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Myriam et le thé du Juste Moment

Bonjour tout le monde. J’espère que vous allez tous bien et que vous avez passé un bon weekend prolongé. Ici, je continue à préparer mon départ de demain. On part aux aurores, et cela va piquer un peu, mais j’espère pouvoir me reposer un peu dans le car, vu qu’on arrive en soirée en Espagne. Mais avec les élèves qui vont être tous excités, je crains que cela ne soit illusoire. Heureusement que la fin des cours se rapproche, même si je suis triste que l’année se termine déjà.

En tout cas, aujourd’hui je vous retrouve sur le blog pour vous parler d’une nouvelle aventure concernant une jeune héroïne que j’espère retrouver dans un prochain roman. Il est en effet temps pour moi de vous parler du roman Myriam et le Thé du Juste Moment, je sais que beaucoup d’entre vous attendaient justement mon avis sur ce titre. Je vous préviens qu’il est écrit par Sophie Noël, dont j’ai déjà lu plusieurs titres, et qu’il sort le premier juin 2023, donc dans quelques jours. Il sort aux éditions Scrineo, que je remercie pour m’avoir envoyé ce titre en service presse grâce à la plateforme NetGalley. Il s’agit d’un roman jeunesse fantastique. Voici son résumé :

« Sache que je ne t’ai pas choisie, Myriam. (…) Tu t’es imposée à moi : tu as été la juste personne au juste moment. »

Après des années de voyage, ma mère et moi avons posé nos valises dans un petit village, pour y ouvrir notre librairie Thé ou Ca-Fée ! Je me retrouve pour la première fois au collège mais j’ai du mal à m’ouvrir aux autres…

Jusqu’au jour où je me lie d’amitié avec Adiba, une femme mystérieuse qui vient régulièrement à la librairie. Très vite, elle me propose de l’accompagner partout où elle conte. Je deviens alors son apprentie dans sa mission : aider Cyrine, une jeune fille malade, à sortir de la mélancolie. Mais les contes d’Adiba prennent vie et semblent littéralement défiler sous nos yeux ! Plus incroyable encore : nous sommes soudain dans la peau des personnages de ses histoires ! Adiba est-elle magique ?

Sans que je ne m’y attende, ces contes vont moi aussi m’aider à comprendre et accepter ce que je ressens…

Dans cette histoire, nous suivons Myriam, une jeune adolescente qui a toujours vécu avec sa mère, en voyageant. Jusqu’ici, elle était scolarisée au CNED, mais sa mère a décidé de se poser, et Myriam se retrouve à aller au collège, alors qu’elle a beaucoup de mal à se lier aux autres. En dehors de ses voyages, elle n’a pas côtoyer beaucoup d’adolescents, et a été habituée, à chaque amitié, à dire adieu. Or, voilà qu’Adiba, une femme étrange et cliente du salon de thé de sa mère, propose à Myriam un plan particulier : elle doit l’accompagner dans son activité de conteuse, afin d’apprendre à s’ouvrir aux autres. Curieuse, Myriam accepte de la suivre, et touche alors du doigt la magie qu’elle cherche depuis sa plus tendre enfance.

Je vais commencer cette chronique par vous parler du personnage de Myriam. C’est elle qui nous raconte son histoire, ce qui permet qu’on a facilement accès à ses sentiments et autres émotions. Dès le début, on comprend que même si elle est heureuse d’avoir posé ses affaires, parce qu’elle adore le Ca-fée de sa mère, les voyages lui manquent. Myriam a beaucoup de mal à trouver sa place à l’extérieur du salon de thé et elle a le sentiment que les autres l’étouffent. Elle est très introvertie, et elle préfère la présence des livres à celles des autres de son âge. Je me suis beaucoup retrouvée en elle, car j’étais comme elle à son âge. De ce fait, il est aisé de ressentir une certaine proximité avec son personne. Myriam se montre toutefois curieuse, et cela va lui apporter beaucoup dans ce récit. J’ai apprécié ce trait de caractère, car c’est grâce à sa curiosité que Myriam va pouvoir se rapprocher d’Adiba, puis ensuite des autres élèves de son collège. C’est parce qu’elle est curieuse qu’elle va évoluer, et surtout, avoir cette belle évolution qu’elle a pendant le roman. J’ai beaucoup apprécié son enquête pour essayer de déterminer si Adiba était une créature surnaturelle, ce qui montre aussi qu’elle est courageuse, et têtue. Myriam n’abandonne pas face à l’adversité ou face à sa peur, elle va jusqu’au bout, comme vont le montrer ses actions dans les contes. C’est donc une héroïne très attachante, que l’on prend plaisir à suivre et à voir grandir. J’ai aussi beaucoup apprécié la manière dont elle va se rapprocher de Roméo, de Lise ou de Cyrine.

