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Un été dans la ville de l’amour

Bonjour tout le monde. J’espère que vous allez bien et que vous avez passé un agréable et long weekend. C’est toujours agréable d’avoir des jours fériés et de pouvoir faire le pont. On peut dire que cette année, le 14 juillet est bien placé, et j’espère donc que vous avez pu en profiter comme vous le souhaitez. Ici, ce sont les vacances, mais le pont a aussi été profitable. On a presque l’impression d’être revenu à la période du confinement, lorsque nos voisins n’étaient pas là, ou du moins, que tout était calme. Cela fait un bien fou, et c’est aussi pour cela que j’adore les vacances. Je sens que dès que cela sera possible, j’essayerais de vivre dans un endroit où l’on peut être éloigné des gens.

En parlant du 14 juillet, et donc de la date symbolique que cela représente pour la France, et le fait que cette date se situe en plus en été, j’en profite aujourd’hui pour vous parler du dernier roman de Sarah Morgan, qui s’intitule Un été dans la Ville de l’amour. Vous l’avez donc compris, je vous emmène à Paris aujourd’hui, en plein cœur de l’été, grâce à cette romance que j’ai reçu en service presse pendant le mois de juin. Je remercie d’ailleurs les éditions Harlequin pour cet envoi via la plateforme NetGalley. J’aime beaucoup la plume de Sarah Morgan et c’est un réel plaisir de la retrouver pour son roman de l’été. Cet ouvrage est sorti en juin en France, aux éditions Harlequin. Voici son résumé :

Cet été, Paris changera leur vie à tout jamais.

Pour célébrer leur vingt-cinquième anniversaire de mariage, Grace a prévu une surprise de taille pour son mari : une escapade romantique à Paris. Mais ce dernier lui a aussi réservé une annonce surprise : il souhaite divorcer. Dévastée par la nouvelle, Grace fait ses bagages et s’envole, seule, pour la capitale.

Lorsqu’Audrey quitte Londres pour la France, c’est avec la ferme intention de s’éloigner d’une mère alcoolique. Son objectif : dégoter un job dans une librairie et se familiariser avec le french kiss. Seulement, avec la barrière de la langue et sans argent, ses projets paraissent plus compliqués qu’elle ne le pensait.

La rencontre entre les deux jeunes femmes va alors tout changer. Et leur amitié naissante, bien que surprenante, pourrait bien devenir la meilleure chose qui pouvait leur arriver…

Dans cette histoire, nous suivons deux héroïnes qui vont se retrouver par hasard à Paris. Il y a d’abord Grace, une femme d’âge mûr, qui se fait larguer par son mari le jour de la Saint-Valentin. Elle qui avait décider d’offrir à son couple un été dans la capitale parisienne pour ses vingt-cinq ans de mariage, décide finalement de partir seule afin de se reconstruire, et peut-être même retrouver son premier amour. Et Audrey, une jeune adolescente, qui pour fuir sa mère alcoolique et les études dans lesquels tout le monde va se lancer, décide s’installer à Paris le temps d’un été, avant de chercher sa voie. Audrey et Grace ne s’attendaient pas à avoir autant besoin l’une de l’autre, et finalement, le fait de se rencontrer va bouleverser tout leur univers.

Je vais commencer par vous parler du personnage de Grace. Au début, j’avais un peu peur de m’ennuyer avec elle. Grace est l’archétype de l’américaine de cinquante ans, qui a plutôt bien réussi dans la vie, qui est heureuse telle qu’elle est. Elle s’est mariée jeune, et elle est encore terriblement amoureuse de son époux. sa fille va partir à l’université, et elle craint de la perdre, de ne plus être aussi fusionnelle avec elle qu’elle l’était avant. Grace a un travail intéressant, elle est professeur, mais cela est devenu bien plus une routine qu’une passion. En vérité, Grace a cadenassé sa vie et prévoit tout sur une longue période. Or, pour cette Saint-Valentin si spécial, qui célèbre ses vingt-cinq an de mariage, elle ne s’attendait certainement pas à être abandonnée par son mari, qui lui avoue avoir une liaison. Tout son monde s’écroule, et elle en devient touchante, car on sent alors qu’il y a quelque chose sous la carapace qu’elle s’est construite, une immense faiblesse Or, même si elle est au fond du trou, Grace essaye quand même de remonter la pente. On voit bien que c’est dur pour elle, on a envie alors de l’aider, de la pousser dans la bonne direction. Grace, qui jusqu’ici ne prenait aucun risque, part seule à Paris, et se révèle alors. Elle a une sacrée évolution, et c’est plaisant à lire, car on ne s’attendait pas à une telle libération de sa part. Bien entendu, cela est beaucoup dû à Audrey, mais Grace reprend confiance en elle et en la vie, et elle se dépasse. Elle devient alors un modèle, montrant qu’on peut se construire sans personne autour de nous, sans famille ou époux, seulement avec des amis. Il y a un côté très libérateur qui apparaît avec le personnage de Grace, qui montre que même passer quarante, cinquante ans, la vie n’est pas terminé, et qu’une nouvelle jeunesse est possible. Elle casse les codes, et j’ai beaucoup aimé cela, car finalement, elle redevient une adolescente, tout en assumant son âge, tout en ne succombant pas aux pièges de cette période. D’ailleurs, elle apporte aussi beaucoup de sagesse à Audrey. J’ai aussi beaucoup apprécié la générosité que possède Grace, le fait qu’elle fait tout pour aider les autres, et surtout Audrey, en qui elle se reconnaît finalement. Cela m’a beaucoup touchée, parce qu’on sent alors à quel point Grace est une bonne personne, qui ne profite pas des autres, et qui mérite donc d’être heureuse. J’ai trouvé tous ses efforts marquants, et c’est aussi pour cela que Grace est un modèle. C’est aussi une femme bien plus forte qu’elle ne le pense, qui s’est dévalorisée pendant son mariage et qui se redécouvre.

