
Bonjour tout le monde. J’espère que vous allez tous bien et que vous prenez bien soin de vous et de vos proches, et que vous continuez à faire attention, même si cela peut s’apparenter à de la paranoïa. Peut-être qu’en effet, nos en faisons trop, mais avec ce virus étrange qui a déjà beaucoup évolué depuis son apparition, je dirais que la prudence est normale. On navigue un peu à vue avec ce truc. Sans parler de théorie du complot et autre, j’avoue que je continue à faire attention aux gestes barrières et au reste, car on ne sait finalement pas grand chose sur ce qui nous arrive. A crorie qu’on est maudit.
En parlant de malédiction, si jamais vous avez besoin de vous vider la tête et de partir dans un autre monde, je vous recommande chaudement les Gardiens des Cités Perdues, dont j’ai déjà pas mal parler sur le blog. Aujourd’hui, je vais justement m’attarder sur le tome 5, même si dans le 4, dont la chronique se trouve ici, il y a d’ailleurs tout cette histoire de virus qui ne s’attaque qu’à une population donnée. Par ailleurs, le tome 5, celui dont je vous parle aujourd’hui, est aussi très moderne par son thème central. Cette série est écrite par Shannon Messenger et est publiée est France par Lumen édition. Le roman est sorti en février 2017. Voici son résumé :
Après un passage mouvementé par Exillium, l’école réservée aux bannis, Sophie et ses amis sont de retour à l’académie Foxfire, où la jeune Télépathe n’est pas la seule, cette fois, à bénéficier de la protection d’un garde du corps. Car certains masques sont tombés : les nouveaux membres du Cygne Noir, ainsi que leurs familles, sont plus que jamais en danger… D’autant que les Invisibles, ces rebelles qui menacent les Cités perdues, multiplient les attaques.
Tandis que la tension monte avec les ogres, forçant les elfes à accepter des changements drastiques de leurs modes de vie, notre petite troupe tente d’en découvrir plus sur le plan de l’ennemi. Sophie ne dispose pourtant que de maigres indices : son nom de code est “Projet Polaris”, un étrange symbole semble en être la clé et il serait depuis le début lié à… Keefe !
Nous avions laissé nos héros perdus dans le dernier tome. L’un des leurs, leur ami, venait de les trahir afin d’en apprendre plus sur le projet Polaris dont parlait sa mère. Sophie doute de pouvoir reprendre sa vie normale après tout ce qu’elle a a vue, après toute la peur qui pèse sur ses épaules. Elle compte tout faire ce qui est en son possible pour faire revenir son ami parmi eux, sain et sauf, et pour comprendre ce qu’est le projet Polaris, avant qu’il ne soit trop tard.
Dans ce nouvel épisode, on sent encore que Sophie a mûri et qu’elle s’éloigne davantage de la petite fille qu’elle était au début de cette histoire Désormais, elle se fait davantage adulte, même si ses désirs d’adolescents peuvent reprendre le dessus. Alors qu’elle n’est encore qu’une enfant, Sophie devient de jour en jour le symbole de la future rébellion qui s’annonce, de la future guerre aussi. A présent, les elfes ne peuvent plus faire sans elle, et Sophie se retrouve affublée d’un poids politique certain. Or, même si elle a à cœur de défendre les intérêts des autres, il n’en reste pas moins qu’elle est encore bien jeune, et qu’elle ne connaît pas encore très bien son nouveau monde. Malgré toutes ses aventures, certaines choses échappent encore à Sophie et c’est ce qui fait qu’elle reste un personnage attachant, à qui on peut s’identifier, car elle découvre encore tout en même temps que le lecteur. J’ai apprécié sa rébellion, le fait qu’elle défende son amie envers et contre tous, malgré ses propres doutes. Et puis, Sophie craint elle aussi de se faire avoir, même si elle essaye de faire confiance à celui qu’ils ont perdu. Elle est plus méfiante qu’auparavant, ce qui est normal et montre qu’elle apprend de ses erreurs, même si elle continue à foncer tête baissée dans le danger. Cependant, le fait de se retrouver parmi tous les chefs d’Etat lui fait prendre conscience de tout l’enjeu, de toute l’importance de son rôle