chroniques littéraires

Les 99 boyfriends de mes rêves

Bonjour tout le monde. J’espère que vous allez tous bien et que vous avez passé une bonne semaine. Pour ma part, elle a encore passé à toute allure. Avec la reprise, je n’ai quasiment pas eu une minute à moi, si bien que je n’ai pas eu le temps de m’occuper du blog, ou même de lire. J’ai été assez prise, et je regrette de ne pas avoir davantage anticipé certaines choses, comme préparer des articles pour vous.

De ce fait, je vous retrouve enfin ce matin pour vous parler de l’une de mes dernières lectures. J’avais hâte de partager cette lecture avec vous, et j’espère publier cette chronique avant. Il s’agit d’une romance pour adolescents et jeunes adultes, une romance homosexuelle qui s’intitule Les 99 Boyfriends de mes Rêves. Ce roman a été écrit par Adam Sass et est publié aux éditions Pocket Jeunesse. Je remercie d’ailleurs la maison d’édition de m’avoir permis de lire ce roman dans le cadre d’un service presse numérique via la plateforme NetGalley. Ce roman est sorti en septembre 2023 chez nous et voici son résumé :

Après 99 petits amis imaginaires, est-ce que le 100e sera le bon ?

Lucas est beau, sensible et talentueux, un vrai prince charmant ! Pourtant, il est paralysé à l’idée d’oser aborder les garçons qui lui plaisent et il se contente de dessiner leurs portraits idéalisés, qu’il publie sur son compteInstagram. Alors qu’il a déjà croqué quatre-vingt-dix-neuf petits amis imaginaires, Lucas flirte un jour dans le métro avec un garçon fabuleux. Il est sur le point de lui demander son numéro de téléphone quand les portes se ferment. Les voilà séparés…

Mais cette fois, Lucas est décidé à faire de son rêve une réalité : muni de la veste originale que le bel inconnu a laissée derrière lui, il part en quête de Numéro 100… et du véritable amour.

Ce roman présente une jeune homme, Lucas, qui est le fils d’une célébrité du sport. Enfant, il a dû subir la notoriété de sa famille en participant à la téléréalité familiale. Depuis son arrêt, il aspire au calme et à la tranquillité. Mais voilà, Lucas est également un artiste qui vit dans ses rêves. Gay, il pense qu’il ne trouvera jamais l’amour, et lorsqu’il a des coups de cœur, il ne parvient pas à se déclarer, ce qui fait que sa page Instagram est remplie des dessins, fantasmés, des 99 garçons qui l’ont attiré ces dernières années. Or, décidé à ce que cela change, il tombe amoureux du numéro 100. Cette fois, il est décidé à ne pas laisser passer sa chance, sans savoir que cette aventure va l’exposer à cette fameuse célébrité qu’il fuit.

Je vais commencer cette chronique par vous parler du personnage de Lucas. Dès le début du récit, on comprend que Lucas ne vit pas dans le même monde que les adolescents de son âge. En effet, la notoriété de son père, qui l’a exposé lorsqu’il était plus jeune, lui a donné un certain recul sur le monde. Il essaye de se préserver de ce dernier, et il vit dans une certaine illusion. Lucas ne voit que ce qu’il veut voir, et à cause de la fortune familiale, il n’a pas à se préoccuper de beaucoup de choses. De ce fait, il ne vit pas dans le monde réel, et on va rapidement comprendre que cela va lui poser problèmes par la suite, car Lucas pense qu’il peut résoudre les problèmes de tout le monde avec son argent. Néanmoins, il le fait par gentillesse, comme un chevalier, et il ne se rend pas compte qu’il se comporte comme un gosse de riche. Ce décalage peut sembler parfois agaçant, même s’il le fait avec la meilleure volonté du monde. Pour ma part, j’ai trouvé ce décalage parfois agaçant, mais également touchant, car il veut réellement bien faire, sans se rendre compte des conséquences de ses actes et du fait qu’il rend les autres mal à l’aise. Et comme si cela ne suffisait pas, Lucas vit également dans son monde, celui des contes de fées. Lucas fuit totalement la réalité en s’enfermant dans son univers où tout devient parfait, mignon, et magique. Cela va également lui poser problème, car la réalité n’est jamais à la hauteur de ce qu’il imagine, et il se met une grande pression pour qu’elle corresponde à ce qu’il fantasme. De ce fait, je peux comprendre qui trouve que Lucas est totalement déconnecté de la réalité, et donc qui ne l’apprécient pas, mais pour ma part, je l’ai trouvé assez attachant. Il ne faut pas oublier qu’il est jeune, et qu’il va apprendre beaucoup de choses sur les autres, et lui-même, dans cette aventure. Il va ainsi prendre conscience des conséquences de son comportement, et j’ai alors apprécié ce recul qu’il a sur lui-même, et la manière dont il va essayer de changer. Il va grandir, dans ce roman, et évoluer. J’ai donc apprécié cette évolution, qui va lui permettre de mieux se comprendre, et de comprendre ce qu’il attend de la vie. Dans cette histoire, il faut donc dépasser notre a priori sur Lucas pour parvenir à découvrir quel personnage sympathique il est.

