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Persona, tome 1 : La Capitale de Lumière

Bonjour tout le monde. J’espère que vous allez tous bien et que vous avez passé une semaine agréable. Pour ma part, elle a été marquée par les derniers conseils de classe, dont celui de ma classe, et par le tennis. J’avoue que je prends du plaisir à suivre Roland-Garros, même si je fais plein de choses à côté et que je ne regarde pas tous les points. D’ailleurs, j’ai repris la lecture un peu plus sérieusement, et cela fait du bien de se remettre dans le quotidien.

D’ailleurs, je vous retrouve aujourd’hui pour partager avec vous l’une de mes lectures. Il s’agit d’une lecture un peu ancienne, puisqu’elle date du mois dernier, avant mon départ en Espagne. Ce roman, dont je vais vous parler aujourd’hui, s’intitule Persona. Il s’agit d’un premier tome, qui porte le titre de La Capitale de Lumière. Ce roman est écrit par Ielenna, une autrice que je suis depuis son premier roman en autoédition. Pour celui-ci, il est publié aux éditions Hachette et est sorti en mars 2023. Je remercie par ailleurs la maison d’édition de m’avoir envoyé ce roman en service presse numérique grâce à la plateforme NetGalley. Il s’agit d’un roman pour les adolescents et les jeunes adultes et se déroule dans un univers de fantasy. Voici son résumé :

Dans le monde de Lux, ceux qui ont été touchés par la Lumière développent des Dons singuliers. Mais à Faos, capitale resplendissante du Royaume d’Argent, les jeunes gens qui possèdent ces pouvoirs hors du commun sont craints, méprisés. Dès leur enfance, ils sont enfermés dans des Officia, où leur Don devient une marchandise comme une autre mise au service du plus offrant. À leurs dix-huit ans, un choix s’offre à eux : se marier et abandonner leur Don, ou rejoindre le Culte de la Lumière. À quelques mois de son dilemme, Andrea refuse ces deux options. Son Don de Persona lui permet de créer des masques et de changer d’apparence comme bon lui semble. En quête de sa propre identité et de ses souhaits pour l’avenir, Andrea veille sur les enfants de l’Officium qui l’héberge depuis l’enfance, en particulier sur la malicieuse petite Pax, dont le Don peine à se manifester. Jusqu’au jour où une riche cliente l’embauche, ainsi que deux de ses amis, pour une mission qui changera le cours de sa vie et le destin de Faos : kidnapper le mystérieux fiancé de la princesse Éloïse la veille du mariage royal…

Dans cette histoire, nous suivons principalement Andrea, qui a le don de pouvoir prendre l’apparence de toutes les personnes qu’il rencontre. Cela lui demande de créer un masque et de puiser dans ses forces, mais il est bon à ce rôle, ce qui fait de lui un Persona. Comme tous les enfants doués de dons, il vit dans un Officia, un lieu où les enfants sont enfermés et loués à de riches nobles pour effectuer certaines tâches. Or, Andrea se retrouve loué, avec deux de ses amis, par une noble qui a un rôle bien particulier pour eux : kidnapper le fiancé de la princesse royal et de prendre sa place. Pourquoi ? Andrea va devoir le comprendre, ce qui va changer son regard sur son monde.