dans ce qui arrive. Cela était déjà le cas depuis les épisodes précédents, mais j’ai trouvé que cela était encore plus marqué dans ce tome, d’autant plus, que Sophie comprend plus rapidement que tout le monde l’horrible piège dans lequel ils sont tous plongés. J’ai aimé aussi que l’on s’aventure plus, grâce à elle, dans le système de mariage des Elfes. En grandissant, Sophie va elle aussi devoir se trouver un compagnon, ce qui lui semble bien étrange, même si la date approche. Cela donne des discussions intéressantes avec ses parents adoptifs, ce qui amène beaucoup d’humour. Ce qui m’a aussi beaucoup plu dans ce roman, sur Sophie, c’es qu’elle doit enfin faire un grand choix. Depuis le début de son aventure, elle ne fait que suivre son instinct ou ce que veut bien lui dire. Désormais, elle a son destin entre ses mains, et c’est elle qui décide de ce qu’elle en fait. Ainsi, on lui laisse enfin le choix de décider de ses pouvoirs. C’est super, car non seulement on en apprend plus sur les elfes, mais en plus Sophie est vue comme un personnage qui peut faire des choix, comme une adulte presque. Et de ses choix vont dépendre beaucoup de choses.
– Tout talent implique une grande responsabilité, ajouta M. Forkle d’une voix douce. Mais certaines sont plus lourdes à porter que d’autres. Je te disais tantôt que tous tes talents n’avaient pas été sélectionnés par mes soins. Certains résultent de mes manipulations génétiques. Celui-ci m’a demandé une longue réflexion avant de l’inclure… non qu’il soit mauvais. C’est un atout de taille. Mais il pourrait facilement être détourné.
Il plongea une main dans la poche de son manteau pour en sortir un étroit paquet enveloppé de velours.
– Je les garde sur moi depuis le jour où j’ai déclenché tes nouveaux pouvoirs. Je tenais à être prêt, au cas où ce talent se déclarait spontanément. Jusqu’à présnet, il est resté en sommeil… ce qui pourrait signifier qu’il ne se manifestera jamais d elui-même. Penses-sy au moment de faire ton choix. A quatorze ans, tu approches de l’âge où les talents cessent de se manifester. Il est donc tout à fait possible que tu n’aies jamais à endosser cette responsabilité, si nous laissons faire la nature. Personne, et surtout pas moi, n’ira te juger pour ta décision. Elle t’appartient entièrement.
En parlant de choix, j’ai beaucoup aimé, chez les personnages secondaires notamment, que l’on sorte du manichéisme de ce type de romans. En effet, on s’aperçoit que tout n’est pas tout blanc ou tout noir, et que certaines personnages font des choix pour les bonnes ou mauvaises raisons, mais que cela ne veut pas dire qu’ils sont bons ou mauvais. Par exemple, j’ai beaucoup aimé avoir un nouveau regard sur le roi des orcs, et de comprendre davantage ce qui avait motivé ses actions u roman précédente. Ce n’est qu’un souverain qui pense faire le mieux pour son peuple, comme certaines personnages pensent agir le mieux pour eux ou leurs familles. Cela ouvre un grand champ de possibilité, car cela montre que tout le monde peut basculer dans l’un ou l’autre des camps selon ce que ce dernier va lui apporter. Le mal n’est ainsi plus aussi limité que le bien, et vice-versa. J’ai trouvé cette idée très bonne car on a souvent, dans ce type d’ouvrage, peu de représentations de ce basculement, et encore moins avec autant de personnages. Or, dans ce tome 5, on s’aperçoit que tout le monde agit sur les action de l’ensemble de la population, et que ce n’est pas seulement un personnage qui s’engage, mais plusieurs, ce qui amène des erreurs de camps ou de jugements. On voit ainsi, que cela peut arriver à n’importe qui, même au meilleur d’entre eux. Toute cette idée va alors tourner autour de celle de la rédemption, très importante ici, qui parle de la manière de se faire pardonner, et jusqu’où on peut aller pour se faire pardonner, ou jusqu’où c’est possible d’aller avant de franchir la ligne rouge. J’ai trouvé cela très intéressant, car cela permet de réfléchir à ce problème de confiance qu’ont nos personnages les uns envers les autres .
