chroniques littéraires

Le Livre des Etoiles, tome 2 : Le Seigneur Sha

Bonjour les amis. J’espère que vous allez tous bien et que vous avez passé

Mais aujourd’hui, parlons de choses plus amusantes. Je reviens en effet vers vous pour vous parler de l’une de mes dernières lectures, qui a été faites dans le cadre du Weekend à 1 000. Il s’agit aussi d’une relecture, car c’est un roman que j’ai lu étant plus jeune, au moment de sa sortie. Je veux parler du tome 2 de la trilogie Le livre des Etoiles. Cette trilogie a beaucoup marquée mon adolescence, comme pour beaucoup de lecteurs à cette époque. Il s’agit d’un récit fantastique pour la jeunesse. Elle est écrite par Erik L’homme et vous pouvez retrouver mon avis sur le premier tome sur le blog. Ce deuxième tome est intitulé Le Seigneur Sha et est sorti en mars 2002. Voici son résumé :

Après son extraordinaire voyage dans le Monde Incertain, Guillemot a rejoint le monastère de Gifdu afin d’y poursuivre son apprentissage de la magie. De son côté, la Guilde des Sorciers a décidé d’envoyer une expédition avec, à sa tête, Qadehar, pour mettre un terme aux menaces de l’Ombre, créature démoniaque. Mais l’attaque échoue.

Dès lors, les événements se précipitent : Maître Qadehar, accusé d’être responsable de l’échec, doit s’enfuir. Un mystérieux personnage, le Seigneur Sha, réussit à s’introduire dans le monastère de Gifdu. Et Guillemot, accompagné de ses fidèles amis, ainsi que de Bertram, un jeune Sorcier, est pris au piège des redoutables Korrigans.

Y aurait-il un traître dans la Guilde ? Retrouvera-t-on un jour le Livre des Etoiles qui offrira la paix au Pays d’Ys ? Qui se cache derrière le Seigneur Sha ? Guillemot aura besoin de tous ses talents d’Apprenti Sorcier dans ces nouvelles épreuves…

Dans ce nouveau tome, nous retrouvons donc Guillemot et ses amis. L’automne arrive, et avec lui, la fête de Samain. Alors que les amis doivent les passer ensemble, et profiter de leur jeunesse après les événements survenus dans le tome 1, qui les a vu affronter les dangers du Monde Incertain, tout s’enchaîne. Les Sorciers lancent une offensive dans le repaire de leur ennemi, l’Ombre, mais seul Qadehar en revient en vie. Dans le même temps, le Seigneur Sha poursuit Guillemot dans l’école des Sorciers, et lui annonce une terrible nouvelle. Enfin, voilà que les Korrigans semblent aussi s’intéresser au jeune garçon. Le danger se rapproche de plus en plus et Guillemot doit démêler tout cela.

Je vais commencer cette chronique en vous parlant du personnage principal, qui est donc Guillemot. C’est un vrai plaisir de le retrouver, car c’est un personnage qui est attachant. En effet, Guillemot a montré dans le premier tome à quel point il pouvait se montrer courageux. Il n’a ainsi pas hésité à sauver ses amis, et on retrouve parfaitement ce trait de caractère dans ce nouveau tome. Guillemot n’hésite jamais à défendre les autres, même si cela peut le mettre en danger. Mais ce que j’aime chez lui, c’est qu’il sait qu’il a de grands pouvoirs, il le démontre encore ici, mais il reste humble. En effet, malgré ses dons et son aventure du premier tome, il ne change rien à sa vie ou à sa manière d’être, ce qui fait qu’il est même gêné lorsqu’on lui rappelle tout ce qu’il a été capable de faire. Il ne se vante pas et ne cherche pas à jouer de sa nouvelle popularité. Il continue à travailler comme avant. Je trouve ça très intéressant, car cela montre que les héros doivent rester comme ils sont, et ne pas profiter de faits passés. C’est ce qui fait que le personnage de Guillemot est aussi plaisant à suivre, car il ne change pas. Tout en évoluant, n grandissant et en apprenant de ses erreurs, il ne cherche pas à se vanter, et il sait qu’il a eu beaucoup de chances. Il a conscience de ses capacités et de ses lacunes, et il cherche toujours à progresser et à apprendre davantage. J’aime d’ailleurs aussi beaucoup ce trait de caractère, qui fait qu’il est toujours à la recherche de nouveaux savoirs, non pas pour le pouvoir, mais juste pour comprendre comment fonctionne le monde, comment marche la magie. Ce que j’ai aussi apprécié dans cette nouvelle aventure, c’est qu’on voit un jeune garçon qui se pose davantage de questions, notamment sur sa filiation. Il ne sait pas grand chose de son père, et ce qu’il a appris dans le Monde Incertain lors du tome 1, ou ce qu’il apprend ici, lui met de nouvelles questions en tête. Il ne s’était avant pas vraiment interrogé sur ce père, et l’on sent ici qu’il a désormais besoin de réponses. C’est intéressant car cela montre aussi la nouvelle faiblesse de Guillemot, ce besoin de savoir qui pourrait tout changer, transformer intégralement son monde. Cela permet de montrer aussi sa fragilité. Il est vrai qu’on a tendance à oublier qu’il n’a que treize ans, et cela permet donc de rappeler qu’il n’est qu’un enfant.