Depuis la rentrée, je suis inscrite en troisième dans le collège de la ville d’à-côté où je me rends en bus. Je ne m’y attendais pas du tout, mais j’ai été accueillie comme une reine : il semblerait que je sois perçue comme une fille originale, peut-être à cause de mes vêtements, de nos voyages avec maman ou parce que, jusqu’à maintenant, je ne suis jamais allée dans une école. Selon les élèves de ma classe, je ne vis pas comme les autres et je sais forcément plein de choses. Je suis en quelque sorte devenue la curiosité du collège. Je pourrais en être contente, mais c’est tout le contraire : ça m’angoisse. Je n’ai pas tellement envie de me faire remarquer, car, pour être tranquille, mieux vaut se fondre dans la masse. Quand les gens s’empressent autour de moi, je le prends comme une menace et, étrangement, je me sens encore plus seule. Ca peut paraître bizarre, mais mes ressentis et mes émotions m’échappent souvent… C’est pour ça qu’à notre arrivée ici, je voulais continuer à suivre mes cours par correspondance. J’ai l’impression que le collège et son fonctionnement ne sont pas faits pour moi, ce n’est pas ma manière d’apprendre et je suis frustrée, comme si j’étais coincée en prison. Ca me plaisait beaucoup d’apprendre en rencontrant des gens au cours de nos voyages. J’ai acquis de nombreuses compétences qui me paraissent plus utiles : cultiver la terre, reconnaître les étoiles, apprendre à parler d’autres langues, cuisiner, méditer… J’ai aussi découvert comment écouter, et comment comment être ouverte à tout et curieuse. Maintenant, je me sens obligée de rentrer dans le moule. Et puis, j’ai honte de penser ça, mais je n’ai aucune envie d’aller vers les jeunes de mon âge. C’est ma mère qui a insisté pour que j’aille au collège, pour me sociabiliser. Mais justement, je n’y parviens pas… Est-ce que c’est normal ?

J’en arrive maintenant aux personnages secondaires. Je vais bien entendu vous parler d’Adiba, mais pas seulement. J’avoue que je suis restée légèrement sur ma faim avec elle, tout simplement parce qu’on n’a pas de vraie réponse, à mon sens, sur ses facultés surnaturelles. J’aurais aimé que le surnaturel soit légèrement plus présent avec elle. Toutefois, il s’agit d’un détail, car on finit par apprendre davantage sur sa vie au fil du roman, même si j’aurais aimé en savoir plus. J’ai néanmoins beaucoup apprécié la manière dont elle va prendre Myriam sous son aile, afin de la guider tout au long du roman. Elle a un vrai statut de mentor qui est très intéressant de ce roman. Ainsi, elle lui ouvre les yeux sur beaucoup de choses grâce à ses contes, et elle lui permet de grandir afin de créer son propre univers. C’est très plaisant la manière dont elle se lie avec Myriam, ajoutant ainsi une autre figure maternelle dans la vie de cette enfant, un peu comme le ferait une marraine qui apprendrait la vie d’une autre manière que ne le feraient les parents. Elle a un côté transgressif des lois qui est aussi assez intéressant. Elle aussi est un personnage intéressant à suivre, et cette aura de mystère qui pèse sur elle est finalement assez agréable. Pour ce qui est des autres personnages du roman, j’ai beaucoup aimé celui de Roméo. J’avoue que je me suis méfiée de Lise, alors qu’elle ne veut pas de mal à Myriam, mais je n’ai pas vraiment apprécié son insistance pour devenir l’amie de la jeune fille, même si cela s’arrange. J’ai préféré la douceur de Roméo, et sa manière plus tranquille, moins immersive, pour pénétrer dans le cercle de Myriam. J’aurais aimé en savoir plus sur Cyrine, mais cela n’était pas essentiel au récit. Je trouve cependant qu’elle est mise à l’écart du récit, même si elle prend plus de place vers la fin de celui-ci.

Je n’en apprends guère plus sur Adiba. Puisque Cyrine n’en sait pas plus que moi. Mais j’ai tout de même découvert que sa « thérapie » était réellement efficace, qu’elle ne disait rien à personne sur sa façon de procéder, et que Falco l’accompagnait où qu’elle aille.

Quand j’arrive au Ca-Fée, Adiba est là. Elle est près de ma table, discutant avec ma mère, tout en feuilletant distraitement les livres que j’y ai laissés.

Et je l’observe quelques instants, comme si cela pouvait me permettre de percer son mystère : elle est souriante, dans sa robe couleur émeraude, avec un châle sur épaules fait de carrés de camaïeu de vert sombre et vieux rose. Il émane d’elle une sensation de puissance et de douceur à la fois. Elle ressemble à une fée. C’est indéniable.

