Dans les yeux de Lya, tome 1 : En quête de vérité

Bonjour tout le monde. J’espère que vous allez bien, que vos proches aussi, et surtout qe vous gardez le moral face au confinement. Je dois avouer que cela n’est pas toujours facile, et que l’on tourne rapidement en rond dans un appartement. En même temps, je ne suis pas sortie depuis l’annonce du confinement, c’est mon compagnon qui sort pour faire les courses. Et même si je commence à trouver le temps long, que cela devient compliqué pour se concentrer, et que l’annonce de la suppression du bac est un coup au moral, j’ai du mal à imaginer une fin à cette situation. Le déconfinement me paraît ne utopie, pour le moment. J’ai du mal à m’imaginer reprendre une vie normale après cela.

En parlant de reprendre une vie normale après un tragique événement, je pense qu’il est temps que je vous livre mon avis sur l’une des dernières bande-dessinées que j’ai lu. Pour ceux qui suivent le blog assidûment, vous l’avez dans mon bilan lecture du mois de mars. Il s’agit du premier tome de la série Dans les yeux de Lya. Alors, il s’agit d’une bande-dessinée jeunesse avec une enquête, qui se déroule un peu comme un roman policier. Cette bande-dessinée est scénarisée et dessinée par Carbone et Justine Cunha. Elle est publiée aux éditions Dupuis, que je remercie beaucoup pour l’envoi de ce titre en service presse via la plateforme NetGalley, qui permet aux blogueurs de recevoir des services presse de la part de grands éditeurs. Ce premier tome est sorti en mars 2019. Voici son résumé :

À la veille de ses 17 ans, Lya se fait renverser par un chauffard qui prend la fuite, la laissant pour morte. Elle survivra mais devra rester en fauteuil roulant toute sa vie. Quatre années plus tard, elle termine son DUT Carrières juridiques et décroche un stage dans le cabinet d’avocats le plus prestigieux de la ville, celui du célèbre et médiatique maître Martin de Villegan. Son stage n’a pas été choisi par hasard, bien au contraire. C’est ce même cabinet qui a réglé son cas des années auparavant. Ses parents ne lui en ont rien dit mais elle a découvert qu’ils avaient été achetés pour éviter des poursuites juridiques. Bien décidée à retrouver celui qui l’a renversée et à lui faire payer, elle va se mettre en quête du dossier. Un jeu dangereux commence alors et sa soif de vengeance ne sera pas sans conséquences…

Dans cette courte histoire, nous suivons Lya, une jeune femme clouée dans un fauteuil roulant. Quelles années plus tôt, elle a en effet été renversée par un chauffard, qui l’a abandonnée sur le bord de la route. Lorsque Lya a été conduite à l’hôpital, il était déjà trop tard, sa colonne était irrécupérable. Cela n’a pas arrêté la jeune fille, qui veut découvrir la vérité sur son accident. Or, elle vient d’apprendre que son chauffard a payé, après l’accident, un avocat pour éviter d’être poursuivi. Un accord avec ses parents a alors été trouvé. Lya, qui a fait des études juridique, compte bien apprendre le nom de l’homme qui lui a brisé la vie. Elle décide donc de faire un stage chez l’avocat en question afin d’obtenir ce fameux nom.

Le personnage de Lya est agréable à suivre. J’ai pris beaucoup de plaisir à la découvrir dans cette histoire. Au début, on a certes de la pitié pour elle, vue sa situation et la manière dont cela s’est produit, mais cette pitié se retire assez vite. Lya déteste qu’on la prenne en pitié. Ce qu’elle veut, c’est vivre une vie normale, après avoir découvert le nom de celui qui l’a mise dans cet état et après l’avoir envoyé en prison. Ce que Lya souhaite, c’est que son agresseur paye le crime qu’il a commis. Et pour cela, elle est prête à tout, quitte à se mettre en danger. Je trouve qu’elle une grande force en elle. Alors qu’elle pourrait être démoralisée, au fond du trou, elle se relève et se bat. C’est une fille courageuse qui sait ce qu’elle veut. Les études de droit qu’elle a mené la dirige donc tout droit vers son objectif. Elle sait donc mettre les moyens nécessaires en route pour sa route, elle est motivée et intelligente. Elle est aussi téméraire, il ne faut pas le cacher. Son courage est certes une force, et il la pousse à se dépasser, mais elle se met aussi en danger sans s’en rendre compte. Elle est tellement obnubilée par sa vengeance qu’elle en oublie les risques qu’elle prend, ou qu’elle fait prendre aux autres. Sa force peut donc devenir sa faiblesse. C’est une bonne amie, même si c’est plus compliqué pour elle de se débrouiller sans eux, de ne pas les impliquer dans ses aventures. Elle n’est pas seule, mais cela peut être à double tranchant pour la suite. J’ai donc apprécié sa force de caractère, mais aussi ses faiblesses, celles qui font qu’elle doute, qu’elle hésite, ou alors qu’elle fonce tête baissée. les liens qu’elle entretient avec les autres sont intéressants, et l’on sent qu’ils sont faits pour durer. Même si l’histoire tourne autour d’elle, on sent qu’elle serait volontiers l’amie fidèle, qui aide l’autre, si elle n’était pas dans la place de’héroïne. Lya est dans un personne auquel on s’attache volontiers. Et même si cela fait partie de l’intrigue, j’ai beaucoup aimé le fait de placer ici une personne handicapée comme personnage central. Cela est finalement assez rare dans les histoires, et cela fait donc du bien que cela change, surtout dans les histoires plus pour enfants.