– Tu l’as peut-être entendu, mais tu ne l’as pas assez écouté, rétorqua Guillemot. Si tu avais vécu ce que j’ai vécu, tu penserais comme moi. On ne rigole pas avec le Wyrd !

Cette fois, Bertram ne trouva rien à répondre. Il considéra Guillemot qui lui faisait face, les poings sur les hanches, tremblant d’émotion, et il se sentit brusquement tout petit devant cet Apprenti qui possédait la maturité d’un Mage. Ce garçon avait dû vivre des choses terribles ! Des choses qui l’avaient obligé à grandir trop vite…

– D’accord, admit le jeune Sorcier. Tu as raison. Il y a des choses dont on ne doit pas se moquer.

Un sourire vint éclairer le visage de Guillemot.

– Ce n’est pas tout à fait ça, précisa-t-il en faisant un clin d’œil à Bertram. On peut se moquer de tout, mais on ne doit rien mépriser.

Venons-en aux personnages secondaires. Comme pour le tome 1, je suis toujours autant séduite par le personnage de Qadehar, qui montre encore une fois qu’il est un bon professeur, même s’il n’est jamais vraiment avec Guillemot. J’apprécie le lien qui continue à se mettre en place entre les deux personnages, un lien plein de respect, qui permet aussi un peu de deviner la suite. Je rappelle que, pour ma part, c’est une relecture, je sais donc des choses révélées dans le troisième tome, mais il me semble qu’on commence déjà à les comprendre dans ce tome-ci. En tout cas, tout se met en place, et la relation entre Guillemot et Qadehar est vraiment au centre du livre. D’ailleurs, Qadehar est très présent, et j’ai aimé voir la manière dont il va se retrouver piégé par les sorciers. Qadehar est un personnage puissant, qui force le respect pour tout ce qu’il a fait par le passé, ce qui va le transformer en un cible. En fait, on se doute que ce qui arrive va lui retomber sur le dos, et on a de peine pour lui. On voudrait le défendre, mais il montre qu’il a de la ressource. C’est aussi intéressant de le voir se défendre et se rebeller, et comprendre peu à peu ce qu’il se passe dans la Guilde des Sorciers. J’ai apprécié de le voir peu à peu comprendre ce qui arrive. L’autre personnage qui a une évolution intéressante, c’est Ambre. Lorsqu’elle est passée dans le Monde Incertain, elle a croisé une sorcière, et cette dernière a laissé des traces en elle. Ambre perd peu à peu pied, et les sentiments qu’elle cache à Guillemot prennent de l’intensité. C’est assez amusant de la voir perdre les pédales dès que ce dernier est en danger, et de la voir se battre contre les autres, voire même contre elle-même, pour sauver son amoureux. Cela permet aussi de rappeler que nous sommes en présence d’adolescents, qui ne savent pas vraiment comment faire pour certaines choses, comme l’amour, alors qu’ils savent se battre contre les forces des ténèbres. Ambre se retrouve complètement démunie face à ses sentiments, et c’est assez touchant, et on a hâte de la voir les lui avouer, et comprendre ce qui lui arrive. Enfin, nous avons un petit nouveau dans la bande. Il s’agit de Bertram, qui est un personnage assez singulier. Plus vieux que les autres, il devrait être la voix de la raison, mais il montre qu’il est assez immature, et que Guillemot le dépasse. Pourtant, j’ai apprécié son histoire, surtout une fois qu’il se dévoile complètement. Si Guillemot ne se vante pas, Bertram n’a pas cette qualité, mais on comprend qu’il fait ceci pour se protéger. C’est un personnage qu’on prend plaisir à découvrir, et qui est finalement plus complexe que les autres. Il réserve plusieurs surprises au petit groupe.

Debout dans la petite chambre où on l’avait relégué, au cœur du monastère, Qadehar était assailli de sentiments contradictoires. Comment en avait-on pu en arriver là ?

