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L’Essence des Ténèbres

Bonjour les amis. J’espère que vous allez bien et que vous passez une bonne semaine. Pour ma part, je suis en train de me rendre compte que j’ai tendance à vouloir me plonger dans des projets qui me dépassent, que j’ai tendance à vouloir trop en faire. J’ai mon travail qui me prend du temps, entre les cours à faire, ceux à rédiger et les textes à relire, le CAPES à préparer, mais il y aussi le blog, avec la lecture et l’écriture de chroniques, plus le roman sur lequel je travaille en ce moment, et je viens de m’inscrire à un concours d’écriture où je n’ai que 60 jours pour écrire un roman. Je crois que j’ai tendance à vouloir faire trop de choses. Comment vous faites, vous, pour vous limiter dans ce que vous faites ? Je me pose sincèrement la question, et je vais devoir revoir mes priorités pour l’écriture. Surtout que j’ai envie de vous refaire des articles sur l’écriture sur le blog.

Mais je n’écris pas cet article pour me plaindre. J’ai en vérité envie de vous faire découvrir un roman que j’ai terminé cette semaine, qui s’intitule L’Essence des Ténèbres. C’est un roman écrit par Tom Clearlake que je remercie puisqu’il m’a envoyé en service presse. L’ouvrage est publié aux éditions Moonlight, que je ne connaissais pas, et est sorti en mai 2018. C’est n roman d’horreur. Voici son résumé :

La petite ville de St. Marys est frappée par des disparitions d’enfants inexpliquées. Cinq au total, en l’espace de quatre mois. Bien qu’aucun indice formel n’ait été relevé par les forces de police, tout porte à croire qu’il s’agit d’enlèvements. Le FBI est chargé du dossier. L’agent spécial Eliott Cooper est envoyé sur place pour enquêter. Peu à peu, il va être confronté à des faits qui ne relèveront plus de ses compétences d’agents, mais de sa capacité à lutter contre un mal obscur qui semble s’être emparé des forêts alentour de la ville… et ce n’est que le début de son enquête.

Avec seulement le résumé, je m’attendais à un roman dans le style de la série Twin Peaks, ou de la série True Detective, mais je dois à vous informer que ce titre est bien plus sanguinolent que ne le sont ces deux séries. Nous sommes dans l’horreur la plus pure et cette histoire ne conviendra pas à certains. Je trouve que l’on se rapproche plutôt du Signal de Maxime Chattam. Je vous informe aussi que cette chronique peut contenir certains spoilers afin que je puisse vous parler de l’histoire.

Dans cette histoire, nous suivons l’agent du FBI Eliott Cooper, qui est donc chargé de retrouver des enfants enlevés dans la petite ville de St Mary. Mais alors qu’il planque dans les bois qui entourent la ville, Eliott voit des ruines, des sorcières, et sa vie bascule à jamais. Transformé en monstre sanguinaire, qui se nourrit d’humains, Eliott va devoir comprendre ce qu’il est devenu. Les réponses à ses questions vont déterminer le sort de l’humanité toute entière, car le monstre qu’il est n’est pas seul, et les autres attendent pour enfin reprendre le contrôle de la Terre.

Je vais commencer par vous parler du personnage d’Eliott, puisqu’il est au centre de cette histoire. De prime abord, je l’ai trouvé assez froid, tout simplement parce qu’il reste très professionnel, en essayant de ne pas mélanger ses sentiments avec son enquête. Pourtant, il comprend rapidement que quelque chose ne va pas dans cette histoire, et il a bien envie de creuser dans cette direction, sauf qu’il en est empêché par ce qui lui arrive par la suite. C’est à partir de là que j’ai eu vraiment de l’affection pour lui, car Eliott devient rapidement quelque chose d’autre, qui n’a plus rien d’humain. Et même s’il garde ses pensées, il est devenu différent. Ce que j’ai notamment apprécié dans son personnage, c’est cette dualité qui se met rapidement en place chez lui. Il fait tout pour conservé son aspect humain alors qu’il est devenu un monstre, alors qu’il se nourrit de chairs humaines. Et on le voit lutter contre ce qu’il est. C’est assez intéressant car Eliott pourrait abandonner la partie, se laisser mourir ou s’abandonner totalement face à l’être qui le domine, mais il n’en fait rien. Au contraire, il cherche même des réponses, voire à arrêter ceux qui l’ont rendu comme ça. Pendant une grande partie du roman, il continue à chercher les enfants qui ont été enlevés, ce qui démontre chez lui une grande ténacité, mais aussi un incroyable sens de la justice. Même s’il pense que les enfants sont décédés, il veut des réponses à apporter à leurs parents. Et j’ai aussi aimé son courage, celui qui fait qu’il continue à chercher des réponses, mais aussi à s’opposer à la force qui le domine. Eliott est un vrai héros qui va au bout des choses et c’est ce que j’ai beaucoup apprécié chez lui. On ne peut alors que s’attacher à lui, car il fait tout pour rester du bon côté de la lumière.

