chroniques littéraires·service presse

L’Ingrédient secret pour un Noël parfait

Bonjour tout le monde. J’espère que vous allez tous bien et que vous passé un excellent weekend. Pour ma part, j’essaye surtout de me reposer avant d’entamer la dernière semaine scolaire de l’année civile. C’est une semaine qui va être chargée, avec plusieurs réunions le soir. J’ai hâte d’être à vendredi prochain et de sonner enfin la période des vacances. Cette période entre la Toussaint et Noël a vraiment été chargée en activité, en travail et émotionnellement, et il est temps de pouvoir se poser un peu.

De ce fait, je vous retrouve aujourd’hui pour partager avec vous mon avis sur l’une de mes dernières lectures, une romance de Noël toute douce et parfaite pour la saison. Je vais, en effet, vous parler aujourd’hui du roman L’Ingrédient secret pour un Noël parfait, de Valentine Stergann. Il s’agit d’une romance mxm qui est sortie en novembre 2023 aux éditions Mxm Bookmark. Je les remercie par ailleurs de m’avoir envoyé ce titre en service presse numérique via la plateforme NetGalley. Voici son résumé :

Peu importe si vous croyez ou non en la magie de Noël, parfois, elle s’impose à vous (entre deux couches de crème au beurre).

Depuis le décès de ses parents, Léon Chamberlain ne veut plus célébrer Noël. Entre son moral en berne, sa pâtisserie au bord de la faillite et son tempérament bougon, le trentenaire n’a plus le cœur à la fête.
C’est sans compter sur Tom, son jeune frère, qui aimerait à nouveau se laisser emporter par la magie, qui plus est quand son meilleur ami Roméo lui propose de passer Noël dans sa famille, avec Léon.

Roméo, célèbre influenceur TikTok aux millions d’abonnés, a décidé de jouer les Pères Noël pour les fêtes et de rendre ses proches heureux. Ses missions ? Sauver la pâtisserie Chamberlain, redonner le goût de Noël à Léon, et surtout… ne pas se laisser rattraper par le béguin qu’il avait pour lui il y a quelques années.

Les échanges entre le grognon Léon et le pétillant Roméo promettent d’être aussi savoureux… qu’un sablé à la cannelle.

Dans cette histoire, nous suivons deux personnages aux caractères assez opposés. Roméo est tout en excessivité. Il faut toujours qu’il partage tout, qu’il manifeste sa joie, que ce soit avec ses proches ou sur ses réseaux sociaux. Il croque la vie à pleine dents, sans se soucier du lendemain. Léon est plus taciturne, englué dans les problèmes, et il ne partage pas l’enthousiasme de Roméo. Mais ces deux-là sont réunis par Tom, le meilleur ami du premier et le frère du deuxième. Or, lorsque Tom ne va pas bien, nos deux compères décident de s’unir pour lui remonter le moral. Et ils vont devoir se rapprocher, et faire renaître les sentiments qu’ils n’osaient pas s’avouer, tout cela autour de la magie de Noël.

Je vais commencer cette chronique par vous parler du personnage de Roméo. Je pense que c’est lui qui marque le plus le roman, parce que c’est un personnage très solaire. Comme je l’ai mis dans le résumé, Roméo se moque de ceux qui l’entourent et de ce que les autres pensent. Tout ce qui compte, à ses yeux, sont les avis et le bien être de ses proches, à commencer par ses parents et Tom. De ce fait, c’est un personnage très généreux, qui prend soin des autres, parfois au détriment de son propre bien être. Il a besoin de cela, parce que l’histoire de Roméo n’est pas aussi joyeuse qu’il veut bien le faire croire. Ainsi, Roméo est marqué par un drame qui est survenu dans son enfance, celui du décès de sa petite sœur adorée, qui est arrivé pendant qu’il la gardait. Depuis, Roméo est rongé par la culpabilité, et il compense donc en s’occupant des autres, et en profitant de chaque moment de bonheur disponible, en le vivant à cent pour cent. C’est comme un hommage à sa petite sœur, qui ne peut pas vivre ce qu’il vit. J’ai donc apprécié sa joie de vivre, celle de profiter de chaque instant, et de cette maturité dont il fait preuve sous une couche d’enfantillages. On peut ne pas apprécier Roméo au début, se dire que ce n’est qu’un adulte qui refuse de grandir, croire qu’il vit dans un monde virtuel, celui des réseaux sociaux, mais au fur et à mesure de notre lecture, on s’aperçoit que son personnage est plus riche que cela. J’ai donc apprécié le fait qu’il se découvre peu à peu, et qu’il possède quelques surprises. Et j’ai aimé sa philosophie, celle qu’il va transmettre à Léon.