Elle cliqua sur son propre profil et essaya de se voir à travers les yeux d’un inconnu. La photo qu’elle avait choisie avait été faite par Mimi au cours de la soirée barbecue annuelle qu’ils organisaient pour le voisinage. Sa coupe de cheveux était nette, son maquillage bien en place, son sourire un peu fixe. A quoi pensait-elle lorsque cette photo avait été prise ?

Elle ne ressemblait pas à une femme qui avait un jour bu trop de vin et embrassé un Français à peine bouche au bord de la Seine.

J’en arrive à présent avec le personnage d’Audrey. Alors que Grace a parfois tendance à se dévaloriser, Audrey montre qu’il ne faut surtout pas faire cela. Aussi étrange que cela puisse paraître, alors même que c’est elle l’adolescente, Audrey est le personnage fort de l’histoire, celle qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et qui guide tout le monde. Du moins, c’est l’impression qu’elle veut laisser, parce qu’Audrey possède aussi ses doutes et ses faiblesses. J’ai beaucoup aimé son histoire personnelle, et je pense que c’est aussi ce que l’on retient de cette histoire. Ainsi, Audrey a une mère alcoolique, et c’est pour cela qu’elle fuit Londres pour s’installer à Paris. Cependant, le fait de vivre dans une ville étrangère ne va pas être aussi simple que prévu, surtout qu’Audrey a de grandes difficultés d’apprentissage. Cela permet alors à l’autrice d’évoquer des thèmes forts comme l’alcoolisme ou la dyslexie. J’ai trouvé cela intéressant, car ce sont non seulement des thèmes d’actualités, de sociétés, et le personnage d’Audrey montre alors que rien n’est une fatalité, à partir du moment où l’on n’en fait pas une fatalité. Audrey n’a pas non plus la langue dans sa poche, elle est marrante, et elle n’hésite pas à aller au fond des choses. Elle va réussir à mettre le doigts sur les problèmes de Grace, et la pousser à se dépasser. Audrey est un personnage auquel on s’attache très vite. Elle est la parfaite amie, celle qui pousse les autres pour leur bien. Elle possède une maturité incroyable pour son âge, et c’est aussi pour cela qu’elle s’entend bien avec Grace. Leur amitié est d’ailleurs très belle à suivre, et c’est bien plus une amitié fraternelle qu’une relation mère/fille qui se développe. Le fait qu’elle se déroule entre deux personnes d’une génération différente apporte une vraie force à cette amitié, et c’est agréable de voir Audrey donner des conseils à Grace, et inversement.

– Tu te dis que si elle t’aimait vraiment elle arrêterait. Mais comme elle ne s’arrête pas, tu en déduis que tu ne comptes pas.

Audrey la fixa un instant en silence.

– Voilà, c’est ça… C’est exactement ça.

Grace ressentit un élan de compassion.

– Crois-moi, j’en suis passée par là, moi aussi. Ca aide de se dire que l’alcoolisme est une maladie et pas un choix. S’arrêter n’est pas si simple. Tu en as parlé avec qui, du problème avec ta mère ?

– Avec toi.

– C’est tout ? Tu as porté ça toute seule jusqu’à maintenant ?

Audrey haussa les épaules.

– Tu sais ce que c’est. On n’a pas envie que les autres sachent. Déjà, ça la fout mal d’avoir une mère qui boit. Et puis tu te mets en tête que si tu caftes tu lui fais un coup de vache dans le dos. Dans la mesure où elle réussit à cacher son jeu à tout le monde, tu te dis que tu peux la fermer aussi. Mais en même temps je me sens responsable d’elle, et donc je m’en veux de ne rien faire. Et ça, c’est l’aspect le plus torturant du truc.

Grace avait connu le même dilemme, les mêmes tourments de conscience, pendant des années.

-Ta mère ne relève pas de ta responsabilité, Audrey. Tu le sais, n’est-ce pas ? Elle est adulte.

