chroniques littéraires

Le Sablier de l’Arbre Sacré

Bonjour tout le monde. J’espère que vous allez tous bien et que vous avez passé une bonne semaine. Pour ma part, j’ai eu le sentiment que cette semaine s’éternisait, et que je n’avais le temps de rien faire. C’est assez compliqué dans ces moments-là, surtout qu’avec la fatigue, on va dire que le moral n’était pas au top, et avec le temps pluvieux, ça n’aidait pas. Heureusement, toutes mes réunions de travail sont passées, et je vais enfin pouvoir me poser un peu.

D’ailleurs, en parlant de se poser, depuis plusieurs jours, j’étais sur la lecture d’un roman jeunesse dans lequel je ne parvenais pas à avancer, notamment à cause de ma fatigue et du manque de temps que j’avais à lui accorder. C’est assez rageant, parce que je trouve que cela gâche aussi la lecture, de ne pas pouvoir se poser pour lire comme on le voudrait. De ce fait, maintenant, j’ai terminé ce livre et je vais vous en parler, tout en sachant que je n’ai pas pu l’apprécier comme je l’aurais souhaité. Ce roman, c’est Le Sablier de L’Arbre Sacré, de Jo Riley-Black. J’ai beaucoup entendu parler de ce roman sur Twitter notamment, et j’avais envie de le découvrir. C’est un roman jeunesse fantastique, publié aux éditions Gulf Stream en mai 2022. Voici son résumé :

Hello ! Moi, c’est Alexandria, de l’île de Wight, mais mes amis m’appellent Xandria : ils trouvent que ça fait plus héroïne de romans. Normal, puisque les histoires de dragons, d’elfes et de magie, c’est ma passion ! Pourtant, je n’ai rien d’une héroïne.

Enfin, c’est ce que je croyais jusqu’à ce que je trouve une écaille de dragon. Oui, de dragon ! En réalité, cette écaille était un moyen pour Pavia, une des dernières dryades, d’attirer mon attention. Elle est persuadée que je suis celle qui sauvera le monde des fées de la terrible Confrérie qui a volé le sablier de l’arbre sacré. Pas sûre que je sois vraiment l’élue, mais trop tard : me voilà embarquée dans une aventure incroyable…

Dans cette histoire, nous suivons donc Alexandria, le personnage principal, qui n’a que douze ans et qui va se retrouver propulsée dans une affaire magique. En effet, Alexandria est une dryade, même si elle ne le sait pas. Et elle est l’élue d’une vieille prophétie, elle est celle qui va pouvoir sauver tous les peuples magiques en récupérant le sablier volé par une dangereuse organisation. Pour cela, elle va devoir coopérer avec son propre dragon, et ses amis de toujours.

