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Loup, y es-tu ?

Bonjour tout le monde. J’espère que vous allez tous bien et que vous avez passé un bon début de semaine. Pour ma part, celle-ci a été marquée par l’injection de la 2e dose du vaccin, ce qui fait que je serais prête pour la rentrée scolaire, au moins sur ça. Je suis aussi e train de commencer à préparer mes cours pour la rentrée, vue que j’ai décidé de modifier certaines choses, et que je vais avoir en plus la spécialité Humanité en terminale. Cette dernière m’effraye un peu et j’ai hâte de pouvoir voir mes collègue afin de la préparer comme il se doit.

Mais pour ne pas penser à la rentrée, le mieux est de se plonger dans un bon roman policer. Et, justement, aujourd’hui, je vais vous présenter l’une de mes dernières lectures sur le blog, une lecture faite dans le cadre du challenge roman policier et polar 2021-2022. Le roman dont je vais vous parler aujourd’hui s’intitule Loup, y est-tu et il est écrit par l’auteur M. J. Arlidge. Il s’agit du tome 8 de la série Helen Grace. Il peut néanmoins tout à fait se lire en dehors de la saga, on comprends parfaitement l’histoire sans avoir lu les tomes précédents. Ce roman est sorti en France en février 2021 aux éditions les Escales. Je les remercie d’ailleurs pour l’envoi de ce roman, cet été, en service presse via la plateforme NetGalley. Voici son résumé :

Quelque chose de mauvais hante les sentiers de New Forest. D’abord, ce sont des cadavres chevaux sauvages retrouvés en morceaux. Puis ce sont des hommes et des femmes innocents dont les cris de désespoir résonnent encore. Mais personne ne les entend…

Traqués par une présence sans visage, les victimes sont transpercées de flèches et pendues aux chênes de la forêt. La détective Helen Grace doit faire face à un nouveau cauchemar. Pourquoi des campeurs sans défense sont-ils pris pour cible ? Que signifient leurs assassinats ? Est-ce un psychopathe ? La forêt demande-t-elle des sacrifices ?

Helen devra affronter les ténèbres les plus sombres pour résoudre son enquête la plus complexe et plus macabre à ce jour.

Dans cette histoire, nous suivons Helen Grace et son équipe à la poursuite d’un tuer cruel. Ce dernier enlève des jeunes gens dans des campings, avant de les abandonner dans la forêt, en leur donnant un seul ordre, celui de courir. Il le traque ensuite, avant de les abattre. Quelle est sa motivation ? Pourquoi fait-il ça ? et quand va-t-il s’arrêter . Helen va devoir comprendre ce tuer, ainsi que son lien avec la forêt, afin de le trouver. Et cela sans étriper la journaliste qui veut absolument dévoiler toute l’affaire au grand public, dans le but de leur faire peur.