– Je m’en veux énormément, si tu savais. Il n’y a pas un jour depuis sa mort où je ne rembobine pas la scène. Je rembobine dans l’espoir que je quitte cet écran des yeux et que je finisse pas voir qu’elle se met en danger. Je rembobine en priant pour que j’écoute les conseils de mes parents et que je n’ouvre pas cette foutue fenêtre en leur absence. J’aurais pu la sauver.

Epuisé, je murmure d’une voix lasse :

– J’aurais dû la savuer.

Les doigts de Léon serrent mon genou.

– Tu avais dix ans, Roméo.

– Mais j’étais son grand frère.

Parlons à présent de ce dernier. J’ai eu un peu plus de mal avec Léon, car dès qu’il fait un pas en avant, que ce soit vers Roméo ou vers Tom, il en fait ensuite trois en arrière. Léon est compliqué à cerner au début. On se rend rapidement compte qu’il n’a pas fait le deuil de ses parents, et qu’il se montre très protecteur, voire étouffant, avec son frère, tout en refusant de lier des liens avec les autres. Or, il est également attiré par Roméo, mais il refuse de le laisser l’approcher. En vérité, on finit par comprendre que Léon cache un secret à tout le monde, à ses proches, et que c’est pour cela qu’il les repousse sans cesse. Léon est donc un personnage qui se dévoile petit à petit, et il ne faut donc pas laisser nos a priori sur lui gagner, car c’est un personnage qu’on apprend à apprécier tout au long de notre lecture. Je me suis finalement attachée à lui lorsqu’on le voit évoluer, lorsqu’on le voit mettre sa carapace de côté, même si cette dernière revient assez vite. Léon est un personnage qui est finalement perdu, qui a du mal à accepter que les situations changent, tout en se retrouvant croulant sous les difficultés. Il doit faire vivre l’héritage de ses parents sans en avoir les codes. C’est assez compliqué pour lui, et on finit par comprendre la culpabilité qui l’assaille. J’ai donc trouvé qu’il était facile de se mettre à sa place, lorsqu’on comprend toute son histoire.

Quand il disparaît, je pousse un long soupir de fatigue. Ce qui me tue, c’est que Roméo n’a pas tort. Avec les années et le deuil de mes parents, j’ai perdu la flamme qui me permettait de mener ma barque. Cette boutique était la fierté de la famille, et aujourd’hui, je suis incapable de la garder à flot.

Ce que j’aimais avant d’avoir toutes ces responsabilités, c’était créer de nouvelles recettes, expérimenter des associations de textures et des goûts. Je n’ai pas la fibre pour gérer une entreprise. Plus les mois passent, plus je prends conscience que cette affaire n’est peut-être pas faite pour moi.