Je vais commencer cette chronique par vous parler du personnage principal, à savoir Andrea. Il s’agit d’un personnage mal dans sa peau, qui n’arrive pas à déterminer qui il est vraiment. En effet, à cause de son don de Persona, qui fait qu’il peut prendre la place de n’importe qui, il a du mal à définir son identité, qui fait qu’elle peut être à la fois garçon ou fille. J’ai beaucoup aimé cette idée, car non seulement cela permet d’avoir de la diversité dans le récit, mais en plus, avec le don d’Andrea, ce mal-être lié au genre est tout à fait normal. Comment être un garçon ou une fille lorsqu’on passe son temps dans la peau d’un autre ? De plus, Andrea se pose beaucoup de questions par rapport à son avenir, et à son don, qui est finalement la seule chose qui le définit, celle de n’être personne. Or, il a aussi envie de poser son identité, de savoir qui il est et ce qu’il veut, ce que son don ne lui permet pas pour le moment. Comme il est âgé pour un enfant, il doit commencer à déterminer ce qu’il veut faire de son avenir, se marier et abandonner son don ou devenir une sorte de prêtre. Il ne veut ni l’un ni l’autre, et c’est ce que j’ai aimé chez lui, car c’est un personnage rebelle et libre, qui fait ce qu’on attend de lui pour le moment, avant de trouver une manière de contourner le système. Andrea est vraiment un personnage attachant, à qui on peut s’identifier, car il n’arrive pas à déterminer ce qu’il veut, mais il sait ce qu’il ne veut pas, et il ne veut pas être enfermé dans une cage, ce qu’on n’arrête pas de lui proposer. Je pense donc que tout le monde peut s’attacher à lui et se retrouver dans son personnage, ainsi que dans sa quête d’identité, car lorsqu’on est jeune, on ne sait pas vraiment qui on est. J’ai beaucoup aimé cette réflexion apportée par son personnage, sur ces questions d’identité et d’avenir. Mais, en plus Andrea est un personnage pour qui la justice compte beaucoup. Il a des valeurs, et il est prêt à les défendre. Certes, au début, il n’est pas très enjoué par sa mission, mais il va finir par comprendre les raisons de sa loueuse, et surtout, lier un vrai lien avec celui qu’il doit remplacer. J’ai vraiment apprécié cet aspect de sa personnalité, car Andrea devient un véritable héros, qui ne laisse personne derrière lui, qui se bat pour les autres et pour lui-même, et qui a à cœur de changer le monde dans lequel il évolue. C’est un personnage vraiment bien construit, qu’on prend plaisir à suivre, et dont j’ai hâte de voir l’évolution dans la suite de l’histoire.

Andrea ne sut que répondre sur le moment. Le traitement des Eluminati l’avait toujours contrarié, sans qu’il puisse savoir exactement pourquoi. Il ne pouvait pas s’empêcher d’y voir une forme d’injustice. Un esclavagisme dissimulé sous les excuses du bon sentiment d’une élite portant secours à ceux qui avaient été ignorés par la Lumière.

Dans le monde idée d’Andrea, les enfants touchés par la Lumière comme les Eluminati étaient libres de vivre comme ils le souhaitaient, au lieu de se retrouver parqués dans des Officia ou d’être au service de quelques aristocrates de Lux.

Finalement, dans le monde idéal d’Andrea, peut-être que la Lumière n’aurait même pas existé. Elle créait tant de clivages et d’inégalités…

J’en arrive à présent aux personnages secondaires. Ils sont plusieurs, dans ce roman, mais je vais commencer par celle que j’ai préféré. Il s’agit de Pax, la petite fille qu’Andrea va prendre sous son aile. Ainsi, Pax est aussi libre qu’Andrea, sauf qu’elle, elle se moque des portes et des convenances. Elevée comme une sauvageonne, elle a beaucoup de mal à se plier aux règles, et elle n’en fait qu’à sa tête. J’ai apprécié son personnage car il montre vraiment la dureté du monde dans lequel tous évoluent, et surtout, à quel point les enfants avec des dons sont mal traités dans ce monde. Pax a été arrachée à son univers, à sa liberté, et elle en souffre, même si Andrea est là pour la réconforter. J’ai beaucoup aimé le lien qu’il s’est alors créé entre eux deux, un lien fraternel, qui fait qu’Andrea est la seule personne à qui fait confiance Pax, et cela va être important pour la suite. Pax va avoir un grand rôle à jouer, et j’ai hâte de voir comment elle va s’en sortir. Mais, dans cette histoire, nous avons aussi Evander et Thisbé, qui sont les amis d’Andrea, et ses presque frère et sœur. Là encore, j’ai apprécié le lien qui existe entre les trois personnages, une amitié fraternelle et respectueuse. Thisbé, à l’inverse des garçons, trouvent que son don est un poids et elle rêve de s’en débarrasser. Andrea est plus nuancé, et Evander ne pourrait pas vivre sans son don. On a donc une diversité intéressante dans leurs avis, ce qui fait qu’ils vont vivre chacun différemment la mission qu’ils doivent mener ensemble. Cela montre aussi qu’on peut ne pas être d’accord et se respecter quand même. Enfin, j’ai beaucoup aimé le personnage d’Isidore et la manière dont il est écrit. Sa sensibilité est intéressante, ainsi que son envie, finalement, de prendre part au combat qui s’annonce. C’est un personnage vraiment intéressant, que j’ai aussi hâte de revoir, car j’ai envie de voir comment il va évoluer avec les autres. Enfin, le personnage d’Eloïse, la princesse, mérite aussi qu’on s’attarde sur elle. Je n’ai pas été fan d’elle, mais je pense qu’elle va prendre toute sa place de reine dans la suite de l’ouvrage, et cela va être intéressant de voir comment elle va concilier sa quête de pouvoir avec ce qui lui est arrivé à la fin.

