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Un papa (presque) parfait

Bonjour les amis. J’espère que vous allez tous bien et que vous avez passé une semaine agréable. Pour ma part, je continue à courir partout, car j’essaye de préparer plusieurs cours en même temps en ce moment. Avec l’écriture et la lecture, cela me fait donc encore plusieurs choses à faire, mais j’ai un peu de mal à lâcher du lest. Surtout que la fin de l’année scolaire commence à se préciser du côté du lycée. Il nous reste déjà plus beaucoup de mois pour tout préparer.

Mais aujourd’hui, je reviens sur le blog pour vous parler de l’une de mes dernières lectures. Si vous avez suivi le blog la semaine dernière, vous savez peut-être que j’ai participé au challenge du Weekend à 1000, le challenge où il faut lire 1 000 pages en un weekend. J’ai donc lu, pendant ce challenge, plusieurs lectures assez sympas, et je reviens donc aujourd’hui sur le blog pour vous parler de l’une d’entre elles. Il s’agit du roman jeunesse Un papa (presque) parfait, écrit par Emmanuelle Rey. Ce roman est sorti en janvier 2024 et est publié aux éditions Didier Jeunesse, dont le blog est partenaire. Je les remercie ainsi chaleureusement pour m’avoir envoyé ce roman en service presse le mois dernier. Voici son résumé :

Toutes les familles sont différentes, c’est bien connu. Mais celle de Gabin et Clémence est encore plus étrange… Ils viennent de recevoir un papa dans un colis, un papa conçu pour être parfait ! Il fait le ménage, la cuisine, récite les noms de tous les Pokémon et fait les meilleures blagues de l’univers. Alors le jour où il disparaît mystérieusement, c’est la panique. Qui a bien pu enlever leur papa adoré ?

Dans cette histoire, nous suivons deux jumeaux, Gabin et Clémence, qui vivent seuls avec leur mère. Ils n’ont pas de papa, et estiment ne pas en avoir besoin. Or, un jour, une boîte étrange leur est livrée. Gabin découvre qu’un homme y est congelé. Il s’agit d’un papa, qui est là pour s’occuper d’eux. Rebaptisé Sacha, les jumeaux vont s’attacher à ce papa, et vont être prêt à le défendre lorsque cela va devenir nécessaire.

Je vais commencer cette chronique par vous parler de l’histoire en elle-même. D’une certaine façon, nous sommes ici sur un récit de science-fiction où l’autrice imagine une entreprise capable de créer des humains de toutes pièces, sans qu’ils passent par la naissance, et qui sont faits sur mesure selon les désirs des clients. Ainsi, Sacha, le papa récupéré par les jumeaux, n’a pas de famille, pas de souvenirs autre que ceux de son arrivée, etc. Il est né papa. Cela va donc poser quelques questions aux jumeaux, et surtout à leur mère, assez perturbée par cette possibilité. C’est alors assez intéressant de se demander comment on pourrait réagir si une personne congelée arrivait chez nous sans autre souvenir que celui-ci. J’ai trouvé l’idée assez intéressante, car cela montre toutes les dérives qu’on pourrait avoir avec une telle possibilité. Se pose ainsi la question de savoir si Sacha est une personne ou si il est un accessoire, un objet qui peut être récupéré comme on le désire. Cette idée m’a vraiment plu, je l’ai trouvé assez poussée pour un roman jeunesse, et bien mise en scène. Mais l’autrice ne s’arrête pas là. En effet, cet homme qui arrive chez les jumeaux se doit d’être parfait. Il n’a pas le droit de ne pas l’être, parce qu’il a été conçu ainsi. Il n’a donc aucun libre arbitre, il est pleinement là pour satisfaire les exigences de sa nouvelle famille. On a donc une réflexion sur ce qui constitue un bon parent, si c’est le fait d’être parfait ou non, et sur ce qui constitue finalement une bonne famille. Là encore, c’est bien amené et bien fait, et j’ai apprécié cette réflexion, d’autant plus que la mère des jumeaux, Nathalie, va être amenée à jalouser Sacha justement à cause de cette perfection. Et cette perfection va justement devenir un problème lorsqu’elle va mettre en danger Sacha. On va alors être amené à réfléchir sur la nécessité de détruire cette perfection.

