chroniques littéraires

Enquêtes aux Jardins, tome 3 : La conjuration Lamarck

Bonjour tout le monde. J’espère que vous allez tous bien et que votre semaine s’est déroulée comme vous le souhaitez. Pour ma part, j’ai eu la chance, jeudi soir, de voir une étoile filante, ce qui a illuminé ma semaine. Et j’ai également repris le dessin, ce qui m’a fait du bien. Vous pouvez d’ailleurs les retrouver sur ma page Instagram autrice. Et j’ai aussi profité du soleil pour lire dehors, ce que je n’avais pas pu faire depuis plusieurs semaines, à cause du mauvais temps sur Nantes.

De ce fait, j’ai pu avancer dans mes lectures, et je peux donc revenir vers vous aujourd’hui avec une nouvelle chronique. Aujourd’hui, je vous emmène donc à Paris, dans le magnifique Jardin des Plantes de Paris, pour une nouvelle enquête de Lucas et d’Emma, dans la trilogie Enquêtes aux Jardins. Il s’agit du troisième tome dont je vais vous parler, et vous pouvez déjà retrouver ma chronique du premier tome ici, et celle du deuxième tome ici. Ce nouvel épisode s’intitule La Conjuration Lamarck et est toujours écrit par Guillaume Le Cornec. Ce troisième tome est sorti en octobre 2021 aux éditions Plein Vent. Je rappelle que nous sommes sur une trilogie policière pour adolescents. Voici son résumé :

Emma et Lucas, enquêteurs spéciaux de la guilde des Jardins du Roi, sont en stage d’immersion au Jardin des Plantes de Paris.

Cette invitation extraordinaire va brusquement se transformer en parcours du combattant lorsque les inestimables guirlandes florales du pharaon Ramsès II, conservées dans l’Herbier national, disparaissent.

Crime crapuleux, règlements de comptes entre États sur fond de grands contrats d’armement ou nouvel avatar de la guerre acharnée que se livrent la Guilde et les puissances écocides ?

Une aventure survitaminée, pleine de pièges et de faux-semblants, qui est aussi une manière inédite de découvrir les richesses et les secrets du Muséum national d’histoire naturelle.

Cette nouvelle aventure nous permet de retrouver Emma et Lucas, les deux héros des tomes précédents. Désormais pleinement membres de la Guilde du Roi et reconnus pour leur savoir, les deux amoureux sont invités à Paris pour visiter le Muséum national d’histoire naturelle et ses merveilles. Or, tandis que JMJ et sa troupe s’envolent pour le Brésil, laissant les deux adolescents en France, un herbier mondialement célèbre et inestimable, celui de Ramsès II, disparaît. Ni une ni deux, nos deux adolescents décident de partir à sa recherche, sans savoir que ce dernier pourrait mener à leur perte, et à celle de la Guilde.

Je vais commencer cette chronique par vous parler des deux personnages principaux, qui sont donc Emma et Lucas. C’est un vrai plaisir de retrouver leur duo, qui fonctionne toujours aussi bien. On apprécie de les voir réfléchir ensemble, même si beaucoup de choses échappent encore à Lucas, qui est davantage celui qui agit que la tête pensante. Cependant, on sent qu’il a envie d’apprendre, de faire des efforts, et c’est agréable de le voir essayer de développer ses théories, qui sont bonnes. Toutefois, dès qu’il s’agit de saisir toutes les répercussions d’une grande machination, comme celle à laquelle ils ont affaire, c’est Emma qui sort du lot. Ils sont donc vraiment complémentaires, et le fait qu’ils soient amis et en couple intensifie leur relation. Je dois néanmoins remarquer qu’Emma est, à mon sens, un peu plus en retrait dans ce nouveau tome. En effet, Lucas prend beaucoup de place en désirant résoudre cette enquête. Il apporte alors beaucoup d’humour au récit, car il se démène comme un beau diable dans tous les sens, allant même jusqu’à se moquer de la police. On sent, là encore, qu’il a envie de comprendre, de saisir les tenants et les aboutissants de ce crime, et qu’il ne lâchera pas tant qu’il n’aura pas compris. Il part alors dans tous les sens, explorant toutes les pistes possibles, ce qui permet ensuite à Emma d’en tirer les bonnes conclusions. C’est donc ainsi que leur duo fonctionne et se complète, avec Lucas qui est volubile, et Emma qui est plus rationnelle. Ceci permet également de voir que Lucas ferait n’importe quoi pour résoudre une enquête, qu’il aime ça et qu’il a cette passion dans la peau, tandis qu’Emma est plus en retrait, n’aimant pas vraiment le terrain et s’exposer. Toutefois, ce qu’elle a appris dans le tome précédent lui est très utile ici, parce qu’il l’aide à prendre le détachement nécessaire pour comprendre tous les éléments qui sont face à eux. J’avoue qu’on est alors assez impressionné par la maturité et la qualité de la réflexion d’Emma, qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Tandis que Lucas s’effondre, elle devient la bouée qui les sauve. J’ai vraiment apprécié de la voir prendre le contrôle de la situation sur la fin, et de voir avec quel naturel elle s’impose désormais face aux adultes. Quand à Lucas, il sait s’imposer au début, et c‘est un personnage que j’apprécie vraiment de suivre dans l’action. Ce sont donc deux personnages auxquels on s’attache vraiment facilement, et j’adore leur dynamique et leurs réflexions, qui nous amusent beaucoup.