Contrairement à mes amis, je n’ai jamais cessé de croire aux contes de fées. Je ne les trouve ni bêtes ni illusoires. A une garçon queer qui se sent seul, ils semblent aussi vrais que le reste. Voire plus, puisque je contrôle l’histoire. En réalité, je suis un désastre. Je ne sais pas parler. Je ne parviens même pas à regarder dans les yeux les garçons qui me plaisent. Je ne contrôle rien. Mais dans les contes de fées, l’amour peut être aussi idéalisé que je le souhaite. Je peux être n’importe qui.

Quand je dessine, je suis moi.

J’en arrive à présent aux personnages secondaires. Dans cette histoire, ils sont deux à être vraiment importants, même si je vais rapidement vous parler de la famille de Lucas avant. J‘ai apprécié de découvrir cette famille un peu particulière, car célèbre et vivant, elle aussi, en dehors des réalités du commun des mortels. Mais ce que j’ai aimé en elle, c’est toute la bienveillance et l’amour qui règne en son sein. En effet, on sent que tous les membres sont importants, et qu’ils peuvent tous compter les uns sur les autres. J’ai vraiment apprécié cette solidarité qui va se manifester jusqu’à la fin, et qui montre des parents soudés et prêts à tout pour l’épanouissement de leurs enfants. Mais les deux autres personnages essentiels dans cette histoire sont Elliot et Numéro 100. Je vais garder le mystère sur l’identité de Numéro 100, car il y a toute une quête pour le retrouver. Cependant, on va rapidement comprendre que ce dernier coche toutes les cases attendues par Lucas, que c’est donc celui qui doit être son âme sœur, et qu’ils sont faits l’un pour l’autre. C’est alors assez intéressant de voir comment les deux personnages vont débuter leur relation, qui commence tout de même de manière assez étrange puisque Lucas est obligé de partir à sa recherche, avant d’en arriver à une vie commune pleine de remise en question. On est ici sur le questionnement de l’évolution d’une relation, et sur la manière dont on a tendance à se projeter dans celle-ci. On va rapidement comprendre que, malgré toutes ces qualités, Numéro 100 comporte aussi quelques défauts, dont notamment le fait de ne pas écouter Lucas. J’avoue que j’ai eu du mal avec ce personnage, que j’ai trouvé trop beau pour être vrai, et qui m’a rapidement un peu énervée dans sa manière de vouloir manipuler Lucas. Même s’il le fait pour la bonne cause, forcer Lucas à se révéler et à se confronter au monde, ce n’est pas la bonne méthode. C’est toutefois un personnage qui a ses propres blessures, et il paraissait évident qu’il allait devoir parvenir à les surmonter pour continuer cette relation. On a alors de la peine pour lui, car cette relation ne part pas sur de bonnes bases. Pour ce qui est d’Elliot, c’est alors tout le contraire. C’est un personnage qu’on va apprécier dès le début tellement il est solaire et agréable. Lui aussi connaît des difficultés, mais il ne se laisse jamais abattre. J’ai vraiment apprécié l’alchimie qui apparaît entre Lucas et lui, et la manière dont ils vont s’allier pour retrouver Numéro 100, puis pour faire de cette histoire un vraie conte de fées. Elliot amène beaucoup d’humour au récit, et c’est un personnage vraiment plaisant à suivre, qui nous fait également de la peine tellement il est malheureux dans sa propre relation, et ce qui va apparaître chez lui ensuite.

– Elliot, tu ne peux pas aller travailler aujourd’hui. Ce sera horrible ! Les gens ne vont pas arrêter de te montrer ce fichu mème.

Figé d’horreur, il écarquille les yeux.

– Je sais, mais… j’ai pas le choix. Je suis fichu.

– Prends une journée de bien-être mental !

Son rire éclate dans son micro.

– Pauvre petit innocent, une journée de bien-être mental ? Tu crois que je bosse chez qui ? Pixar ? C’est la restauration. Les traumatismes psychologiques, ça fait partie du taf.

– Prétexte que tu es malade? N’y va pas. Est-ce qu’au moins les pourboires en vaudront la peine ?

– Les touristes n’en donnent jamais (Après un autre long soupir, il acquiesce.) OK, je lui dirai que j’ai des symptômes.

– Parfais. Et je sais que Brandon t’a déçu, mais cette chasse au trésor en tête à tête est l’occasion idéale pour tout remettre sur les rails.

Elliot cligne des yeux puis sourit.

– Tu y crois vraiment ?

– Tu as cru en mon conte de fées, et je suis dans son lit. Il faut toujours y croire.