J’en arrive à présent à l’histoire en tant que telle. Comme vous l’avez compris en lisant les propos sur les deux protagonistes principaux, nous sommes ici dans un roman qui nous parle du deuil et de la manière dont nous devons vivre avec, en acceptant d’en parler, comme le fait Roméo, ou de repousser sa douleur, comme le fait Léon. Or, à quel moment de l’année ce manque se fait le plus criant ? A Noël, et c’est d’autant plus vrai pour Léon, qui est incapable de se mettre dans l’ambiance des fêtes après le décès de ses parents. Ce roman nous parle donc du manque dans les moments de joie. J’ai alors trouvé que c’était bien mené, car si certains passages sont émouvants, nous sommes tout de même dans un roman qui célèbre la vie et le fait d’aller de l’avant, grâce à la magie des fêtes notamment. Tout le monde continue alors sa vie de la meilleure manière possible, en s’amusant, et c’est justement là où c’est agréable de voir Léon retrouver son âme d’enfant, de s’amuser lui aussi comme autrefois. Mais le deuil n’est pas le seul thème mature de ce titre. En effet, nous avons également Tom, le petit frère de Léon, et ses problèmes liés à la nourriture. Il développe des troubles alimentaires, et nous avons donc ici le questionnement sur ce qu’il faut faire, s’il faut le surveiller, quitte à le pousser dans ses retranchements et faire plus de mal que de bien, ou le laisser se soigner avec des professionnels. Là encore, c’est bien mené et bien traité, car Tom se débrouille avec un spécialiste, et si tout n’est pas rose pour lui, on ne part pas dans une moralisation à outrance. C’est présent sans en faire trop, traité avec justesse. Enfin, nous sommes tout de même dans un roman qui traite de Noël, et j’ai apprécié le fait que la fête soit assez présente, mais bien menée là aussi. L’histoire se passe à Rennes, et on a bien envie de voir comment la ville se pare de ses couleurs cette année. Le récit donne envie de passer aux mêmes endroits que nous deux héros. J’ai également apprécié la plongée dans la ville de Viennes, qui a l’air assez magique également.

– J’ai pris rendez-vous chez un psychiatre et j’ai eu ma première séance aujourd’hui. Je… Je vais tout faire pour aller mieux… C’est un combat que je dois mener seul.

Je déteste le mot « combat ». Je le hais depuis le jour où il a été synonyme de la maladie de ma mère, puis le cœur brisé de mon père.

Ma voix part dans les aigus sans même que je puisse l’en empêcher, décrivant la détresse qui m’assaille.

– Mais un combat contre quoi, Tom ?

– Contre moi-même.

En ce qui concerne l’écriture, le roman est vraiment fluide. Les chapitres s’enchaînent assez bien, même si j’ai trouvé que la fin aurait pu arriver plus vite. Les sentiments des différents personnages sont bien traités, sans en faire trop et sans tomber dans le dramatique, et on est bien plongé dans l’ambiance des fêtes. Il y a des passages émouvants, lorsque les personnages se souviennent de ce qu’ils ont perdu, mais également des moments vraiment joyeux. J’ai également apprécié qu’on évoque le métier de Roméo, qui est donc tiktoker, sans en faire quelque chose de diabolique, mais également en montrant les mauvais aspects de ce métier, sans jamais critiquer ou porter un jugement, ce que fait Léon au contraire, avant de comprendre son erreur. L’histoire se déroulant à Rennes, on a envie de visiter la ville. Et on a également envie de goûter toutes les recettes de pâtisseries de Léon, car le roman tourne beaucoup autour de la gourmandise. Les différentes interrogations et autres thèmes sont bien traités.

En résumé, j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce titre. La romance est toute mignonne, avec de belles interrogations sur l’âge ou sur la place de l’un et l’autre dans un couple. Tous les autres thèmes, comme le deuil ou les troubles alimentaires sont également bien menés, sans jamais tomber dans le dramatique. Les sentiments sont bien décrits et on se met bien à la place des personnages. J’ai apprécié que Léon dévoile son histoire et cette joie qu’il cache sous sa carapace, et j’ai aimé la joie de vivre de Roméo. Leur duo fonctionne vraiment bien. C’est une belle histoire de Noël, touchante, que je vous conseille donc de lire en cette période de fêtes.

Et vous ?

Aimez-vous lorsque les romances parlent de thèmes compliqués ?

Lorsqu’elles évoquent des sujets touchants ?

Qu’aimez-vous retrouver dans ces récits ?

Bon dimanche à tous 😀

5 réflexions au sujet de « L’Ingrédient secret pour un Noël parfait »

Laisser un commentaire