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Le Club des Feignasses

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Bonjour tout le monde. J’espère que vous allez bien et que votre semaine – sans jour férié, malheureusement, a bien commencé. Ici, je suis plongée dans la rédaction de mon prochain roman, ainsi que dans mes lectures pour le blog. En fait, celles-ci avancent bien, ce qui fait que j’ai pas mal de chroniques en retard. Aujourd’hui, je vais justement tenter de combler ce retard en vous présentant l’une de mes dernières lectures, qui était Le Club des Feignasses, de Gavin’s Clemente-Ruiz. Ce roman est publié chez les éditions Mazarine. Il est sorti fin mars. Je remercie le site NetGalley ainsi que les éditions Mazarine de m’avoir permis de le lire en service presse. Voici son résumé :

Que faire ? Si vous avez un jour appris une terrible nouvelle et décidez d’aller manger une côte de bœuf pour fêter ça, si vous avez envie d’être aux côtés de personnes que vous aimez quand vous en avez besoin, si vous avez toujours rêvé de retrouver l’amoureux de votre jeunesse, si vous voulez chanter (faux) sans qu’on vous regarde de travers, si vous avez un jour fait partie d’un club de plage, et que l’envie vous revient 50 ans plus tard : rejoignez le Club des Feignasses ! Rien ne prédisposait Béa, Alice, Sam, Greg et Élisabeth à se rencontrer. Pourtant, ces amoureux et cabossés de la vie, membres d’un club aussi curieux que chaleureux, apprennent vite à se connaître avec leurs failles, leurs richesses et leurs secrets. Un roman plein d’émotions, d’optimisme et de tendresse qu’anime une galerie de personnages attachants.

Dans ce roman contemporain, nous suivons cinq personnages, Élisabeth, Béa, Alice, Sam et Greg, qui se disputent le rôle de personnage principal. En fait, nous passons de l’un à l’autre selon les volontés de l’auteur, si bien que chaque personne s’exprime sur son ressenti, sur sa vie, même si toutes les narrations sont faites à la troisième personne, donc du point de vue de l’auteur. Au début de l’histoire, ces cinq personnes ne se connaissent pas. En effet, elles n’ont rien en commun, si ce n’est de se retrouver à l’hôpital au même moment, pour une semaine de séance de chimiothérapie. C’est un livre sur le cancer. Chacun des personnages est à un stade différent de la maladie. Sauf Greg, qui est là en tant qu’accompagnateur de son petit-ami, Sam, qu’il suit comme son ombre. Or, cette semaine de chimio ne commence pas comme prévu, puisqu’il manque des médicaments. Qu’à cela ne tienne, Béa propose à tous une Thalasso à Saint-Malo, ville de l’enfance de Sam. Tout cela dans le but d’apprendre à se connaître, et surtout de faire un pied de nez au cancer, dans le but de célébrer la vie avant que la chimio ne commence. S’ensuit alors toute une virée sur la côte bretonne, une virée marquée par la joie, les larmes, l’amitié et la découverte de soi.

Alors, j’aurais aimé commencer cette chronique par vous parler de mon personnage préféré, celui qui m’a le plus touchée, mais je me suis rendue compte que cela était impossible. Pourquoi ? Tout simplement parce que tous les personnages de cette histoire m’ont touchée. En effet, je n’en ai pas de préféré. Ils ont tous une histoire différente, une manière de voir les choses distinctes, ce qui fait que j’ai eu du mal à avoir une préférence. Je me suis beaucoup retrouvée chez Alice, dans sa peur de la maladie, dans ses doutes, dans sa vision de son existence. Elle m’a émue. Mais Élisabeth aussi, à sa manière, avec son histoire, avec ce qu’elle découvre sur elle-même. Et Béa m’a fait beaucoup rire. Elle est le rayon de soleil de cette histoire. Et enfin Sam et Greg sont touchants, car amoureux, car leur vécu est aussi marqué que ceux des autres. Chacun à leur manière, les personnages nous apportent quelque chose de vivant, de touchant, d’émouvant. Je pense qu’il est compliqué d’en avoir un préféré. En tout cas, moi j’ai été incapable de choisir, car ce petit groupe forme un tout harmonieux, plaisant à suivre, avec ses forces, mais aussi ses faiblesses, et qu’on a juste une envie, faire partie de leur bande, tous les rencontrer, tous les rassurer et les serrer contre nous.

  • Et si on se tutoyait tous ? se rengorge Béa, ravie de ce rapprochement.
  • Bonne idée, conclut Sam. On est mignons, comme ça, tous ensemble, en cercle sur nos fauteuils inclinables, jambes en l’air sans rien faire à parler d’amour avec nos verres de cantines à la main. Ça me rappelle mon enfance. Sur le port, y’avait toujours des petites mamies assisses sur un banc en train de refaire le monde… Elles restaient là des heures. Le matin, le midi, le soir, j’avais l’impression de les voir tout le temps !
  • Eh bien maintenant, c’est ton tour, mon chérie, lance Greg, ironique.
  • C’est vrai qu’on forme une bien belle brochette de…

Sam cherche ses mots.

  • … de feignasses ! s’esclaffe-t-il tout d’un coup.
  • Voilà ! C’est ça ! Je déclare officielle l’ouverture du « club des feignasse » ! annonce Béa.

Béatrice s’approche et fait mine de faire tinter silencieusement son verre contre celui de Sam. Greg, Élisabeth et Alice se rapprochent pour faire de même.

  • Au club des feignasses  déclarent-ils de concert leur verre en l’air.
  • Je dirais même plus, ajoute Béatrice, faisant de nouveau tinter son verre, « croix de bois, croix de fer, si on meurt, c’est d’un cancer » !