Il ressentit un sentiment de compassion à la pensée des créatures inconscientes, dans leur sarcophages, malmenées par les soldats qui les transportaient comme de vulgaires marchandises. Après tout, ces êtres étaient ses congénères. Mais il était encore profondément divisé. D’un côté, il s’était presque fait à la monstruosité de son instinct carnassier. Mais sa raison d’homme l’amenait à repousser cette force inconnue qui l’assaillait. Il se rassurait en pensait que la lumière de son âme humaine était plus forte que les ténèbres de ces créatures. L’arrière-goût du sang dans sa gueule lui paraissait tantôt doux et agréable, tantôt générait une répulsion profonde de l’être qu’il était devenu.

Que faire maintenant ? pensa-t-il. Il s’efforça de reprendre le contrôle.

Rester lucide.

S’il arrivait à maîtriser cette force, elle pourrait lui être utile pour atteindre ses objectifs, ceux de l’agent Eliott Cooper.

Il y a un autre personnage important dans cette histoire, c’est celui de Lauren. Il s’agit là aussi d’un agent du FBI, plutôt jeune, qui a eut Eliott pour instructeur. Elle est aussi amoureuse de lui et entretient avec lui une liaison depuis un certain temps. Elle va se retrouver être son plus fidèle allié dans le monde dans lequel il vient de basculer. Car Lauren est persuadée qu’Eliott ne fait pas de mal consciemment. Elle devine la présence de la bête en lui et décide de lui faire confiance. Elle va l’aider à maîtriser ce qu’il est devenu et reprendre à sa charge son enquête. Lauren se révèle être aussi tenace qu’Eliott, et elle n’hésite pas à parvenir à ses fins de toutes les manières possibles. Elle aussi est très courageuse et fait acte d’une grande foi en son ami en le protégeant alors que ni l’un ni l’autre, au début, ne comprennent vraiment ce qui arrive à Eliott. Ce que j’ai apprécié chez Lauren, c’est son sang froid. Alors qu’Eliott pleure sur son sort, avant de reprendre le combat, elle va garder la tête froide et suivre ses ordres sans jamais les remettre en cause. Elle va suivre tout ce qu’il va lui dire sans même l’avoir vu. Et ensuite, elle va suivre son propre instinct pour mener l’enquête, et d’autres hommes pour orchestrer la révolution. Lauren se révèle être une femme de combat, de terrain. Bien formée, elle sait prendre les choses en main sans montrer son trouble ou sa peur. Et pourtant, elle va en avoir, des occasions d’avoir peur. Ce que j’ai aussi aimé chez elle, c’est l’empathie dont elle est capable de faire preuve. Elle ne juge pas, elle se contente de suivre son instinct et de faire confiance aux bonnes personnes. Pourtant, dans son monde, toute personne peut la trahir, mais Lauren se fait confiance pour trouver ceux qui vont l’aider. C’est ce qui va lui permettre de survivre. Lauren est une femme douce, mais aussi forte, sur qui on peut compter en cas de problèmes. Je me suis facilement attachée à elle et j’ai crains pour sa vie plusieurs au cours de ma lecture.

Au vu de leurs échanges téléphoniques, il ne lui semblait pas être atteint de troubles mentaux majeurs, au point de ne plus être responsable de ses actes, en tout cas. Il faisait preuve de lucidité et d’une cohérence relative dans ses propos. Elle repensa aux faits atroces dont il était accusé d’être l’auteur. Dévorer trois femmes et un enfant… On ne pouvait raisonnablement pas imputer ces actes à une créature humaine. Même un animal sauvage aurait eu du mal à se repaître de quatre personnes à la suite. En tant qu’agent du FBI, elle avait déjà traité quelques affaires sordides où des maniaques avait commis des crimes inhumains. Mais ce dont il était accusé dépassait de loin les pires affaires qu’elle avait connues. Des sorcières, des ruines aux propriétés étranges, sa métamorphose… Elle continuait à se demander comment toute cette histoire était concevable. Même s’il restait lucide, ses propos sortaient complètement de la réalité. Il n’y avait que deux options possibles : soit Cooper était devenu fou, soit ce qu’il avait vécu dans ces bois relevait vraiment de phénomènes surnaturels.