Evander posa une main tendre sur le bras de son ami.

– C’est comme ça que nous t’aimons. Tu nous as enseigné toutes ces belles valeurs, avec la patience qui te caractérise si bien. La bienveillance ne s’aperçoit pas toujours par des actions visibles sur l’instant, mais parce que tu nous as éduqués, nous sommes désormais une armée de personnes bienveillantes. Prêtes à déferler sur le monde ! Grandir avec toi a été un privilège, sache-le.

Il soupira, puis dit d’une voix plus basse..

– Et ta mère aurait été très fière de toi.

La brèche noire dans le cœur d’Andrea se combla avec de la gratitude et de l’espoir. La Lumière lui avait peut-être enlevé sa famille, mais Elle lui en avait donné une autre, tout aussi merveilleuse, et qui lui avait tant appris.

J’en arrive enfin au monde proposé. Comme je l’ai mis plus haut, nous sommes dans un univers de fantasy, qui est donc créé de toute pièce. Or, ici, nous sommes sur des influences grecques et romaines, et c’est vraiment sympa de voir un tel univers. J’ai vraiment apprécié le fait qu’on soit dans un monde antique, et cela change par rapport aux mondes plutôt médiévaux qu’on a d’habitude. Certes, cela demande de connaître un peu le monde antique, car on reprend le vocabulaire de l’époque pour les description des lieux ou des vêtements, mais cela ne m’a pas dérangée pendant ma lecture. De plus, nous sommes dans un univers où la magie est très présente, car elle permet de différencier les individus. Ainsi, nous avons ceux qui sont « normaux », qui n’ont pas été touché par la magie, donc la fameuse Lumière ici, et nous avons ceux qui ont été touchés, donc les personnes comme Andrea, avec un don, et nous avons enfin ceux qui n’ont pas de vie, qui n’ont rien reçu, les Eluminati, des individus qui ne font que servir les autres, qui ne peuvent ni aimer, ni ressentir d’émotions. La magie, ici représentée par la Lumière, divise donc la population en trois groupes. Or, Andrea va en apprendre beaucoup au cours de son aventure sur cette magie, et sur cette division, qui est plus poreuse qu’il ne le pense. Pour ne rien arranger, un Ordre s’est créé autour de ces dons, et il contrôle tout, dont les emplois des enfants. On a donc aussi ici une réflexion sur une magie qui est devenue une religion, avec un ordre qui cache des choses, et qui contrôle la vie de tout le monde. J’ai apprécié cette réflexion, car elle montre que la religion peut aussi échapper à une bonne idée, et devenir néfaste, car ici, la religion de la Lumière arrache des enfants à leurs familles, les détruits, contrôle leurs vies, et peut même tuer. Le monde proposé est alors bien construit autour de ces deux idées, et j’ai vraiment apprécié cette découverte.