Parlons à présent d’Antoine, le meilleur ami de Lya. C’est lui qui veille sur elle durant toute la durée de son enquête. J’avoue qu’au début, j’ai eu du mal à comprendre leur relation. Ainsi, je me suis demandée s’il était son petit ami, ou même son frère. Mais finalement, c’est un peu un mélange de tout cela. Antoine veille sur Lya comme le ferait un grand frère, et il l’aime, c’est certain. Pas forcément d’un amour de ceux des amoureux, mais d’un amour sincère comme seuls les proches peuvent le donner. Il connaissait Lya avait son accident et, même si cela ne lui plaît pas, il compte bien l’aider dans sa mission. J’ai aimé leur relation, la manière qu’ils ont tous les deux d’interagir ensemble. Ils se disputent comme un vieux couple mais on sent tout le respect qu’ils se portent. On sent aussi qu’Antoine ferait n’importe quoi pour Lya, et qu’il a peur pour elle. Ainsi, il n’hésite pas à donner de sa personne pour son enquête, même si cela n’est pas simple pour lui, qui est bien en dehors du monde des avocats et du droit. De ce fait, Antoine en devient un personnage attachant. On dirait un éléphant perdu au milieux de porcelaine. Il fait ce qu’il peut pour Lya, mais il n’a pas les mêmes connaissances qu’elle. Ce que j’ai beaucoup apprécié aussi avec lui, c’est qu’il amène de l’humour dans ce récit. Il est là pour détendre l’atmosphère et faire sourie Lya afin qu’elle en oublie la tension qui l’habite avec cette enquête.

En ce qui concerne l’histoire en elle-même, je l’ai beaucoup apprécié. J’aime bien l’idée d’avoir une jeune fille qui cherche la vérité sur son accident, comme cela est fait dans les romans policiers, tout en étant traité de manière différente que dans un polar. Ainsi, le ton ici est léger par moment, car nous ne devons pas oublier qu’il s’agit d’une bande-dessinée pour enfants, même si je pense qu’elle correspond mieux aux ados. On alterne donc entre des moments de tensions, puis avec des moments de rire. Il faut dire que nos deux amis ne sont pas les plus doués pour mener une enquête, et plusieurs passages font sourire. J’ai apprécié ces moments de calme, qui nous font découvrir les deux amis, mais aussi ces moments où l’on s’inquiète pour eux, et où tout semble perdu. Pour cela, le personnage d’Adèle est parfait, parce que pendant une bonne partie de l’histoire, on comprend qu’elle a des doutes sur Lya et qu’elle pourrait la dénoncer, ou pire. Ainsi, le ton est bien maîtrisé tout au long de l’histoire, et l’on ne s’y ennuie pas. On regrette cependant que l’histoire ne soit pas plus longue. En effet, on est coupé dans un grand suspens, et je peux comprendre que ceux qui n’ont pas la suite tout de suite soient un peu frustrés.

En ce qui concerne les dessins et la couleur, j’ai aussi apprécié. je ne suis pas une grande fan des bandes-dessinées franco-belge habituellement, mais j’avoue avoir un faible pour celles destinées aux enfants, qui sont toujours plus colorées et plus agréables à regarder. Celle-ci n’échappe pas à la règle. L’œil est tout d’abord attiré par cette couverture que je trouve magnifique, puis après on en prend plein les yeux avec le reste de la BD. Les traits et les dessins sont fluides, les cases s’enchaînent bien, et j’ai un faible pour le travail de coloriste qui a été fait ici. je trouve qu’on a alors un grain particulier mis en évidence par la couleur, qui donne tout son cachet à l’histoire. On passe donc aisément de l’ombre à la lumière, et c’est ce qui donne toute son ambiance particulière à cette histoire. L’histoire se lit bien, et on dévore rapidement ce premier tome qui plante bien le récit.

En résumé, c’est un bon premier tome que j’ai pris plaisir à lire. Je l’ai reçu en numérique, mais je serais ravie de l’avoir dans ma bibliothèque à la fin du confinement. J’ai hâte de lire la suite, de savoir jusqu’où l’enquête de Lya va la mener, et ce qu’elle va faire une fois qu’elle aura ses réponses. On ne peut que s’attacher ici aux personnages et avoir envie de découvrir la vérité. C’est donc une bande-dessinée que je vous recommande, et à tout âge. Elle se lit très bien et on se laisse happer par le suspens présent au sein de l’histoire.

Et vous ?

Lisez-vous beaucoup de bande-dessinées ?

Qu’aimez-vous retrouver dans ce format ?

Ou au contraire, que n’aimez-vous pas y retrouver ?

Etes-vous sensibles aux couleurs et au travail des coloristes ?

Bon dimanche à tous 🙂