Je vais commencer cette chronique par vous parler de l’histoire en elle-même. Je vais essayer de ne pas être trop sévère, car j’avoue qu’il y a, dans ce récit, des mécanismes qui m’ont un peu fait lever les yeux au ciel. Tout d’abord, nous avons ici une jeune fille de douze ans, une collégienne, qui n’a plus sa mère car cette dernière l’a abandonnée lorsqu’elle était toute petite, et qui ignore tout de celle-ci. J’avoue qu’après avoir vu plusieurs débats sur les réseaux sociaux là-dessus, sur ces enfants qui tout d’un coup sont abandonnés, on voit donc ici un schéma récurrent dans ce type de récit. Mais après tout, pourquoi pas. Ce n’est pas parce que cela a été vu de nombreuses fois que c’est dérangeant. Toutefois, voilà qu’en fait, la mère d’Alexandria est une dryade, et qu’elle serait l’élue d’une prophétie vieille de plusieurs siècles. Pourquoi Alexandria ? J’avoue que cela a, pour moi, manqué d’explications. On se rend compte au cours de la lecture qu’elle possède quelques chose de spécial, mais on ne sait pas comment elle l’a eu, et pourquoi elle est désignée par cette prophétie, qui fait que, par ailleurs, tout le monde sait qui elle est. Cela m’a donc manqué, et même si l’idée de la prophétie a aussi été plusieurs fois utilisée, pourquoi pas, mais avec plusieurs d’explications, cela aurait davantage fonctionné. Ici, je n’ai pas compris pourquoi la prophétie parlait forcément d’Alexandria. Ensuite, l’idée de la Confrérie du Gel, les ennemis des peuples magiques, est restée pour moi inexploitée. Qui sont-ils ? Pourquoi sont-ils aussi haineux ? On manque de développement ici, et cela m’a dérangé dans ma lecture. En vérité, je n’ai pas trouvé que c’étaient des ennemis crédibles, tout comme je n’ai pas adhéré à la prophétie. On reste sur notre faim. A l’inverse, j’ai apprécié le monde qui nous est proposé, derrière le voile. J’ai aimé la présence des dragons, qui sont vraiment assez variés, et le fait qu’ils se lient ainsi avec des dryades afin de survivre et de développer leurs pouvoirs. L’idée de l’Arbre Sacré et du sablier qui peut endormir tout le monde est là aussi intéressante, même si cela manque là encore de profondeur. On a aussi une belle variété de monstres dans l’autre monde, et j’ai apprécié d’imaginer comment ces derniers pouvaient vivre sans la présence des autres peuples magiques. L’idée des rêves était aussi intéressante et plaisante, mais je suis restée sur ma faim.

Je prends alors le temps de détailler la créature. Le petit animal est tout rond, et deux grandes billes roses lui servent d’yeux. On distingue à peine sa tête de son corps? Des petites oreilles pointent sur le haut de son crâne, et une longue queue pleine d’écailles jaunes orangé bat joyeusement contre l’arbre.

– Tu es quoi, exactement ? je finis par demander.

– Oh ! Je suis un dragon feuillu.

Je m’étouffe de surprise.

Parlons à présent du personnage principal, qui est donc Alexandria. On a ici une adolescente tout ce qu’il y a de plus normale, si ce n’est qu’elle apprécie les livres, qu’elle n’est pas sportive, et qu’elle vit avec son père. En vérité, on devrait rapidement s’attacher à elle. Or, cela ne fut pas mon cas, et cela dès le début de l’histoire. J’ai trouvé Alexandria assez superficielle, au sens où elle ne réfléchit pas beaucoup avant d’agir, où elle n’arrête pas de se plaindre, et où elle a des réactions problématiques pour elle et les autres. Plus l’histoire avance, et plus on voit une jeune fille qui n’est clairement pas taillée pour cette aventure, et qui se met en danger par idiotie. J’ai trouvé qu’Alexandria se comportait vraiment comme une enfant, et cela m’a lassée, car j’aurais aimé qu’elle soit plus courageuse. Après, je pense que c’était la volonté de l’autrice de la dépeindre ainsi, ce qui peut permettre de la rendre peut-être plus crédible, car, après tout, un enfant de douze ans n’est pas censé se comporter comme un adulte. Toutefois, je trouve qu’Alexandria n’évolue pas du tout au cours de cette histoire. Elle ne gagne pas en courage, elle ne devient pas plus mature, elle ne change pas, ne se remet pas en question. On a le sentiment que cette aventure n’est qu’une anecdote dans sa vie, et si elle l’avait rêvée, et non vécue, on ne verrait pas la différence sur elle. Et cela m’a assez agacée lorsqu’elle prend de mauvaises décisions, alors qu’on se doute que cela va lui porter préjudice.

Cependant, j’ai la ferme intention de partir seule. Sans Diwei, sans les dryades, sans mes amis. Pour les protéger, mais aussi parce que j’en ai ras le bol qu’on me dicte ma conduite ou qu’on essaye de m’instruire sur l’histoire des peuples magiques. Après tout, dans les romans, le héros prend toujours une décision sur un coup de tête et s’en sort très bien tout seul. Je n’ai plus de temps à perdre, je dois libérer les prisonniers, et retourner chez moi. Si je suis l’élue, je ne vois pas comment je pourrai échouer. Une prophétie, ça ne peut pas mentir, n’est-ce pas ?