Depuis les prémices de l’humanité, on guettait et listait les signes de la Lumière chez chaque être qui venait au monde, pas seulement dans le royaume d’Argent, mais dans Lux tout entier. La Lumière les divisait en trois catégories :

Il y avait ceux qui avaient été « vus » par la Lumière. Elles les avait graciés de son Regard et avait animé la vie d’une grande majorité des mortels du monde de Lux. Elle leur avait alors insufflé l’envie, la passion, l’ambition.

Certains avaient été « ignorés » par la Lumière à leur naissance. On les appelait les « Eluminati ». ou parfois, les « Délaissés ». Reconnaissables à leur peau terne et à leur regard vide, ils étaient incapables de prendre des décisions. Pire encore, d’aimer. Raillés depuis des millénaires, ils avaient dès lors été employés pour la réalisation de tâches ingrates. Mineurs, marins, soldats, domestiques… Jamais les Eluminati ne s’étaient plaints, ne s’étaient révoltés. Ils n’avaient pas la rage pour ça. Ils suivaient, ils obéissaient et, par la triste voie de conséquence, ils étaient exploités. Seulement parce que la Lumière ne les avait pas considérés au moment où elle leur avait donné la vie.

Et puis, il y avait ces gens, comme Andrea, comme tous les enfants de l’Officium Ouest et comme tous les camarades du Culte ; ceux qui avaient été « touchés » par la Lumière. Elle coulait dans leurs veines et leur conférait un Don. Le Culte refusait que l’on qualifie les Dons de « magie » ; c’était avant tout une bénédiction. Un présent sacré de la Lumière réservé à certains privilégiés.

Nous en arrivons à présent à l’écriture de ce roman. Comme je l’ai mis plus haut, il est vrai que c’est plus simple d’avoir quelques références déjà acquises de la culture antique. Toutefois, même si la lecture peut parfois sembler exigeante à cause de son vocabulaire, elle reste très fluide, et on est happé par les aventures d’Andrea et par ses souvenirs de l’arrivée de Pax. On est incorporé dans l’amitié que possède Andrea pour les autres, puis par la tension qui existe dans cette mission à haut risque. On a envie de savoir s’ils vont réussir à retrouver Isidore, et ce que cela va provoquer comme catastrophes. Il n’y a pas de « méchant » vraiment présent, et j’ai apprécié cela, car cela montre qu’on a surtout des individus qui font des choix, bons ou mauvais, sur un temps donné, et que ces choix peuvent balancer d’un côté ou de l’autre, sans qu’ils en deviennent méchants ou gentils. Andrea est certes un personnage gentil, car c’est son rôle et cela correspond à ses valeurs, mais on peut se demander s’il a raison de mener cette mission, s’il ne fait pas une erreur qui pourrait avoir de lourdes conséquences. Le monde proposé est bien construit et visuel, l’écriture est immersive et c’est agréable de découvrir cet univers.

En résumé, j’ai vraiment pris plaisir à découvrir ce titre. C’est une belle découverte, car le personnage principal, Andrea, est un personnage attachant et qu’on peut se retrouver dans son questionnement sur son identité. J’ai apprécié ses valeurs et son envie de sauver tout le monde, de se battre pour ses idées. Les autres personnages secondaires sont eux aussi intéressants à suivre, et j’ai eu un coup de cœur pour Pax. Ils sont tous liés d’une manière ou d’une autre à Andrea, et c’est plaisant de les voir interagir ensemble. Le monde proposé est agréable et j’ai aimé le fait qu’on soit plongé dans un monde inspiré de l’antiquité. L’histoire est bien construite et la plume de l’autrice est fluide. C’est une bonne lecture, que je vous conseille vivement. J’ai vraiment hâte de lire la suite, c’est un coup de cœur pour moi.

Et vous ?

Quels sont vos derniers coups de coeur en fantasy ?

Qu’aimez-vous retrouver dans ces univers ?

Ou, au contraire, que n’aimez-vous par retrouver ?

Bon samedi à tous 🙂

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