chroniques littéraires

La petite faiseuse de livres, tome 1

Bonjour tout le monde. J’espère que vous allez tous bien, que vous continuez à prendre soin de vous, et que vous avez passé une excellente semaine. Pour ma part, elle a commencé par un appel de mon nouveau lycée, j’ai donc enfin reçu mon affectation, et je commence d’ailleurs aujourd’hui, avec la pré-rentrée organisée pour les nouveaux professeurs. J’attends cette journée avec impatience depuis lundi. Je suis donc toute contente, et j’ai même très hâte de revenir lundi prochain, et d’être totalement dans le bain de la rentrée scolaire. Même si cette rentrée s’annonce bien particulière à cause du virus, j’ai envie de reprendre dans des conditions presque normales, avec le masque bien sûr. Il faut dire que mes derniers cours normaux reontent à février, avant le confinement, puisqu’après nous sommes passés en enseignement à distance, ce qui n’avait rien de normal.

Mais la rentrée n’est pas encore là, et elle n’est rien ace à l’aventure que je vais vous raconter aujourd’hui. En effet, aujourd’hui, je compte vous amener dans un monde bien étrange, sans livres. En effet, il est temps de vous parler du premier tome de la nouvelle série de manga La petite Faiseuse de Livres, de Suzuka et Miya Kazuki. Ce manga comporte pour le moment 4 tomes, et je suis contente d’avoir pu le lire à ma médiathèque. Cette série est sortie le 14 février chez les éditions Ototo, et voici son résumé :

Une étudiante bibliovore se réincarne en petite fille dans un monde caractérisé par l’illettrisme, et où l’imprimerie semble n’avoir pas encore été inventée… Mais pour celle qui est morte écrasée par sa bibliothèque, les livres sont vitaux !! Il n’y a qu’une seule solution : s’il n’y en a pas, elle va les fabriquer.

Une bibliofantaisie pour les amoureux des livres, par des amoureux des livres !

Dans cette histoire, on suit Urano, une jeune femme d’une vingtaine d’année, qui meurt ensevelie sous ses livres. Il fat dire qu’elle les collectionne, elle les lit tous, les dévore même. En mourant, elle fait le vœux de pouvoir continuer à lire. Mais voilà, elle se réincarne dans le corps de Maïn une petite fille chétive de moins de sept ans. Jusqu’ici, cela pourrait aller, mais voilà, le monde de Maïn est loin d’être comme le nôtre. Aucun livre n’existe à grande échelle, ils sont tous copiés à la main par des érudits, et donc réservés à la noblesse. Quand à la propreté et l’hygiène, ce sont des concepts presque inconnus. rare sont les personnes qui savent lire et écrire. Dans ce qui ressemble à un Moyen-Age, Maïn va devoir tirer son épingle du jeu si elle veut vraiment retrouver ses chers livres.

Je vais commencer cette chronique par vous parler du monde de Maïn. Comme je vous l’ai dit, il ressemble assez à ce qu’on peut imaginer du Moyen-Age. Ainsi, la ville où vit la famille de Maïn est une vraie forteresse, avec des remparts pour ses protéger de l’extérieur, des soldats en faction pour poser des questions aux nouveaux arrivants, et des maisons toutes petites. La vie est dure, et les enfants sont obligés de travailler très tôt. Il n’est en effet nullement mention d’une école, et chacun développe ses capacités à lire, à écrire et compter dans la vie de tous les jours. D’ailleurs, l’illettrisme est très présente, comme le remarque rapidement Maïn. De ce fait, la population semble peu évoluée, au sens où la médecine, l’éducation ou l’hygiène ne sont pas des priorités. Maïn est souvent malade, et c’est sans doute à cause de ses conditions de vie. Le savon est quelque chose de rare, quand au shampoing, c’est encore plus compliqué. Les enfants ne sont baptisés qu’à sept ans, l’âge que va bientôt atteindre la sœur aînée de Maîn. Et les hivers sont rudes, ce qui fait que les réserves doivent être faites. Les nobles ne se mélangent pas non plus aux autres. Or, ce sont eux qui ont le savoir. Ceci explique aussi la grande déprime de notre héroïne, qui comprend que la lecture va être très compliquée à acquérir. Mais ce monde est aussi particulier, car il ne ressemble pas tout à fait à celui qu’avait connu Urano dans son autre vie. Ainsi, les légumes sont d’une couleur inimaginable chez nous, tout comme la couleur des cheveux de ses proches. C’est là qu’on regrette un peu que le manga soit en noir et blanc, car ces différences auraient été plus présentes justement en couleur. Et ces différences nous font alors nous demander si on ne serait pas dans un monde un peu plus fantastique, magique, que l’on porurait le croire aux premiers abord. C’est du moins l’interrogation que j’ai, même si je sais que ce n’est pas le but premier du manga, qui s’intéresse surtout au choc des civilisations que ressent Maïn face à ce nouveau monde où elle est en permanence décalage. C’est d’ailleurs essentiellement sur cela que joue le manga, sur ce décalage qui fait que Maïn bouleverse les codes de ses proches en remettant en cause la vie qu’ils ont pour le moment, en commençant par l’hygiène ou l’éducation.