Clémence et Gabin ne cessaient de vanter les mérites de celui qu’ils considéraient déjà comme un membre de la famille.

– Sacha connaît tout sur les grands prix de moto !

– Sacha peut faire cent pompes avec une seule main !

– Sacha va m’apprendre à peindre à l’aquarelle.

– Sacha est super fort à Aliens Zombies 3 !

Ils étaient complètement sous le charme.

Nathalie, elle, commençait à en avoir vraiment assez de « Monsieur Perfection ». Elle était attachée à sa maison désordonnée : cela montrait qu’il y avait de la vie ! Elle n’avait jamais voulu un intérieur de magazine, ni des allées parfaites dans son jardin. Mais pour être honnête, elle était surtout un peu jalouse de l’attention que les jumeaux. portaient à Sacha. C’était quand même elle qui les avait mis au monde et s’en était occupée de son mieux pendant dix ans ! C’était bien plus important que de connaître le nom de tous les Pokémon ou de savoir faire des coiffures tarabiscotées à Clémence pour aller à l’école !

Nathalie savait bien qu’elle était un peu injuste. Il était difficile d’en vouloir à Sacha. Ce n’était pas sa faute s’il avait été fabriqué ainsi. Les enfants et elle avaient eu beau l’interroger, il n’avait aucun souvenir de sa vie d’avant. C’était comme s’il était né dans leur salon, adulte et… parfait. Pas de souvenirs d’enfance, pas de famille, pas d’amis… C’était un peu triste. Et elle ne pouvait pas le mettre dehors : où serait-il allé ?

J’en arrive donc à présent aux personnages principaux, qui sont les jumeaux Gabin et Clémence. Tous les deux sont donc de faux jumeaux, puisque nous avons un garçon et une fille, mais ils sont aussi très différents au niveau du caractère. Gabin est le cérébral, celui qui réfléchit trop et qui hésite longuement avant de prendre une décision. Il a vite peur de ce qui l’entoure, et il a donc besoin d’une présence rassurante autour de lui, que ce soit sa mère ou sa grand-mère. Clémence, quant à elle, est toujours sûre d’elle. C’est une fonceuse, elle se moque des risques qu’elle encourt, elle fonce dessus et ne se remet pas en question. Elle rêve d’être avocate et de défendre les opprimés. Néanmoins, cette aventure va rapprocher les deux jumeaux qui ne se trouvaient, justement, aucun point commun. Ils vont avoir à cœur la même cause, celle de défendre Sacha face à leur mère, puis face au reste du monde. J’ai justement apprécié ce rapprochement, qui va les souder et leur permettre d’évoluer. Ainsi, Gabin va prendre confiance en lui grâce à Sacha et à Clémence, et celle-ci va apprendre à écouter les autres. Ils vont donc remettre en cause leur propre comportement grâce à l’aide qu’ils vont trouver autour d’eux, et j’ai apprécié cela. De la même manière, j‘ai vraiment aimé les suivre et les voir être confrontés à cette situation inédite. Gabin m’a fait rire par sa peur, et Clémence par sa froide logique. Ils forment un bon duo qui est très agréable à suivre. Ils sont alors tous les deux très attachants et surprenants dans leur manière de réagir et d’évoluer.

– J’ai une idée… souffla finalement Clémence à Gabin le lundi matin tandis qu’ils montaient dans leurs chambres pour finir de se préparer pour l’école.

Et elle disparut dans la sienne avec un air mystérieux.

Gabin attrapa son oreiller et le balança furieusement sur le sol. Comme d’habitude, Clémence faisait celle qui savait tout, mais elle ne lui disait rien de son fameux plan. Il aurait sûrement pu l’aider, pourtant. Elle se croyait toujours plus intelligente que tout le monde, c’était fatigant !