Quelques jours plus tôt, il avait été désigné pour conduire la plus audacieuse attaque jamais lancée par la Guilde contre l’Ombre : il était alors considéré comme le plus puissant et le plus capable des Sorciers d’Ys, et on chuchotait partout qu’il succéderait prochainement à Charfalaq. Ironie du sort ! Aujourd’hui, déchu de ses droits et objet de la méfiance générale, il était retenu prisonnier à Gifdu, dans l’attente des conclusions d’une improbable commission d’enquête…

Bien sûr, il allait et venait librement dans les bâtiments. Mais il ne pouvait les quitter, et il se savait discrètement épié ; le moindre de ses mouvements faisait l’objet d’une surveillance constante !

Parlons enfin du monde dans lequel nous sommes plongés. Ici, nous restons la plupart du temps dans le pays d’Ys, ce qui permet d’en apprendre davantage sur cette région de l’univers, et de son lien avec les autres régions que sont le Monde Incertain et le Monde Certain. J‘ai d’ailleurs bien aimé le fait que Guillemot se rende dans le Monde Certain et compare notre univers avec celui qu’il connaît. Une chose est certain, il est davantage fait pour la magie d’Ys et celle du Monde Incertain que pour notre monde. En tout cas, rester à Ys nous permet de découvrir une nouvelle magie, ainsi qu’un peuple qui avait été évoqué et qu’on n’avait pas encore rencontré, celui des Korrigans. J’ai beaucoup aimé ce que que l’auteur fait avec ce peuple. Ainsi, nous nous retrouvons face à des lutins assez farceurs, mais qui ont choisi leur camps. Ils parlent en rimes, et montrent qu’ils sont déterminés à obtenir Guillemot. Je trouve que cela correspond assez bien à l’image qu’on peut avoir de ce petit peuple, et qui fait qu’on est à la fois dans le merveilleux, mais aussi à la pointe de l’horreur, car il ne vaut mieux pas tomber sur les korrigans à la nuit tombée. L’idée de la nouvelle magie, spécifique aux korrigans, est aussi intéressante, car cela permet de montrer que les hommes n’en on pas le monopole, et qu’il existe différentes sources de magies, dont certaines beaucoup plus ancestrales. Je pense que cela sera important pour la suite de l’histoire, car Guillemot va vouloir en savoir plus. C’est aussi assez agréable de voir les conflits qui existent au sein de la Guilde des Sorciers, et qui promettent bien du fil à retordre à nos héros. On commence aussi à deviner qui est le véritable ennemi du monde d’Ys.

Ainsi, les contacts entre les hommes et les Korrigans étaient rares. Le Prévost de Dashtikazar rencontrait de temps à autre Kor Mehtar, le roi des Korrigans, et le Grand Mage de Gifdu recevait parfois les demandes d’arbitrages de la part des Korrigans qui, unis comme les doigts de la main lorsqu’il s’agissait de s’amuser, étaient incapables de s’entendre sur des sujets sérieux.

Quand aux hommes qui s’égaraient sur la lande au mauvais moment et au mauvais endroit, ils pouvaient faire les frais du sens de l’humour très particulier du petit peuple, comme par exemple être obligés de danser toute une nuit, d’inventer les paroles d’une chanson ou de faire rire le roi avec une bonne blague. En échange, ils recevaient le prix de leur performance, généralement une bourse pleine de pièces d’or s’ils avaient su se montrer convaincants, et une bosse dans le dos le cas contraire.

Le roman se lit toujours aussi bien, même si j’avoue avoir eu du mal à rentrer dans l’histoire, parce que je me souviens beaucoup des éléments de la suite, qui est le grand méchant, les révélations sur Guillemot, et que j’ai eu le sentiment ici que l’histoire n’avançait pas beaucoup. En vérité, nous obtenons des informations importantes, notamment sur le Seigneur Sha et sur la Guilde, mais on reste frustrés, parce que les pièces ne s’emboîtent pas encore tout à fait. Il faudra attendre la suite pour cela. Mais la lecture est assez fluide, et le texte bien travaillé, avec le vocabulaire des korrigans très particulier. Les descriptions sont toujours immersives et le suspens bien dosé, avec de l’humour très présent.

En résumé, c’est un bon deuxième tome, qui permet d’introduire la suite de l’histoire. Le roman se lit dans l’ensemble assez bien, avec un vocabulaire spécifique pour les korrigans et un vrai travail sur la la langue. J’ai aimé retrouver Guillemot, qui montre qu’il est un véritable héros, avec une grande force de caractère. Qadehar est toujours un personnage aussi sympathique, et j’ai apprécié l’arrivée de Bertram, qui est un personnage assez complexe. C’est agréable d’en apprendre plus sur l’île d’Ys et sur les peuples qui se promènent dessus. C’est un tome plaisant à lire et je vous en conseille sa lecture.

Et vous ?

Quels sont vos héros préférés ?

Qu’aimez-vous retrouver dans les personnages principaux ?

Qu’aimez-vous retrouver dans les romans jeunesses ?

Bon dimanche à tous 🙂

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