Parlons à présent du personnage de Maïn, puisque le mange est presque exclusivement consacrée à elle. J’ai beaucoup aimé son personnage, sans doute parce qu’il est facile de s’attacher à cette petite fille complètement perdue dans ce nouveau monde. En effet, non seulement Urano se réincarne dans un corps d’enfant, mais en plus, elle ‘a pas accès à sa drogue favorite, qui sont donc les livres. De ce fait, tout son univers s’écroule. Et elle doit aussi faire avec les anciens souvenirs de Maïn, qui font qu’elle sait au moins qui sont les membres de sa famille. Ce décalage entre elle et eux est alors fascinant, parce qu’on sent à quel point Maîn est frustrée non seulement par sa condition d’enfant, mais aussi par les limites imposés par cette société qu’elle découvre. Et personne ne la comprend, puisque personne ne sait lire, ou n’a même eut de livre entre les mains. D’ailleurs, ce premier décalage se voit dès le langage, où le mot « livre » n’existe pas dans le vocabulaire des proches de Maïn, tout comme le mot « papier ». On peut alors aisément se mettre à la place de notre héroïne, qui ne comprend pas comment une telle chose est possible, comment on peut se passer de livres. Mais en fait, la même chose se répète avec le shampoing, ou d’autres outils essentiels aujourd’hui. Ainsi, Maîn découvre qu’elle est obligée de faire beaucoup de choses elle-même, comme des bougies ou couper du bas, ou préparer la viande pour qu’elle soit conservée tout ‘hivers. Et le plus difficile pour elle, c’est qu’elle est de condition très fragile, ce qui fait qu’elle tombe rapidement malade, ou qu’elle ne peut pas marcher sur de grandes distances. Tout cela semble alors la rendre inutile, car elle ne peut pas aider comme elle le voudrait. Mais Maïn, courageuse, compte bien ne pas se laisser abattre, et faire des livres elle-même. Elle se met donc en quête de la meilleure manière possible pour faire des livres, et notamment avant du papier.

J’ai maintenant envie de vous parler du lien qu’entretient Maïn avec les autres personnages. Même si ces derniers semblent encore pour le moment assez effacés, du moins c’est mon ressenti, j’avais envie de vous parler de leurs relations, surtout celle qu’entretient Maîn avec sa sœur Tuuli. J’ai beaucoup aimé les voir évoluer ensemble, avec Tuuli qui essaye d’expliquer tout à sa petite sœur, et cette dernière qui n’a de cesse de poser des questions et de se montrer parfois bornée. Tuuli est très patiente, et surtout très gentille. Malgré son jeune âge, elle n’a pas encore sept ans puisqu’elle n’est pas baptisée, elle fait de son mieux pour aider sa famille, et surtout Maïn, pour qui elle a une grande affection. Ainsi, elle cède à presque tous ses caprices et même si elle ne comprend pas tout, elle rend beaucoup de service à celle-ci, comme l’aider à se laver, par exemple, ou la porter dans la rue. Tuuli est celle qui sait faire plein de choses, et elle en fait profiter sa soeur. Les parents sont eux aussi intéressants, quoique moins présents encore que Tuuli. Le père travaille en tant que garde, et est donc peu à la maison. Quant à la mère des filles, elle travaille aussi, même si on ignore ce qu’elle fait, mais elle fait tout pour aider sa plus jeune fille. Ainsi, elle essaye d’être très présente pour Maîn, et même si elle n’a pas la patience de Tuuli, elle tente de répondre à toutes ses attentes et interrogations. On sent davantage la perplexité chez elle que chez Tuuli, même si cela change dans le dernier chapitre du manga, où Tuuli se demande si sa sœur n’est pas devenue quelqu’un d’autre. En tout cas, j’ai bien aimé ces moments passés en famille, qui donne de l’attachement aux personnages, et de jolies moments dans le récit. Ils sont tous mignons ensemble, et au moins Maïn se trouve dans une famille gentille et agréable, qui va l’aider, à son insu, dans sa quête de livres.

En ce qui concerne le dessin, j’ai trouvé les traits simples, mais efficaces. Les personnages sont bien travaillés, et même si le décor n’est pas souvent représentés, lorsqu’il l’est, il est fait avec soin et détail. Les personnages sont dessinés avec des traits ronds, qui les rendent attachants, avec une bonne tête. J’ai apprécié l’ambiance, agréable, qui correspond bien à ce qu’on imagine du Moyen-Age, avec des détails aussi sur la fabrication du papyrus, ou de l’imprimerie, ou même de la vie de tous les jours dans ce monde, avec la fabrication de l’huile ou des bougies. Quelques planches en couleur ne seraient pas de trop, mais la couverture permet déjà de se faire une représentation de Maïn, et le fait qu’elle décrive aussi son nouvel univers dans le manga aide aussi. J’ai aussi apprécié les quelques mots de la dessinatrice à la fin, qui explique un peu comment elle a travaillé, car il s’agit là d’une adaptation de roman de Suzuka. C’est sympa aussi de savoir comment les artistes travaillent, surtout dans ce domaine-là. On peut mieux se rendre compte de la masse de travail que cela est de produire un tel ouvrage.

En résumé, j’ai grandement apprécié l’histoire qui nous est proposé ici, et je lirais la suite avec plaisir. J’ai d’ailleurs hâte de savoir si Maïn va réussir à s’en sortir avec la fabrication de son papier, et si elle va enfin pouvoir apprendre à lire et à écrire, et toucher un livre. Je me suis facilement attachée et retrouvée dans le personnage de Maîn, qui est touchante dans sa perplexité et sa frustration. On se demande facilement comment on réagirait à sa place. Les personnages sont agréables et on a envie de les suivre dans leurs aventures. Le monde est bien construit et le dessin le rend crédible. Un peu de couleur ne seraent pas en trop, mais le dessin est fluide et le roman se lit bien. C’est une très belle découverte et je ne peux que vous la conseiller.

Et vous ?

Trouvez-vous parfois que les mangas manquent de couleur ?

Ou préférez-vous justement le noir et blanc pour imaginer ces couleurs ?

Qu’aimez-vos retrouver dans un manga plutôt que dans une BD ?

Bon vendredi à tous 🙂

3 réflexions au sujet de « La petite faiseuse de livres, tome 1 »

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