyauté. C’est vraiment un personnage que j’ai aimé suivre, avec tous ses doutes et ses peurs.

J’en arrive à présent au cœur du récit. Ce dernier évoque, à mon sens, deux éléments importants, qui sont celui des mythes qu’on oublie, qui était déjà évoqué un peu dans le tome précédent, ainsi que l’aspect politique. Ainsi, dans le tome 2, on avait laissé Alvalkyra dans les profondeurs de l’ancienne cité, en train de découvrir qu’elle pouvait faire naître des Stryges. Désormais, on la retrouve à la tête d’une armée de ces créatures des ténèbres, venant du fond des âges et des légendes. Personne ne veut y croire, avant qu’elle ne dévoile son jeu et ses atouts. C‘est alors assez intéressant, parce que cela montre que les légendes sont considérées comme telles, des histoires qui n’ont pas vraiment existé, et qui n’ont pas leur place dans ce monde, alors même que l’on sait que toute légende a un part de vérité. Or, les hommes ne veulent pas le voir, ou le savoir, et lorsqu’ils se retrouvent face au danger, il est trop tard. J’ai beaucoup aimé cet aspect-là, ainsi que l’idée finale du pourquoi les stryges existent. C’est assez poétique finalement, et ces créatures des ténèbres, que je ne connaissais pas, m’ont beaucoup plu. Et j’en arrive alors au deuxième point que j’ai évoqué plus haut, c’est celui de la politique. En effet, dans ce roman-ci, Véronyka s’affirme en tant que future reine, et elle doit à nouveau faire face à sa tante pour survivre. Mais ce n’est plus la seule ennemie face à laquelle elle doit faire face. Cette fois, la jeune dresseuse affronte l’empire dans son ensemble. C’est alors assez plaisant de la voir réclamer son trône alors que personne ne la pense être l’héritière légitime, et que personne ne veut d’une reine. On suit alors les manigances de tout le monde pour la lutte pour le pouvoir. Et on voit que certains profitent de la perte de dirigeants pour jouir d’un pouvoir qui n’est pas le leur. Dans ce roman, on parle des horreurs de la guerre, des conséquences de cette dernière, mais aussi d’un futur qui peut s’améliorer, si Véronyka prend son rôle à cœur. C’est d’ailleurs assez glaçant de savoir jusqu’où certains hommes sont prêts à aller pour conserver leur pouvoir.

– Un ennemi commun… Vous parlez de ces Dresseurs renégats, c’est ça ?

Tristan hésita.

– Pas exactement.

Ils abordaient à présent la partie des négociations que craignait Véronyka – le stade où elle était à peu près certaine de perdre le général et ses hommes en cours de route. Cela dit, vu la tournure qu’avaient prise les événements, ils ne pouvaient plus reculer.

– Je suis sûre que malgré tous vos efforts pour les effacer de la mémoire collective, vous vous souvenez des légendes, commença-t-elle avec prudence. Le soleil et la lune. Axura et Nox. Les phénix et les stryges.

– Les stryges ? répéta le général en s’esclaffant. Ces oiseaux des ténèbres prétendument maléfiques dont personne n’a entendu parler depuis plus d’un millénaire ? Voilà donc votre stratégie ? Vous servir d’une superstition idiote pour gagner la guerre ?

– Ces créatures existent, protesta Véronyka d’un ton cinglant. Je les ai vues.

En ce qui concerne l’écriture de ce roman, il se lit très bien, comme les autres tomes de la série. On ne s’ennuie pas dedans, et même si sa grosseur fait peur, il est très fournit niveau rebondissements et histoires. On prend plaisir à suivre les descriptions des stryges et des combats qui ont lieu. J’avoue ne pas l’avoir lu d’une traite, mais lorsqu’on est vraiment bien dans le roman, ce dernier accapare nos pensées, et on ne veut pas le lâcher. Certains points sont faciles à deviner, et sont prévisibles, mais cela ne gâche pas l’histoire, et on est vraiment saisie par cette dernière. Les évolutions sont plaisantes et les sentiments bien décrits.

En résumé, c’est un très bon tome qui clôt une belle saga. J’avoue que je suis un peu triste de quitter cet univers, et j’espère que d’autres romans sortiront plus tard dans la même idée, notamment qui évoqueraient les premiers combats entre Ignix et les stryges. J’aurais aussi aimé voir Véronyka gouverner. Ce tome permet de mettre en lumière les créatures qu’on parle dans les légendes, et de montre jusqu’où va Val pour atteindre son but. J‘ai beaucoup aimé les évolutions des différents personnages, comme celui de Véronyka ou celui de Sev, ainsi que tous les combats évoqués. Le roman se lit bien, même si certains éléments sont prévisibles, et les jeux de pouvoirs sont aussi intéressants. C’est un très bon tome de fin, et je vous en conseille la lecture.

Et vous ?

Aimez-vous les tomes de fin ?

Ou, au contraire, avez-vous du mal avec ces tomes qui donnent la fin d’une saga ?

Qu’aimez-vous retrouver dans ces tomes de clôture ?

Bon samedi à tous 🙂

4 réflexions au sujet de « Sœurs de sang, tome 3 : Les Ailes ténébreuses »

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