– Adulte, oui et non…

Venons-en au point central du roman. Bien évidemment, je pourrais vous parler de Paris, des belles descriptions qui sont faites et qui peuvent donner envie de séjourner dans la ville lumière. Néanmoins, comme Parsi est une ville que je n’aime vraiment pas, je vais me contenter, non pas de vous faire voyager, mais de vous parler de ce qui pour moi est tout l’enjeu de ce texte. Il s’agit de l’amour. Beaucoup de romans traitent de ce type d’histoire, mais j’ai trouvé celui de Sarah Morgan, ici, très original. En effet, nous avons toute l’histoire de Grace qui montre les aléas de la vie de couple, lorsque les époux sont en crise, et qui se rejettent pour aller voir ailleurs. Nous avons aussi le thème de l’amour de vacances, avec Grace et Audrey, qui tombent toutes les deux amoureuses pendant ce voyage. Mais qu’est-ce que l’amour, le véritable amour ? Ce roman propose de réfléchir sur ce grand sujet, et il le fait à sa manière. J’avoue que j’ai été déçue par la fin, à laquelle je ne m’attendais pas, mais qui est finalement logique. La déception s’en va alors, et l’on est heureux pour nos deux héroïne. Ce roman casse lui aussi les codes, et il montre une réalité dont on ne parle peut-être pas assez dans ce type d’ouvrages, sur l’amour qui dure et qui se casse, et qui se reconstruit. De ce fait, l’histoire est très touchante et très réaliste aussi, et la réflexion proposée est très intéressante. On peut alors se demander si on serait capable de faire les mêmes choix que Grace.

Grace en était consciente. Elle savait quel jugement les autres poseraient sur eux. Mais elle avait appris au cours de ces six derniers mois que ce qui faisait un couple n’était pas si simple à évaluer de l’extérieur. Toute sa vie, elle en avait voulu à son père de ne pas avoir lutté contre l’alcoolisme de sa mère, mais elle découvrait aujourd’hui qu’elle n’avait pas le droit de le juger. Son père avait aimé sa mère. Et il avait cherché à la protéger à sa manière, même si à l’époque elle avait eu du mal à le percevoir. Chaque couple formait un composé unique, aussi singulier qu’un individu. Il n’y avait pas de modèle préétabli.

– Ce que les autres diront de nous n’a aucune importance. ce qui compte, c’est ce que nous ressontons, nous.

En ce qui concerne l’écriture de cette histoire, je l’ai trouvée bien faite et bien construite. On découvre peu à peu l’univers de Grace et celui d’Audrey, leur mode de fonctionnement, d’abord chez elles, puis à Paris. J’ai adoré leur rencontre, pleine d’humour et de peur. L’amitié qui les unie est très plaisante à lire, elle fait rêver, et elle est surtout très respectueuse de chacune d’entre elles. Audrey sait que Grace n’est pas sa mère, et Grace ne joue pas à être la mère d’Audrey. On sent donc que c’est une vraie relation d’amitié, que rien n’est biaisée, et les deux femmes peuvent parler de tout et de rien, se confier ou non. Elles entrent d’ailleurs sur des sujets intimes. Audrey apporte de l’humour et Grace la sagesse. Les sentiments sont là encore bien décrits, il est facile de se mettre à la place de l’une ou l’autre des deux femmes. L’histoire de Mimi, la grand-mère de Grace, est facile à comprendre aussi, même si je regrette qu’on ait pas le fin mot de l’histoire. Je trouve pour cela que le roman se termine de manière abrupte. Comme je l’ai dit plus haut, les descriptions de Paris sont sympas, même si j’ai le sentiment que c’est plus une vision romancée, fantasmée, qui est mise ici en œuvre. L’histoire est bien construite et la fin est inattendue. J’ai vraiment pris plaisir à suivre Audrey et Grace dans Paris, à suivre leurs aventures et leurs évolutions vraiment bien menées.

En résumé, j’ai pris beaucoup de plaisir à lire cette histoire. J‘ai été touchée par l’histoire d’Audrey, qui permet d’évoquer l’alcoolisme, et par ses difficultés scolaires qu’elle tente de dépasser. J’ai aussi apprécié l’histoire de Grace et la manière dont elle tente de survivre après le départ de son mari, l’évolution qui s’opère en elle pour apprendre à vivre seule, et à se débarrasser de ce qui lui empoisonne la vie. Toute la réflexion sur l’amour apportée par l’autrice est très intéressante, car elle est non seulement originale, mais elle permet aussi de remettre en cause nos a priori. C’est un bon roman estivale que je vous conseille vivement, qui amène beaucoup d’espoir et de romance.

Et vous ?

Qu’aimez-vous retrouver dans une romance ?

Aimez-vous lorsque la fin est inattendue ?

Qu’est-ce qui pourrait vous surprendre dans ce type d récit ?

Bon mercredi à tous 😀

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