En revanche, j’ai plutôt apprécié les personnages secondaires. Certes, on voit très peu son père ou sa mère, mais on sent tout l’amour qu’il existe dans la famille d’Alexandria. C’est la même chose avec ses amis, et j’ai apprécié la fidélité qui les unit. C’est un bon trio, qui fonctionne bien, avec beaucoup d’humour. J’aurais souhaité qu’Idris et Charlie aient un rôle plus développé, afin qu’on les voit davantage, mais ils se montrent courageux en accompagnant leur meilleure amie dans ce récit, et on a envie d’avoir des amis comme eux. Ils permettent d’avoir une touche de légèreté dans ce récit. J’ai aussi beaucoup aimé le personnage de Diwei, la dragonne d’Alexandria, qui est vraiment gentille avec elle, et qui a sa personnalité propre. Elle aussi, on aimerait qu’elle soit plus présente, mais on sent le lien qui les unit très rapidement, et le besoin de Diwei de veiller sur la jeune fille. J’ai donc aimé la manière dont elle va la protéger et la surveiller afin d’éviter qu’elle ne fasse les mauvais choix, même si cela ne va pas empêcher Alexandria d’en faire.

Je m’approche et pose la main sur le haut du crâne de Diwei, juste entre ses deux petites cornes. La dragonne réapparaît et me donne un coup de museau.

– Je crois que vous allez parfaitement vous entendre, nous sourit Pavia. Vous étiez faites l’une pour l’autre.

Je suis tout à fait d’accord avec elle. Pas parce que c’est un dragon, mais parce qu’elle dégage quelque chose de rassurant. Ca me donne l’impression de pouvoir réussir cette mission. A ses côtés, je me sens prête à affronter le monde magique.

Je vais à présent vous parler de l’écriture de ce roman. Comme vous avez déjà pu le noter, j’ai relevé beaucoup de choses négatives dans mes premiers paragraphes, comme la prophétie, le fait que l’héroïne ait été abandonnée par sa mère, le caractère d’Alexandria, etc. Mais, en vérité, ce roman se lit très bien. Il est assez court, et il est adapté aux enfants. Certes, j’aurais souhaité que certains points soient davantage exploités, et qu’on aille davantage dans la profondeur du récit, mais dans l’ensemble, il correspond à ce qu’on peut attendre pour des lecteurs de cette tranche d’âge, donc entre dix et treize ans. L’univers est bien construit, et plutôt bien détaillé. J’ai apprécié les différentes créatures qu’on y croise, et le fait qu’on utilise la mythologie des druides. De ce fait, je ne suis pas aussi négative que le début de ma chronique peut le laisser croire.

Pour conclure, c’est une lecture un peu mitigée, car je ne me suis pas attachée à l’héroïne, que j’ai trouvé trop râleuse et pas assez courageuse, mais j’ai aimé l’univers et la présence des dragons. Il y a des facilités dans le scénario, mais ce dernier est adapté à la tranche d’âge correspondante. J’ai apprécié les personnages secondaires, notamment le dragon d’Alexandria, Diwei, qui est assez attachante et qui va veiller sur la jeune fille. L’idée du récit est intéressante, mais manque de profondeur selon moi. Je le conseille toutefois aux plus jeunes, qui seront sans doute être séduits par cette lecture.

Et vous ?

Qu’aimez-vous retrouver chez un héros ?

Quelles sont les caractéristiques qui sont pour vous essentielles ?

Ou, au contraire, celles que vous n’aimez pas retrouver ?

Bon dimanche à tous 😀

3 réflexions au sujet de « Le Sablier de l’Arbre Sacré »

Laisser un commentaire