Keefe remua sur son siège.
– Je sais que c’est risqué…
– Et idiot, ajouta Sophie. Et dangereux. Et…
– Je n’ai pas le choix. Tout va bien se passer. Ce qui compte, c’est de garder le juste équilibre.
– Il n’y a pas d’équilibre possible avec les méchants, Keefe. Ils sont mauvais. C’est aussi simple que cela.
– Tu sais aussi bien que moi que ce n’est jamais aussi simple. D’ailleurs, n’est-ce pas toi qui m’affirmais que les méchants ne sont jamais complètement mauvais ?
La tension monte en puissance entre les différents tomes. A mesure que l’on se rapproche de la vérité, les masques tombent, et l’on se rend compte que tout est une vaste mise en scène, un vaste plan qui dépasse tout ce que peuvent imaginer nos personnages. Et si l’on sait déjà, ou du moins que l’on peut deviner que cela a pour but de détruire une espèce bien précise, cette fois, cela nous est clairement confirmé. J’ai apprécié ce fait, que l’on en sache enfin un peu plus sur les motivations du clan d’en face, sur ce qu’ils veulent, même si leurs moyens ne sont pas encore clairement établis. C’est agréable de voir le jeu se dévoiler un peu, de savoir ce qu’on combat, même si l’on savait depuis deux tomes qui ont combattait. On peut avoir l’impression que la série tourne en rond, mais je trouve au contraire que la série gagne en maturité et en profondeur à chaque épisode, comme Sophie, et que l’autrice dissimule très bien ses indices et qu’elle ne dévoile que l’essentiel tout en laissant une grande part de flou. Ainsi, il y a toujours un rebondissement, et même là, alors que l’on en sait plus sur les « méchants » et leurs buts, on sait encore que de nombreuses choses nous échappent et que Sophie et ses amis ont encore bien du pain sur la planche. Tout l’aspect politique est aussi très intéressant à suivre, car je trouve qu’il y a beaucoup d’échos avec notre monde moderne, signe que l’autrice s’inspire aussi beaucoup de ce que nous pouvons vivre actuellement. On voit ainsi que les elfes sont en train de perdre la partie, qu’ils sont en mauvaise posture, mais qu’ils ont tout pour rester la race supérieure, parce qu’ils l’ont décidé ainsi. Je me demande comment cela va évoluer dans les prochains tomes, si certaines espèces vont se rebeller ou non contre cette autorité, surtout avec ce qu’il s’est produit dans le tome 4 et l’opportunité que représente Sophie.
– Nous serons ouverts à vos conseils… en temps voulu, lui répondit l’Ancien Emery. (Il s’adressa de nouveau à la foule:) Et qu’une chose soit claire. Rien ne viendra freiner la mise en place du nouveau programme d’entrainement. Nous ne fléchirons pas devant la menace, pas plus que nous fuirons les confrontations.
– Nous l’avons fait par le passé, lui rappela Lady Cadence. Les anciens Conseillers optèrent pour l’immersion de l’Atlantide afin de convaincre les humains de notre disparition, nourrissant au passage toutes sortes de mythes et légendes ridicules, car ils savaient cette option plus judicieuse qu’une guerre.