Venons-en enfin aux personnages secondaires. On s’attache immédiatement à Sacha, qui est propulsé dans cette famille sans savoir d’où il vient, ce qu’il fait vraiment là, et comment réagir face aux plans les plus étranges de Gabin et de Clémence. Il réagit pourtant toujours à la perfection, puisqu’il est programmé pour cela. J’ai néanmoins apprécié de le voir lutter contre cette perfection pour pouvoir rester avec sa famille et pour les protéger. On sent alors qu’il s’est tout de suite attaché à sa nouvelle famille, et qu’il ferait n’importe quoi pour, même essayer de séduire Nathalie, la mère des jumeaux. J’ai d’ailleurs apprécié le personnage de celle-ci, qui se montre assez pragmatique et qui s’interroge beaucoup sur la situation. C’est alors assez intéressant de la voir sceptique, puis s’attacher elle aussi à Sacha, et devenir prête à le défendre contre tous. Nathalie est vraiment courageuse et elle sait se défendre. Mais le personnage que j’ai préféré, c’est celui de la grand-mère, Mamette, qui n’a pas la langue dans sa poche, ni même l’envie d’en découdre. C’est alors amusant de la voir défendre Sacha et de partir en guerre pour le sauver. Elle est très proche des jumeaux, ainsi que de sa fille, et on sent tout l’amour qui relie cette famille, qui lui donne tout son sens. Ils sont tous liés les uns aux autres et prêts à tout pour se défendre les uns les autres. Ils sont tous très solidaires, et on a envie de continuer à les suivre. J’ai alors apprécié l’évolution de chacun, que ce soit Sacha, Nathalie ou Mamette.

 – Qu’est-ce que vous fichez ici ? C’est interdit !

– Eh bien… commença Clémence. C’est un peu compliqué à expliquer…

C’est là que Mamette entra tout à coup en action. Cela se passa si vite que les versions de Clémence, Gabin et Nathalie ne seraient jamais les mêmes. Clémence affirmerait plus tard que sa grand-mère avait tordu le bras de l’homme tout en lui faisant un croche-patte pour le mettre à terre. Gabin, qu’elle l’avait assommé d’un coup de poing. Quant à Nathalie, elle ne saurait pas dire comment l’inconnu s’était retrouvé par terre, mais elle se souvenait très bien que Mamette avait sorti une longue corde de sous son blouson et attaché solidement l’employé avant de le traîner à l’intérieur du local.

– Kung-fu, dirait simplement Mamette. Et un peu d’escalade. Ce n’est pas parce qu’on est à la retraite qu’il ne faut pas garder la forme.

Parlons donc enfin de l’écriture de ce roman. Elle est fluide et il y a de nombreux rebondissements. J’ai apprécié l’enquête qui apparaît dans la famille pour savoir d’où vient Sacha, puis la vie qui reprend ses droits, avant l’enlèvement de ce dernier. Les chapitres sont courts, mais bien rythmés, avec une envie de tourner la page à chaque fois. Le roman est lui-même court, et correspond donc bien à ce qu’on peut trouver pour de petits lecteurs, des lecteurs débutants, mais il est également plein de réflexion, ce qui montre bien qu’on peut faire de belles découvertes avec les romans jeunesses. Il est bien écrit et il va à l’essentiel, tout en montrant la manière dont se créent des sentiments et une famille. On ne s’attarde pas sur ce que ressentent Gabin et Clémence, mais leurs sentiments sont bien présents, tout en ayant beaucoup d’humour. C’est un bon roman jeunesse.

En résumé, j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce petit titre qui est finalement assez riche. J’ai apprécié de suivre les deux héros principaux, qui sont vraiment attachants, ainsi que les personnages secondaires. J’ai aimé qu’ils évoluent tous à leur façon, avec une histoire qui prend son temps pour montrer cette évolution. L’histoire est amusante, avec beaucoup d’humour, mais pose également une certaine réflexion vraiment intéressante. C’est pour moi une belle découverte, que je suis contente de vous partager, et je vous conseille donc la lecture de ce roman vraiment riche et plaisant à lire, bien écrit et intéressant à découvrir.

Et vous ?

Qu’aimez-vous retrouver dans les romans jeunesses ?

Lisez-vous encore des romans écrits pour les plus jeunes ?

Ou, au contraire, pourquoi n’en lisez-vous plus ?

Bon samedi à tous 🙂

2 réflexions au sujet de « Un papa (presque) parfait »

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