J’en arrive à présent à l’histoire même de ce récit. Comme vous l’avez compris, nous sommes sur une romance entre adolescents, jeunes adultes, et qui nous montre finalement toutes les étapes qu’on peut vivre dans une telle relation. Ainsi, nous avons le coup de foudre de Lucas, puis le quotidien qui se met en place, avec au début beaucoup de magie, puis la réalité qui prend le dessus, et tous les questionnements que cela va provoquer. On est également face à deux héros qui veulent s’aimer, mais qui, en réalité, ne sont pas prêts à le faire. J’ai dans l’ensemble apprécier cette idée, parce qu’on sent qu’ils font tous les deux des efforts, qu’ils font tout pour que cette relation fonctionne, mais qu’en réalité, ils en font trop. Et cela se retrouve alors lié aux contes de fées. Lucas, tout comme son petit-ami, est fan des contes de fées, et ils rêvent d’en vivre un. Or, si le début d’une relation peut y ressembler, ce n’est pas tenable sur la suite. Or, tous les deux, ils vont déployer beaucoup d’énergie pour y croire. Cela va alors être accentué par les réseaux sociaux. Lucas, même s’il l’oublie, est une personnalité publique, et sa notoriété va ressortir au cours de l’histoire. On nous rappelle alors que toutes les images prises dans une relation et postées ne reflètent pas toujours la vérité, comme Lucas va le comprendre à ses dépens. Le fait de mener une relation sous le feu des projecteurs, et devoir continuer à vivre une idylle parfaite, va alors peser sur son personnage. On a donc ici des thèmes modernes et bien menés, qui nous permettent de réfléchir à ce qu’on attend dans une relation. En effet, Numéro 100 n’écoute pas vraiment Lucas, il projette ses propres peurs sur lui, ce qui va finir par étouffer cette relation. C’est donc bien de rappeler également qu’une relation s’entretient, mais qu’elle doit partir sur des bases saines, avec des personnages équilibrés, et que la clé, c’est la communication. Lucas va pleinement s’oublier dans cette relation, ce qui va lui causer du tord. J’ai vraiment apprécié alors tout ce qui est véhiculé par le récit, tout cela mené en plus par une réflexion sur le l’inspiration et le fait d’être artiste.

– Désolée, je me suis dit que j’allais vous laisser en plein suspens. Il a acheté cent vingt-cinq grenades, cent grappes de raisin et trois cent roses rouges.

Des roses !

Numéro 1000, un romantique digne de ce nom, a acheté un nombre délirant de roses. Il prévoit forcément un acte romantique spectaculaire ! Le rouge me monte au visage. Il m’achète des roses !

Attendez.

Il les a achetées avant notre rencontre. Elles sont destinées à quelqu’un d’autre.

(…) – Il a dit que c’était pour un projet artistique.

Ouf !

Alors c’est bien un artiste, comme moi. Notre foyer sera un lieu de créativité et d’affection constante. Dessin, peinture, stylisme, sculpture, couture. Nous ferons de tout ! Nous ne resterons pas assis devant la télé ! Il y aura trop d’innovation et d’excitation dans notre maison, rien d’aussi ordinaire que l’ennui ne s’infiltrera dans nos vies.

Je n’ai jamais été aussi certain de mon avenir avec Numéro 100.

J’en arrive à présent à l’écriture de ce roman. Je l’ai trouvé assez fluide, les chapitres s’enchaînent bien, et j’ai apprécié qu’il soit illustré avec ce qui représente les dessins de Lucas et ses publications sur les réseaux sociaux. Toute la quête pour retrouver Numéro 100 est intéressante et assez drôle. Toutefois, ce n’est que le départ du roman, qui nous occupe tout de même une centaine de pages. J’ai donc pensé, en lisant ce roman, qu’on aurait pu commencer bien plus tôt le récit, et qu’il tirait un peu en longueur par moment. Ainsi, on comprend, vers la moitié du roman, que cela ne va pas le faire avec Numéro 100, et que Lucas se fait avoir, sans s’en rendre compte. Le roman comporte donc une part de prévisible, qui est en partie cachée par tout le questionnement sur l’art. Néanmoins, le roman se lit bien, et on passe un bon moment avec les personnages.

En résumé, j’ai pris plaisir à lire ce roman. J’ai apprécié les questionnements posés, ainsi que les personnages principaux. J’ai vraiment adoré le personnage d’Elliot, qui est très solaire et qui amène de l’humour à ce récit. On a alors beaucoup d’empathie pour lui à cause de ce qu’il vit. Le personnage de Lucas est également intéressant, même s’il est plus mitigé à cause de certaines de ses réactions, et le fait qu’il vive dans son monde. Il possède toutefois une évolution assez plaisante, qui le fait grandir et mûrir. Son petit-ami est lui un rappel aux relations toxiques, même si on a également de la peine pour lui, car il n’est pas responsable de tout. Le roman se lit bien, et c’est une lecture agréable, qui nous fait réfléchir à l’amour et au quotidien. Je vous en conseille donc sa lecture, c »est une jolie histoire d’amour bien menée.

Et vous ?

Qu’attendez-vous dans une romance ?

Quelles sont, d’après vous, les étapes indispensables dans ce type de récit ?

Et celles que vous n’appréciez pas vraiment ?

Bon samedi à tous 🙂

2 réflexions au sujet de « Les 99 boyfriends de mes rêves »

Laisser un commentaire