– Autres temps, autres mœurs, rétorqua le Conseiller Bronte. Nous étions alors un peuple chétif, dispersé, et ne maîtrisions pas encore les différents mondes dont nous allions devoir accepter la responsabilité. je le sais, j’étais là. (Il tapota ses oreilles pointues, preuves de son grand âge.) Nous avons pris la meilleure décision possible, mais aussi la plus controversée. L’un des plus grands reproches que nous adressent les ogres est d’avoir laissé les humains vivre dans une relative liberté… et j’ai entendu plusieurs voix dans le public qui nous entoure émettre le même grief.
« Je ne dis pas c’était une erreur. Mais les temps ont changé. L’heure est venue de se montrer forts. Et confiants. De rappeler à tous pourquoi, au juste, nous avons la charge de cette planète. Nous n’avons pas choisi de gouverner le monde. C’est le monde qui nous a choisis, pour nos talents et nos compétences… car, oui, je mets les deux sur le même plan. Je ne sais pas comment mon peuple a pu ainsi perdre de vue la valeur de nos compétences. Moi-même, je me suis rendu coupable de telles erreurs de jugement. Le moment est venu d’ouvrir nos esprits et d’accepter la vérité.
Lady Cadence, sur le point de répliquer, se ravisa avant d’esquisser une révérence particulièrement raide.
– Très bien, dit-elle. De toute évidence, vous avez fait votre choix. J’espère, pour le bien de tous, que ces compétences sont aussi puissantes que vous le prétendez. Nous en aurons grandement besoin, une fois la guerre déclarée.
L’écriture est toujours aussi plaisante à lire et le roman se lit très bien. On avale les 600 pages sans même les voir, et comme je le disais plus haut, sans même s’ennuyer. L’histoire ne tourne pas en rond et c’est ce qui fait la force de cette série, car on a toujours envie d’en savoir plus, et lorsque arrive la fin, on est frustré car tout est fait pur qu’on le soit. Le suspens est bien présent, et les rebondissements permettent de se mettre à la place des personnages, de chercher avec eux une solution, une réponse face à certaines questions qui n’en reçoivent pas encore. J’aime beaucoup le fait que le roman se termine encore en queue-de-poisson, et qu’on ait envie d’avoir le tome suivant sous la main afin de savoir ce qu’ils’est réellement passé et pourquoi c’est arrivé. Cet épisode est tout aussi triste que le précédent, et même si j’ai trouvé le tome 4 plus intense en terme de tristesse et de peine, celui-ci est tout de même bien décrit et nous met la larme à l’œil car on ne s’y attend pas. C’est une surprise que d’avoir une telle fin. Ce tome 5 démontre à quel point cette série est bien construite.
En résumé, j’ai vraiment pris plaisir à lire ce nouvel épisode. Même s’il n’est pas mon préféré, il permet de poser certaines bases qui vont certainement être essentielles pour la suite de l’aventure, et j’ai apprécié que l’on ait enfin certaines révélations importantes. On voit un peu plus claire dans le plan des ennemis de Sophie et ce qu’ils veulent vraiment, même si certaines choses sont encore, et heureusement, à éclaircir. Ce tome fait gagner à la fois son héroïne et le lecteur en maturité, et c’est agréable de gagner ainsi en profondeur dans l’histoire, à voir que l’on peut faire une telle série sans prendre les enfants pour des marionnettes, en leur permettant de faire de vrais choix capitaux, à la fois dans l’un ou l’autre des deux camps. C’est donc un bon tome qui permet d’engager la série sur une nouvelle pente, encore plus sombre.
Et vous ?
Qu’aimez-vous dans les livres jeunesses ?
Quels sont les pièges à éviter selon vous ?
Que regrettez-vous dans ce type d’histoire ?
Plutôt Harry Potter ou les Gardiens des Cités Perdues ?
Bon mercredi à tous 😀
Une réflexion au sujet de « Les Gardiens des cités perdues, tome 5 : Projet Polaris »