Comme je vous le met dans le résumé, nous suivons dans cette histoire Helen Grace, qui est donc l’inspectrice qui mène cette enquête. Pour ma part, c’est ma première lecture de cette série, mon premier roman de cet auteur, et donc ma première rencontre avec le personnage d’Helen. Toutefois, je n’ai pas été perturbée par cette première rencontre, tout simplement parce que le personnage est bien amené, parce qu’il est bien introduit. En effet, même si on ne la connait pas, même si on devine qu’il s’est passé des drames dans les romans précédents, des actions qui ont profondément marquées Helen, son personnage reste accessible et sympathique. D’ailleurs, j’ai beaucoup apprécié de la découvrir sous ce jour, qui doit être plus mature que dans les autres romans, vue qu’elle évolue. Ainsi, on devine des faiblesses chez Helen qui sont assez intéressantes, et qui nous permettent de la comprendre sans avoir lu les tomes précédents, mais qui la façonnent. On comprend ainsi qu’elle sort d’une mauvaise passe, et j’ai trouvé cela assez intéressant, car on sent que cela la travaille, qu’elle veut refaire ses preuves, tout en essayant de mettre cela de côté pour se concentrer sur son travail. Et comme tous policiers dans ce type de romans, Helen est une flic investie, qui est est motivée par le fait de bien travailler, de sauver le plus de personne possible, et de mener le tueur derrière les barreaux. mais ce que j’ai beaucoup aimé chez elle, c’est sa capacité de compréhension et d’empathie. Elle est en mesure de comprendre les motivations du tueur, de compatir à sa douleur, et c’est ce qui se met finalement en place avec tous les suspects qu’elle va affronter. Non pas qu’elle cautionne les actes de chacun, mais elle est capable de comprendre la douleur, de compatir et c’est aussi ce qui fait d’elle une humaine et une bonne flic. J’ai particulièrement apprécié la fin et la manière dont elle gère cela. Je n’en dirais pas plus pour ne pas spoiler, mais j’ai vraiment aimé la pugnacité dont elle fait preuve, mais aussi la compassion et la tendresse qui peuvent l’affecter. En tout cas, c’est un personnage que j’ai vraiment aimé suivre, et donc j’ai envie de suivre les aventures parce que j’ai été touchée par elle, par ses méthodes de travail, et par sa volonté de réussir.

Les gens s’émerveillaient de l’investissement et du rythme de travail d’Helen, mais Simmons n’était pas dupe. Elle savait que le commissariat centrale de Southampton, le rôle qu’elle y tenait, était un refuge pour Helen, un abri loin du monde qui l’avait traitée si durement.

– Je sais que vous aimez votre métier, Helen, poursuivit Simmons. Que ce que vous accomplissez est important mais vous devez vous accorder une pause de temps en temps.

– Je le fais. Mais il y a toujours tellement de travail…

– Il n’est pas de votre devoir de porter tout le poids du monde sur vos épaules. je sais que vous culpabilisez à propose de Joanne, que vous penser que travailler jour et nuit atténuera votre peine.

Dans l’ensemble, j’ai aimé tous les personnages secondaires, et j’ai beaucoup aimé le personnages de Charlie, la fidèle alliée d’Helen dans son équipe. On découvre une jeune mère paniquée, qui ne parvient pas à comprendre pourquoi sa petite fille a des angoisses nocturnes, et qui a des problèmes de couple, et j’ai éprouvé de l’empathie pour elle. Son personnage m’a touchée, d’autant plus que cette enquête va la malmener. J’ai beaucoup aimé le lien qui est mis en place entre elle et Helen, et le partage qui se fait entre elles, les conseils qu’elles se donnent, d’autant plus qu’elles sont toutes les deux assez solitaires. Le personnage de Hudson est lui aussi intéressant, d’autant plus qu’on a du mal à deviner ses motivation envers Helen et envers l’enquête. Petit nouveau dans l’équipe, il doit apprendre à se faire apprécier, mais il ne joue pas franc jeu, et il peut faire un adversaire redoutable. J’ai apprécié le fait qu’on en sache pas beaucoup sur lui, ni sur ses motivations. c’est finalement assez intéressant, car il peut faire un suspect potentiel, comme d’autres membres de l’équipe d’ailleurs, et cela permet de se demander jusqu’où les autres peuvent leur faire confiance, et les emmener dans la traque du tuer. Dans cette histoire, tout le monde finit par se méfier de tout le monde, et cela permet d’avoir une ambiance particulière, qui est sympathique, où la loyauté est mise à l’épreuve.

