chroniques littéraires

Colocataires à leur manière, tome 1

Bonjour tout le monde. J’espère que vous allez tous bien et que vous passez un agréable weekend. Ici, je trouve qu’il passe vraiment à toute vitesse, et je ne suis pas encore certaine de pouvoir faire tout ce que j’avais envie, et que je devais faire. On devrait avoir des journées plus longues, ou allonger le weekend. En même temps, comme d’habitude, je me lance toujours dans beaucoup de choses en même temps.

En tout cas, aujourd’hui, j’ai envie d’illuminer votre journée avec l’une de mes dernières lectures, qui donnent vraiment le sourire et de la bonne humeur. Avec l’actualité, je trouve que c’est important de sortir des titres qui font du bien, qui amènent du positif, car on ne sait pas de quoi demain sera fait. J’ai donc eu envie de vous parler de ma dernière lecture manga, un manga contemporain tout mignon, qui s’intitule Colocataires à leur manière. Ce manga est écrit et dessiné par le duo Tsunami Minatsuki et As Futatsuya et est publié en France aux éditions Nobi Nobi. Il est sorti chez nous en juin 2022 et voici son résumé :

Auteur de romans policiers misanthrope et introverti, Subaru Mikazuki se réfugie chez lui pour se concentrer. Un jour, un chat errant lui inspire un nouveau sujet d’histoire. Il nomme l’animal Haru et observe son comportement énigmatique tout en poursuivant la rédaction de son récit.

Dans ce récit, nous suivons donc Subaru, qui est un jeune homme misanthrope. Il craint l’extérieur et ne supporte pas la présence des autres. Jusqu’à récemment, ses parents réussissaient à l’ouvrir un peu sur le monde, mais ils sont décédés dans un accident de car, dans un voyage dans lequel Subaru aurait dû faire parti. Depuis, il vit reclus chez lui, ce qui ne pose pas de problèmes puisqu’il écrit des romans policiers. Or, un jour, il fait la connaissance d’un chat, qu’il décide de ramener chez lui pour qu’il devienne sa source d’inspiration. Commence alors entre eux une cohabitation des plus singulières.

Je vais commencer cette chronique par vous parler de Subaru, puisque c’est lui le personnage central. Au début, on peut être assez décontenancé par ce personnage qui n’apprécie pas de se retrouver hors de chez lui, qui ne supporte pas les autres et pour qui l’extérieur est un véritable enfer. Je pense qu’on pourrait presque dire, au lieu de misanthrope, qu’il se trouve sur le spectre autistique, puisqu’on peut retrouver des similarités entre ce qu’il vit et ce que vivent certains autistes. Ainsi, on comprendre, en lisant le manga, que Subaru ne s’est pas reclus chez lui à la mort de ses parents, mais que son envie de se couper du monde remonte à son enfance, où il refusant déjà de se mêler aux autres, s’enfermant dans la lecture. Ainsi, Subaru vit ainsi depuis des années, et il le vit bien, puisqu’il s’agit de son équilibre. Même si on peut avoir envie de le voir s’ouvrir davantage, je pense qu’on va surtout se concentrer sur les moyens qu’il va mettre en place pour vivre avec son chat, puis à gérer le quotidien avec lui. Certes, il va sortir de sa zone de confort, comme il le fait dès qu’il récupère l’animal, mais il va devoir rester fidèle à lui-même. Je serais donc surprise qu’on voit un Subaru s’ouvrir totalement au monde qui l’entoure, et que cela va se faire grâce à de toutes petites étapes, et qu’il ne sera jamais extraverti. De ce fait, je trouve qu’on s’attache assez rapidement à lui, car dès le début, on a accès à ses pensées et à ses peurs, ce qui permet de comprendre comment il fonctionne, comment il rejette le monde, et comment il ne supporte pas qu’on l’oblige à plonger dedans. Je trouve qu’il est alors facile de se mettre à sa place, même si on ne ressent pas les mêmes choses que lui, parce que la manière dont est écrit son personnage est immersive, et surtout, parce que c’est un personnage qui nous touche. En effet, même si c’est un personnage qui peut sembler insensible sur certains points, il est également assez perdu, il oublie de manger ou de dormir, et il est accablé par la mort de ses parents. On a donc envie de le protéger, parce qu’il est incapable de le faire lui-même, même s’il est totalement autonome et capable de s’occuper de lui. J’ai donc apprécié de le suivre et de voir comment il gérait son nouveau quotidien avec le chat, et comment il essayait de s’occuper de ce dernier.