Lucas, complètement givré, à qui elle avait demandé d’aller DISCRETEMENT jeter une oreille près des lieux du crime et qu’elle retrouvait, moins d’une heure plus tard, guide-conférencier pour l’escouade qu’il était censé espionner !

Comment les éviter ?

La jeune femme qui marchait à côté de Lucas venait de les repérer. Deux silhouettes interdites, pétrifiées au milieu de l’allée, étaient un tableau suffisamment intriguant pour que le lieutenant Ma-Pia s’y arrête un instant. Et Lucas, comme on pouvait s’y attendre, leva les bras en les apercevant.

Quelques secondes plus tard, les deux groupes entraient en contact.

– Commandant, laissez-moi vous présenter Jeanne et Emma. Jeanne est chercheuse ici, en systématique, une branche passionnante de la botanique chargée d’inventorier tout le vivant. Si, si, tout le vivant, et Emma, cette fine gâchette dont je vous parlais, est mon amie et celle grâce à qui nous avons pu être invités par cette magnifique institution. Jeanne, Emma, je vous présente le commandant Block et le lieutenant Piare.

– Enchantée, monsieur Block. Madame Piare, très heureuse de faire votre connaissance.

– Nous de même.

Emma se força à sourire. Elle rêvait d’arracher les yeux de Lucas et bouillonnait intérieurement. Elle parvint néanmoins à donner le change, souriant bêtement. Lucas, plus à l’aise qu’un camelot sur le marché du Prado à Marseille, avait pris les commandes et circulait en roue libre dans son grand rôle de zèbre.

Dans ce nouveau tome, des nouveaux personnages apparaissent. On met de côté JMJ et Aristote, partis pour le Brésil en abandonnant leurs pupilles, pour nous concentrer sur de nouveaux mentors. Ainsi, on retrouve Jeanne, présente dans le tome précédent, dont je n’avais aucun souvenir. Devenue amie avec Emma, la jeune femme recueille donc le duo à Paris afin de leur présenter les lieu. Jeanne, au contraire des deux hommes plus âgés et complètement barrés, est plus réservée et secrète. Ainsi, on sait très peu de choses sur elle, et même si c’est lié à son personnage, j’avoue que j’ai eu du mal à m’attacher à elle. Elle est trop en retrait pour qu’on puisse vraiment s’attarder sur elle, et m’amitié qu’elle a avec Emma n’est pas assez présente pour moi. J’ai donc préféré l’arrivée de nouveaux mentors, à l’image du commandant Block et du lieutenant Piare. On sort alors des membres de la Guilde pour se confronter au monde du dehors et à sa dangerosité. Pour le moment, nos deux héros n’avaient pas vraiment été inquiétés par la police, même si cette dernière s’était intéressée à eux dans le premier tome. Cette fois, ils sont pleinement dans le collimateur du commandant Block, qui ne lâche rien. Néanmoins, on découvre rapidement un enquêteur prêt à entendre certaines choses, qui est aussi vif d’esprit qu’Emma. J’ai apprécié leurs joutes verbales, tout comme la méfiance de Piare face à leur jeunesse. C’est un duo qui fonctionne un peu comme celui d’Emma et de Lucas, et qui n’est pas aussi lisible qu’on veut le faire croire. J’ai apprécié les révélations faites à la fin du roman, et la manière dont les personnages vont agir. On apprend alors beaucoup à leurs côtés, surtout Lucas, qui va quand même se faire très peur. On sent également que la police peut se faire dépasser par deux adolescents, et qu’ils sont surpris par leur maturité. Je pense que ce sont deux personnages qu’on va revoir dans la suite de la série, que j’aimerais beaucoup revoir, car ils incarnent la légalité et ce cadre peut être important pour les prochaines enquêtes de nos deux héros. Proches du pouvoir, le commandant et sa lieutenante ont le bras long, ce qui peut donc être un élément intéressant. En tout cas, j’ai vraiment apprécié la manière dont ils entrent dans l’enquête, et la manière dont ils vont écouter Lucas et Emma.

Block était un flic à l’ancienne. Certes, il utilisait les dernières avancées scientifiques pour travailler et accumuler indices et preuves matérielles, mais il avait toujours veillé à conserver sa capacité à prendre en compte ce qu’il ressentait.

Les certitudes d’Emma rencontraient ses doutes. Il était ébranlé. Il connaissait ces sentiments, cette sensation de léger flottement. Son intuition lui commandait de ne pas virer trop vite de bord et de patienter un peu avant de mettre définitivement le cap sur ce qui constituait l’évidence.