Parlons maintenant de l’univers dans lequel évoluent les personnages. Comme il est précisé plus haut, nous sommes dans un univers fantastique, et je dirais surtout, poétique. En effet, Adiba entraîne Myriam et Cyrine dans un univers de conte, où le fait de vivre précisément ces derniers permet de grandir, de se construire, ou de détruire une maladie profondément ancré chez l’auditeur. Ainsi, Adiba ne fait pas que raconter des histoires aux deux adolescentes, elle les leur fait vivre. J’ai beaucoup aimé cette idée, et la mise en scène qui est apportée pour placer les deux filles dans une écoute favorable. Ainsi, au début de chaque histoire, Adiba récite un poème qui est un moyen de plonger les deux filles dans son récit, un peu comme de l’hypnose. C’est pour cela que les contes sont poétiques, en plus de l’histoire qu’ils racontent, qui sont toutes différentes, et philosophiques. Chaque histoire amène les deux filles à ressentir une émotion précise et à s’interroger sur celle-ci. De plus, nous avons aussi un mystère avec l’existence d’Adiba. Est-elle une fée, ou non ? J’ai vraiment apprécié cette question qui va tourmenter Myriam pendant une grande partie du roman, qui va la pousser à mener sa propre enquête. Ainsi, l’univers proposé ici par l’autrice est riche, avec de la magie sans tomber dans un grand flot surnaturel, tout en douceur et bien dosé.

– Les contes permettent à celui qui les écoute de voyager dans un monde entre fantaisie et réalité. C’est ce qui les rend universels. Le spectateur se relâche, prend conscience de ses blocages, et finalement se dépasse pour résoudre ses frustrations profondes.

– Tout ça ?

– Oui, tout ça. Mais je vais faire plus simple : le conte, c’est un guide qui engendre un processus profond de transformation.

Je reste un moment silencieuse. Je regarde le profil d’Adiba, concentrée sur sa conduite. On ne risque pas de franchir le mur du son, vu qu’elle roule à trente à l’heure. Le bruit du moteur ronronne et, je ne sais pas pourquoi, ça me rassure :

– J’aime bien votre projet, même si je ne sais toujours pas ce que vous attendez de moi.

– Juste que tu m’accompagnes, pour l’instant. Tu comprendras, j’en suis sûre, après quelques séances. Tu es toujours d’accord ?

Terminons cette chronique avec l’écriture de ce roman. Celle-ci est fluide et les chapitres s’enchaînent facilement. Comme je l’ai mis plus haut, il y a une certaine poésie dans ce roman, que ce soit avec les contes narrés par Adiba, ou avec les citations qui sont apportées à chaque nouveau chapitre, qui permettent de nous plonger dans celui-ci. On a alors envie de savoir ce qui va arriver à Myriam dans chaque nouvelle aventure. L’histoire progresse bien, avec une évolution intéressante de son héroïne, qui se fait petit à petit. Tout est bien dosé et bien maîtrisé, ce qui apporte un équilibre intéressant entre la magie apportée par Adiba et la vie normale de collégienne pour Myriam. L’émotion n’est pas en reste car certains moments sont assez touchants dans les réflexions de la jeune fille. Il y a des moments d’humour et des moments plus graves, mais tous bien équilibrés. La lecture est donc très agréable et le roman se dévore aisément.

En résumé, ce roman est une jolie découverte. J’ai vraiment pris plaisir à suivre Myriam dans son évolution et dans ses questionnements, dans son ouverture au monde et dans sa découverte des contes d’Adiba. C’est une héroïne très agréable à suivre, tout comme ses amis. J’ai une préférence pour Roméo, pour ces derniers, mais j’ai apprécié les liens que tous vont former avec Myriam, notamment Adiba qui va l’initier à son monde. Celui-ci est plaisant à découvrir et nous plonge dans une philosophie poétique. La magie et la vie réelle sont vraiment bien équilibrées, et la lecture est fluide et intéressante. C’est une lecture que je vous conseille vivement, que ce soit pour les plus jeunes ou les plus vieux.

Et vous ?

Lisez-vous des romans jeunesses ?

Craignez-vous de ne pas vous y retrouver ?

Ou pensez-vous qu’ils ne sont adresser qu’aux plus jeunes ?

Bon dimanche à tous 😀

4 réflexions au sujet de « Myriam et le thé du Juste Moment »

  1. L’univers a l’air très sympathique à découvrir et je me reconnais aussi beaucoup dans l’héroïne, ayant longtemps comme elle préférer la présence des livres à celles des autres de son âge…
    Bon séjour en Espagne et plein de force pour gérer les élèves 🙂 C’est une belle opportunité que vous leur offrez mais je n’en doute pas qu’elle soit coûteuse en termes d’énergie pour les encadrants.

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    1. Oui, l’univers est vraiment sympathique et tout en douceur, vraiment poétique. J’aimerais bien le proposer en lecture à mes élèves l’année prochaine 🙂 C’est assez facile, en aimant la magie et les livres, de se retrouver en l’héroïne 😀
      Merci beaucoup 😉

      Aimé par 1 personne

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