J’en arrive à présent au second personnage principal, qui est donc Haru, le chat, ou plutôt la chatte, qui arrive dans la vie de Subaru. Le manga est fait de telle sorte qu’on a d’abord le quotidien de Subaru, avant de passer sur un chapitre qui reprend ce qui est arrivé, mais sous l’angle d’Haru. J’ai beaucoup aimé cette construction, car on comprend alors mieux certaines réactions du chat, et surtout, on découvre son histoire. Haru a grandi dans la rue, et si elle reste avec Subaru, c’est qu’elle pense qu’il est comme un chaton qu’elle doit protéger. Elle prend progressivement la place de la mère qui doit protéger son petit, notamment en lui rappelant qu’il doit se nourrir. C’est alors assez drôle de la voir essayer de lui faire entendre raison, alors même qu’ils ne se comprennent pas, et que Subaru a du mal à saisir que le chat lui parle. Il est totalement novice dans l’art de s’occuper d’un animal, ou même de s’en approcher. Le fait de suivre Haru et ses réactions apportent aussi beaucoup d’émotions, à mon sens, car elle voit certaines choses que les autres ne voient pas, comme toute la scène avec les esprits de la maison, où elle va communiquer, à sa manière, avec les esprits qui hantent les lieux. On voit aussi comment certaines réactions de Subaru la touche, ou la blesse, selon ce qu’il fait. On s’attache donc facilement à elle. Dans les autres personnages, j’ai apprécié la présence de monsieur Kawase, dont on n’a pas encore le prénom. Il s’agit du responsable éditorial de Subaru, et il a une passion pour les chats. Or, Haru est aussi peureuse de son maître, ce qui va donner une incompréhension totale entre les deux êtres vivants. Ceci donne alors des scènes assez cocasses. Monsieur Kawase est soucieux de l’état de Subaru, et j’ai apprécié qu’il veille de cette manière sur lui, et sur Haru.

Parlons à présent de l’histoire en tant que telle. Certes, elle peut paraître assez simple, puisque nous avons un humain qui se retrouve à adopter un chat, et à vivre avec lui, c’est-à-dire s’en occuper et partager son espace. Toutefois, ce que j’ai vraiment apprécié dans ce récit, c’est que nous avons, d’un côté, Subaru qui n’y connaît vraiment rien, qui ne pense pas à manger, et encore moins à s’occuper de Haru. Et de l’autre, nous avons un chat qui n’a jamais vécu dans une maison, mais qui va s’attacher à son maître, au point de finalement rester, alors qu’il est normalement dans la rue. Nous avons donc deux êtres vivants au même comportement, mais qui ne savent pas décrypter les paroles et les besoins de l’autre, et qui essayent quand même de vivre ensemble. Nous avons donc de l’incompréhension de part et d’autre, avec chacun son point de vue, et dans le même temps, une ouverture qui apparaît, une envie de s’occuper de l’autre, d’en prendre soin. De ce fait, je trouve que cette histoire est pleine de bons sentiments et d’émotion, et qu’elle va nous émouvoir, parce que c’est une histoire enrichissante, qui nous rappelle à quel point les animaux nous apportent beaucoup, et nous pousse à nous dépasser.

Pour ce qui est de la manière dont est racontée cette histoire, je vous en est parlée un peu plus haut, avec le fait que nous sommes dans une alternance de point de vue. Nous avons d’abord celui de Subaru, avant de voir toute la scène depuis Haru. C’est bien fait car cela permet de comprendre le point de vue de chacun, ainsi que d’où vient le mal entendu, ou la manière dont perçoit Haru les événements qui lui arrive. On comprend ainsi pourquoi elle réagit à son nom, ou ce qui a pu lui arriver par le passé. On est alors touché par ses émotions, ou ses pensées, de la même manière qu’on l’est pour Subaru. Ce que j’ai alors particulièrement aimé, c’est qu’on a une vraie ambivalence dans ce titre, avec des moments vraiment drôle, il y a beaucoup d’humour dans le manga, mais également des moments très tristes, émouvants, qui nous font donc passer du rire aux larmes. J’ai été assez émue par l’histoire de nos deux héros, et la fin de ce premier tome est également assez triste, vue la dernière case. Cela donne envie de se précipiter sur le deuxième tome pour rassurer l’un des personnages. Le dessin est agréable et permet vraiment de se mettre à la place des personnages, on a vraiment ainsi le point de vue de chacun. les traits accompagnent bien les souvenirs des deux héros, ainsi que leur présent.

En résumé, c’est une très belle découverte, et j’ai vraiment aimé lire ce manga. J’ai apprécié le personnage de Subaru et celui d’Haru, et le fait qu’on puisse avoir le point de vue des deux personnages apportent beaucoup au manga, à son histoire. J’ai également aimé l’alternance entre les moments drôles, et ceux plus graves, voire vraiment tristes. Le dessin est agréable et l’histoire se lit bien. J’ai vraiment hâte de lire la suite, et pour le moment, c’est un joli coup de cœur, que je vous conseille de lire.

Et vous ?

Qu’aimez-vous retrouver dans un manga ?

Qu’est-ce qui peut vous faire vous attacher à un personnage ?

Lisez-vous beaucoup d’histoires avec des animaux ?

Bon dimanche à tous 🙂

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