Il y a toutefois un personnage secondaire que j’ai détesté, et cela est fait exprès, c’est le personnage d’Emilia, qui est donc la journaliste très présente dans cette enquête. Emilia représente en fait le désir de connaître, de tout savoir. C’est une grande curieuse, qui est obsédée par l’envie de faire le buzz, par celui d’être remarquée. Ainsi, alors qu’elle n’est qu’une simple journaliste dans un journal local, elle se rêve à la télévision. Et pour cela, pour faire monter son CV, elle est prête à tout, et elle le montre dans cet opus. Ainsi, c’est elle qui révèle au grand public le premier crime passé dans la forêt, et pour être certaine d’avoir toutes les informations possibles, elle n’hésite pas à soudoyer la police, harceler les victimes ou les proches des victimes, ou même à subtiliser des preuves. Ce qu’elle veut, c’est arrêter elle-même le suspect ou du moins amener la police à suivre ses théories. Elle n’a pas peur d’angoisser le public, elle veut tout révéler, même les détails les plus horribles, sanglants, car elle estime que tout le monde doit avoir accès à tout ce que sait la police; En fait, elle m’a beaucoup fait penser aux journalistes people, prêts à tout pour une bonne photo, sans aucune morale ni pudeur. Et Emilia, c’est tout à fait cela. Et son personnage permet alors de montrer que sous le fait de ma curiosité, on tombait facilement dans le voyeurisme, et que sous l’idée de s’informer, on tombait dans l’effet inverse, dans le sensationnalisme, voire dans des informations catastrophes. Son personnage est finalement là pour dénoncer tout cela, pour dénoncer les méthodes de ces journalistes, mais aussi, à travers eux, les méthodes du grand public qui veut suivre pas à pas une enquête, quitte à gêner la police dans ses investigations. De ce fait, on déteste Emilia, mais elle représente une grande partie de la population.

Son rédacteur en chef recevrait très certainement un appel furibond de la police, lu rappelant ses responsabilités. Et Emilia en personne se ferait taper sur les doigts. Elle serait accusée de faire du sensationnalisme avec cette affaire, de cultiver la peur des citoyens, mais elle s’en remettrait. Si la police n’était pas disposée à protéger les citoyens, à les avertir qu’un tueur se cachait parmi eux, alors il incombait à l’honnête journaliste qu’elle était de le faire. Relisant une dernière fois le gros titre, Emilia éprouva un sentiment de satisfaction intense.

C’était du journaliste au service du public dans toute sa splendeur.

Venons-en à présent au cour du sujet, l’enquête. J’ai vraiment apprécié cette dernière, au sens où il y a un vrai suspens, une vraie tension autour du tueur et des victimes, où les preuves ne servent pas toujours à grands choses, et où les théories s’accumulent sans parvenir à trouver un suspect crédible, avec qui tout colle. Il y a aussi une vraie atmosphère, presque horrifique, avec la manière dont le tueur traque ses victimes, la manière aussi dont il les amène dans la forêt. Parlons-en, justement, de la forêt. Cette dernière a un vrai rôle secondaire, au sens où elle est très présente, et où elle garde ses secrets. Ainsi, elle a une présence presque pesante, voire hostile, envers les policiers, qui sentent bien qu’ils sont de trop en son sein, alors qu’elle semble protéger les différents suspects sur lesquels les policiers enquêtent, notamment sur l’un d’entre eux. J’ai vraiment aimé ce lieu mystérieux, qui tient une place fondamentale dans le récit. Ainsi, on découvre un lieu de la campagne anglaise, que je ne connaissais pas, mais en plus, on a aussi le sentiment que la forêt est vivante, ce qui permet aussi d’introduire dans le récit un aspect écologique. La forêt devient à la fois protectrice, dangereuse, mais aussi à protéger, afin qu’elle conserve ses mystères. C’est vraiment bien fait, et les passages qui se passent en elle donnent le sentiment qu’elle est menaçante, que c’est dans sa nature, mais qu’elle peut aussi se montrer généreuse, et que les hommes ne doivent pas lui faire de mal, sinon elle se venge. J’ai vraiment adoré cette ambiance particulière qui se met en place grâce à elle, qui donne aussi le sentiment d’être sur place.

C’était un lieu unique au monde.