Alors, écrire sur une maladie aussi terrible qu’un cancer n’est jamais une chose facile. En effet, c’est un sujet grave qui peut rebuter de nombreuses personnes, car cela peut renvoyer à l’histoire de chacun, à la peur qui est aussi tapie au fond de nous de la maladie en général. Cependant, l’auteur s’en sort avec brio, notamment grâce au personnage de Béa. Ainsi, c’est un personnage haut en couleur qui apporte beaucoup d’humour et de joie de vivre. Elle ne compte pas se laisser faire par son cancer, et elle emmène tout le monde dans son sillage, poussant les autres à se montrer forts, combattants, et surtout pleins de vie. Grâce à son personnage, nous ne sommes pas dans un roman triste, où tout le monde est malheureux et guette la mort. Au contraire même, nous sommes dans un roman qui respire la joie de vivre. Le fait de se retrouver tous ainsi aux portes de la mort pousse chacun à réfléchir sur sa vie, sur ce qu’il veut vraiment et a apprécier avec encore plus d’intensité les minutes qui passent. Nous sommes même dans un roman assez drôle, avec des situations cocasses, qui nous fait rire ou sourire. J’avoue qu’en le commençant je n’en étais pas certaine, mais c’est vraiment un roman feel-good, plein de positivité, de bonheur, malgré son sujet tout de même assez grave. Bien entendu, qui dire roman sur le cancer dit aussi moments émouvants, alors garder près de vous votre mouchoir, car moi j’en ai eu besoin. Ce roman m’a fait aussi bien rire que pleurer.

La Kangoo jaune est bien visible, à l’extrême opposé. Un beau soleil, aveuglant, baigne l’asphalte et les pots de fleurs chargés d’arbrisseaux.

  • Attendez ! cria Béa, le nez dans son sac.

Elle en tire les perruques noires à la Louise Brooks qu’elle a gardées depuis Paris.

  • Avec ça, on va passer in-co-gni-to.

Sans réfléchir, ils en enfilent tous une, excités et ravis à la fois.

Béa les regarde.

  • Attendez ! crie-t-elle à nouveau.

Elle sort son smartphone, se retourne et prend une photo de groupe de ses feignasses toutes réunies dans le cadre.

(…) Béa, Sam, Élisabeth, Greg et Alice sortent d’un pas soutenu, perruques noires sur la tête. Bastien les regarde quitter les lieux, plié de rire. La scène lui fait penser aux films de bandits après un braquage. La folle équipée prend la poudre d’escampette. Le club des feignasses a une sacrée allure, songe-t-il alors.

La plume de l’auteur est très agréable à lire. Elle correspond bien à ses personnages, et les met en valeur. Elle est aussi drôle que ces derniers, pleine de charme aussi. Elle contribue grandement à l’aspect feel-good de ce roman, en taisant ce qu’il faut, mais en mettant en lumière ce qui est nécessaire, soit la vie. Elle se lit très bien, si bien qu’on dévore les chapitres et qu’on a du mal à le lâcher. Les descriptions de Saint-Malo et de la Thalasso donnent juste envie d’y aller. Celles de l’hôpital un peu moins, mais on s’y croirait aussi. En fait, tout est bien fait dans ce roman, ce qui fait qu’il se dévore. On passe un joyeux moment entre amis. C’est en tout cas l’impression qu’il m’a laissée, et j’ai été triste de tous les laisser, à la fin.

  Élisabeth s’arrête.

  • Cela est étrange, je vous tutoie tous, moi qui ne tutoie personne, je vous livre mes secrets, moi qui ne les ai jamais dits à personne. Je me sens bien. À l’endroit parfait au moment parfait. Cela n’est pas courant quand on vient d’apprendre qu’on a un cancer. Je me découvre. Différente. Et pour tout vous dire, je trouve que ce club des… feignasses, c’est bien ça ?, me va à ravir.

Elisabeth montre son teint.

  • Vous ne trouvez pas ? Je me sens rajeunir, répète Elisabeth. Revivre…

En résumé, je ne sais pas trop quoi vous dire de plus sur cette histoire, si ce n’est que je l’ai beaucoup aimée. Alors, je n’ai qu’un conseil à vous donner, lisez-le, car il est vraiment drôle, plaisant à lire, et surtout que ses personnages sont formidables. J’ai passé un excellent moment en le lisant, et c’est vraiment un livre à lire, qui rappelle que la vie est courte et que ce n’est pas lorsque nous sommes mourants, malades, qu’il faut en profiter, mais à chaque minute, chaque jour. C’est un très bon roman feel-good que je vous recommande. Avec cette histoire, je ne suis pas passée loin du coup de cœur.

Et vous ?

Lisez-vous beaucoup de romans feel-good ?

Que cherchez-vous dans ces romans-là ?

Une histoire avec une maladie, un cancer, ne vous rebute pas ?

Bon mercredi à tous 🙂

3 réflexions au sujet de « Le Club des Feignasses »

  1. C’est le genre d’histoire qui me rebute, ce sont des histoires qui ne me mettent pas à l’aise, j’aime lire pour m’évader ^_^ Mais je sais que ça aide beaucoup de gens et que ça plait, je respecte ça.

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    1. D’habitude, je ne suis pas fan non plus de ce genre de livre, car parler de la maladie, c’est jamais facile. En effet, on ne s’évade pas vraiment avec un tel thème. Mais justement, c’est pour ça que j’ai tellement apprécié ce roman, c’est parce qu’il ne parle pas que de la maladie, mais bien plus de la vie 😉 il est vraiment drôle 🙂 en tout cas, moi je me suis bien amusée ^^ mais je comprends que rien que le mot cancer peut faire peur à certains lecteurs. Après, tu as raison, ça aide certains 🙂 et c’est un bon titre 😉

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