Je vais à présent évoquer la grande menace de ce roman, qui est donc les Anciens, peuple ayant vécus sur la Terre avant les hommes et qui auraient donnés la vie à ces derniers pour éviter l’extinction. Nous retrouvons, dans ce roman, l’idée d’un peuple extraterrestre qui serait à l’origine de la vie sur Terre. Or, ces derniers sont loin d’avoir des idées agréables pour le peuple à qui ils ont donnés la vie. L’horreur du roman tient justement dans le fait que ces créatures, qui sont en train de se réveiller, veulent récupérer leur territoire et se servir dans l’être humain afin de se nourrir et de se régénérer. En effet, sans entrer trop dans les détails pour ne pas trop spoiler, ces êtres ont besoin des humains. Au début, j’ai trouvé cette idée un peu loufoque, et je dois avouer que cela m’a un peu déçue, car je ne m’attendais vraiment pas à une telle histoire. Comme je l’ai dis plus haut, j’avais en tête quelque chose de plus fantastique, de plus mystique. Là, j’avais un peu l’impression de me retrouver avec La Guerre des Mondes. Cependant, je dois aussi avouer que la déception est rapidement passée et qu’on se retrouve plongée avec plaisir dans cette histoire. Les Anciens, comme ils sont appelés, ont une histoire et un but. Ils ne sont pas arrivés sur Terre par hasard, ils y étaient depuis des millénaires. Et cela explique la présence de l’homme. De plus, ce que j’ai apprécié, c’est qu’on donne, à travers eux, une explication du mal qui ronge l’humanité depuis sa création, sa naissance, en disant que les Anciens ont besoin de cette sauvagerie pour renaître. Si l’homme est mauvais, c’est parce qu’il a une part d’ombre en lui, à cause de ses créateurs. Et s’il croit en Dieu, c’est parce que ses créateurs lui ont dit de le faire. En vérité, les Anciens se trouvent partout dans l’histoire de l’homme, à le manipuler. Ils ont beau être endormis, ils ont asservis des groupes pour les servir et pour mener l’homme à sa perte au bon moment. Et ces hommes ne se battent pas contre les Anciens, ils les servent avec joie. Par le biais de ces créatures, on a donc, à mon avis, une réflexion sur la cruauté même de l’être humain et son besoin de faire le mal, sur sa crédulité aussi, sur sa morale. Les humains sont prêts à faire n’importe quoi pour leurs dieux, même si ces derniers sont mauvais. J’ai trouvé cette idée intéressante, d’autant plus qu’Eliott, qui se retrouve mélangé à l’une de ses créatures, se révolte, lui. Finalement, ces créatures font basculer le roman dans la science-fiction, et ce n’est pas plus mal, même si cela parfois paraît un peu absurde car difficilement croyable. C’est du moins l’impression que j’ai eu, que parfois cela faisait un peu trop.

Gustav Meyer avait accompli l’impossible dans les délais exigés. Depuis la baie vitrée de la grande salle de contrôle, il contemplait la technologie surévoluée de ces êtres. Ils étaient pour lui des dieux. Il éprouvait pour eux une telle vénération qu’il aurait sacrifié sa vie pour les servir. C’était ce qu’il faisait finalement, car il n’avait aucune vie en dehors de ses journées et de ses nuits passées entre les laboratoires et les salles d’expérimentation. Sa femme et ses enfants ne l’attendaient plus le soir. Sa vie de famille se limitait à quelques heures par semaine autour d’un repas formel, durant lequel il n’exprimait rien de ce qui l’habitait vraiment. Son obsession pour son oeuvre secrète était telle que ses notions humaines s’étaient comme dissoutes. Il ne se posait plus de question sur la vertu ou la justesse de tel ou tel acte. Pour lui, la conception des extracteurs ne pouvait dépendre d’un quelconque jugement éthique. Les hommes qui allaient mourir ici seraient ses égaux : des serviteurs de l’espèce la plus évoluée que la terre ait portée.

En ce qui concerne l’écriture de ce roman, j’ai trouvé la plume de l’auteur assez agréable à lire, même si j’ai dû revenir sur certains passages car je n’étais pas certaine d’avoir tout compris. Le roman est plutôt fluide et les chapitres s’enchaînent bien, mais je dois avouer que je n’aurais pas pu le lire d’une seule traite. En effet, comme je l’ai dit au début de cette chronique, il y a plusieurs passages assez gore, sanguinolents, et ces derniers m’ont assez marquée, voire dérangée. J’ai trouvé que certains détails auraient pu être évités, mais ceci est dû à ma sensiblerie. Il y a quelque chose de malsain dans cette histoire qui correspond bien à l’univers mis en place, mais qui nous dégoutte en même temps de ce livre. Je suis donc assez bluffée par le style de l’auteur qui parvient à rendre crédible son récit grâce à son style. Cependant, certains passages m’ont posée questions car je ne voyais pas où en voulaient l’auteur et ses personnages. Je pense notamment à l’ouverture de la dernière crypte, où je ne comprends pas pourquoi ils ont tous attendus, même s’il y avait des piratages. La scène de la conférence de presse fait elle aussi un peu too much. Mais ce sont finalement des détails et j’en retiens que l’histoire met mal à l’aise tant elle nous pose questions et tant l’univers est bien développé.

En résumé, j’ai pris plaisir à lire ce roman même si j’ai été surprise par l’univers développé, auquel je ne m’attendais pas du tout. L’ambiance décrite dans cette histoire est vraiment particulière et ne plaira pas à tout le monde, mais pour ma part je l’ai trouvé intéressante même si elle est malsaine. Les personnages principaux sont attachants et c’est le gros plus du roman, parce qu’on a envie de les suivre jusqu’au bout, de savoir s’ils vont s’en sortir et comment. C’est un bon roman d’horreur que je conseille aux fans du genre.

Et vous ?

Aimez-vous les romans d’horreur ?

Trouvez-vous obligatoire la présence de sang dans ces romans ?

Qu’aimez-vous retrouver dans ces histoires ?

Bon mercredi à tous 🙂

3 réflexions au sujet de « L’Essence des Ténèbres »

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