Parlons à présent de l’enquête. Plus les romans avancent, et plus celles-ci prennent des dimensions internationales colossales. Cette fois, on nous fait craindre une guerre entre la France et l’Egypte, sur fond de trésors naturels historiques. Certes, cela est moins que la guerre non lancée du tome 2, mais on reste sur des enjeux tout de même assez intense, avec un risque pour l’Afrique et pour le Brésil, avec des intérêts commerciaux assez importants. On nous rappelle alors à quel point le vivant est dépendant de l’argent et des intérêts politiques, auxquels ne cessent de se mêler les grandes firmes, et que les conséquences des différents accords peuvent menacer la vie de centaines de milliers de personnes. On apprend alors beaucoup de choses sur les intérêts politiques en cours et sur la sauvegarde de l’environnement. Certes, on évoque ici le Brésil et le problème de la forêt amazonienne, que tout le monde connaît, mais on s’attarde principalement sur le fameux herbier de Ramsès II, que je ne connaissais pas, et sur la Grande Muraille Verte, dont je n’avais pas entendu parler non plus. Le roman met donc en évidence un trésor du passé et un immense projet, pharamineux, essentiel à la planète. C’est vraiment ce que j’apprécie avec cette série, c’est qu’on nous apprend des choses sur l’environnement, sur l’écologie, mais également sur la manière dont cette dernière est liée aux enjeux politiques, diplomatiques et sociétaux. Cela donne alors envie d’en savoir plus, si bien que je me suis renseignée sur cette fameuse Grande Muraille Verte, dont seulement 15% existe en 2021. Pour ce qui est de l’enquête, elle est toutefois un peu redondante, au sens où on retombe un peu sur le même schéma que sur celles des tomes précédents, et même si on introduit une certaine urgence, j’avoue que j’aurais aimé un autre adversaire, pour changer un peu. J’espère que cela sera un peu différent dans le prochain tome, car rien ne dit que ce tome est le dernier. J’aimerais bien qu’on change de grand ennemi un peu, pour l’effet de surprise.

Lucas avait du mal à voir dans le vol d’un herbier, aussi précieux fût-il pour l’humanité, un problème de sécurité nationale capable de déclencher une telle mobilisation.

– Ce n’est peut-être pas lié à Ramsès.

– Je crois que si.

– Qu’est-ce qui te fait penser ça ?

– Le contexte. Et les risques liés au contexte.

Emma cria presque :

– Sois plus claire, bon sang, on ne pige rien !

– La France négocie en ce moment même avec m’Egypte un énorme contrat d’armement et les Egyptiens sont plutôt chatouilleux sur la question des trésors antiques que nous détenons et qu’ils considèrent comme des biens nationaux leur appartenant et qu’ils aimeraient récupérer. Ils verraient sans doute d’un très sale œil la disparition de l’herbier du pharaon. De quoi faire capoter, ou différer en tout cas, la vente prévue de trente chasseurs-bombardiers dernier cri, ce qui gênerait beaucoup de monde…

– Trente avions de chasse. Nous vendons trente avions de chasse à l’Egypte ? Quel est le montant de ce marché ?

– Presque 4 milliards d’euros. Sans l’armement.

Une montagne d’argent. Des enjeux politiques et géopolitiques énormes. Lucas en avait la tête qui tournait.

Pour ce qui est de l’écriture de cette histoire, je la trouve toujours aussi fluide. On est bien immergé dans le Muséum de Paris, et cela donne vraiment envie de le visiter. On apprend également des informations sur les plantes ou sur l’univers de l’écologie en général, et c’est très bien amené, sans que cela paraisse donner des informations pour en donner. L’exposé est clair et donne envie de s’intéresser davantage au sujet apporté. L’enquête est bien dosée, avec ce qu’il faut de suspens. L’humour est bien présent, et j’avoue avoir ri à plusieurs reprises de l’attitude de Lucas, qui est assez absurde, et remplace celle de JMJ. Je pense même que c’est le tome avec le plus d’humour. En tout cas, sa présence m’a bien marquée ici, et cela fait un bien fou. Le roman se lit facilement, je l’ai terminé en un après-midi. On a envie de connaître la suite, et j’espère vraiment qu’il y aura un tome 4.

En résumé, je crois que ce tome est mon préféré de la trilogie. J’ai beaucoup aimé retrouver les deux personnages principaux, et l’attitude de Lucas est vraiment amusante. C’est agréable de voir Emma réfléchir et comprendre le complot. Les nouveaux personnages sont intéressants également, et je pense qu’on va les revoir pour la suite. On apprend plein de choses avec ce nouveau tome, ce qui est assez plaisant et intéressant. Il se lit très bien, et on est bien immergé dans l’aventure. C’est donc une trilogie que je vous conseille, et ce tome-ci est fortement recommandé.

Et vous ?

Avez-vous des tomes préférés dans les trilogies ou séries que vous lisez ?

Qu’est-ce qui vous fait aimer un tome plus qu’un autre ?

Ou, au contraire, qu’est-ce qui vous fait moins aimer un tome ?

Bon samedi à tous 😉

2 réflexions au sujet de « Enquêtes aux Jardins, tome 3 : La conjuration Lamarck »

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