Helen s’était aventurée dans New Forest en de nombreuses occasions mais elle continuait de s’en émerveiller. Ce n’était pas seulement la vaste étendue du parc national, ni sa nature exceptionnelle, ni les milliers de chevaux sauvages et d’ânes qui peuplaient les hectares de bois auxquels ils conféraient une aura mystique. C’était l’atmosphère chargée d’histoire enveloppant ceux qui se promenaient sous ces arbres majestueux qui l’impressionnait le plus.

Elle progressait à l’est du camping, son équipe déployée autour d’elle; le regard aux aguets de la moindre trace de présence humaine. Ils s’étaient mis à pied d’œuvre à l’aube alors que les touristes, les randonneurs et les campeurs ne s’activeraient que plus tard ; pour l’heure, la forêt baignait dans un calme surnaturel. Tandis qu’elle avançait dans les bois silencieux, elle se mit à songer à ceux qui avait foulé ce sol avant elle. Les entiers qu’elle suivait avaient été empruntés par les Celtes, les Romains, les Vikings, les Normands et bien d’autres encore. Des milliers de personnes, des centaines de milliers peut-être, avaient cherché refuge dans cette forêt au fil des siècles, y étaient mortes et sans doute enterrées. Des pans entiers de l’histoire, des vies réelles se trouvaient sous ses pieds, dissimulées dans le sol ancestrale de la forêt. Combien de secrets s’y cachaient, si proches et pourtant à jamais enfouis ? Comme souvent, la vérité reposait sous la surface.

Nous en venons alors au style de l’auteur. Je ne connaissais pas cet auteur, et j’ai été séduite par ce dernier. J’ai aimé la manière dont l’auteur a découpé son roman, qui nous permet alors de voir les derniers instants des victimes, mais aussi les théories des policiers, celle d’Emilia, ainsi que les différents suspects qui sont interrogés. J’ai apprécié ce dernier point, car cela nous perd, et nous donne l’impression que nous sommes en train de suivre le bon meurtrier, alors que nous ne sommes en fait sûrs de rien. C’est assez bien fait, car on élabore des théories, des hypothèses, et on voit si ces dernières sont bonnes ou non. Cela permet aussi de créer de l’empathie envers ceux qu’on suit, que ce soient les policiers ou les fameux suspects, ce qui nous permet aussi de comprendre pourquoi Helen les comprend aussi, et compatit à leurs douleurs. Le roman se lit bien, grâce au suspens mis en place, on n’arrive pas à le lâcher, et je l’ai lu en deux jours tellement j’étais captivée par l’histoire, par la tension qui se trouve en elle. Les descriptions sont vraiment bien faites, et on se croit réellement dans la forêt, avec sa pression menaçante. C’est la même chose pour les sentiments des personnages, on a vraiment le sentiment d’être avec eux, de ressentir aussi leur frustration.

En résumé, je ne peux que vous conseiller de lire ce polar. Alors, je pense qu’il est toujours préférable de commencer par le premier de la série, qui est donc Am, Stram, Gram, mais cela n’est finalement pas dérangeant de commencer cette série par lire ce dernier tome. Tout est fait pour qu’on ne soit pas perdu dans notre lecture, et pour qu’on s’attache à Helen, mais aussi aux membres de son équipe, comme Charlie. J’ai vraiment adoré l’atmosphère de ce récit, avec une forêt qui est à la fois menaçante, mais aussi protectrice, ainsi que la manière dont le roman est écrit. Celui-ci se lit facilement, la lecture est agréable. Je pense lire les autres tomes de cette série dans les prochains mois, parce que j’ai vraiment été convaincu par l’auteur et par son style, ainsi que par ses personnages.

Et vous ?

Lisez-vous des séries de romans policiers ?

Qu’aimez-vous retrouver dans ces séries ?

Ou au contraire, pourquoi préférez-vous les one-shots ?

Bon mercredi à vous 😀

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