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Wild Crows tome 1 : Addiction

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Bonjour tout le monde. J’espère que vous vous portez tous bien, et que ma reprise n’a pas été trop dure pour vous. Je pense notamment aux étudiants qui sont en pleine période d’examen, pour ceux qui ne l’étaient pas en décembre, et qui vivent donc une période légèrement stressante. J’espère que pour vous, tout va bien se passer. Justement, pour vous égayer tous après cette rentrée de janvier, je reviens sur le blog avec une nouvelle chronique littéraire, dans le cadre du #JeudiAutoEdition. Si vous ne savez plus ce que c’est, je vous rappelle qu’il s’agit du rendez-vous des autoédités, rendez-vous née sur twitter afin de promouvoir la littérature indépendante, et qui a lieu tous les jeudi. L’idée est de partager nos lectures d’autoédités. Justement, aujourd’hui, je vous propose de découvrir le nouveau roman de Blandine P. Martin, qui sortira le 18 janvier. Et oui, aujourd’hui je vous présente un roman qui n’est pas encore sorti, mais qui le sera prochainement sur toutes les plateformes. Il s’agit d’une romance. Si le nom de Blandine P. Martin ne vous ait pas encore familier, j’ai déjà chroniqué trois autres de ses romans, Happiness palace, Quelque chose de bleu et Eden, tome 1 : Le mirage de Gemma. Voici le résumé de son nouveau titre :

Suite au décès de sa mère, Joe hérite d’un courrier lui dévoilant le nom de son père biologique, ainsi que l’endroit où il vit. Esseulée, et démunie face à son deuil, la jeune infirmière décide de tout plaquer pour partir en quête de ce père inconnu, un certain Jerry Welsh, propriétaire d’un bar et dirigeant d’un club de moto en Californie.

Surpris de découvrir l’existence de sa fille de 27 ans, Jerry accepte malgré tout de lui donner sa chance, et lui fait une place dans son monde à lui, mais aussi dans sa famille : celle de sang, comme celle de coeur. Joe découvre la véritable identité du club. Plus que des passionnés de motos, ces hommes forment un véritable gang ayant la main mise sur toutes sortes d’économies parallèles.

Novice dans ce milieu, Joe s’apprête à mettre les pieds dans un univers dont on ne ressort pas indemne.

Dans cette nouvelle histoire, nous suivons donc Joe, une jeune femme approchant de la trentaine, qui découvre, suite au décès de sa mère, le nom de son père. Elle n’avait en effet jusque là posé très peu de questions sur ce dernier, sa relation fusionnelle avec sa mère lui suffisait. Connaître le nom de son géniteur juste après la mort de sa mère est un véritable raz-de-marée pour la jeune femme, qui décide, contre toute attente, de poser des congés dans l’hôpital où elle travaille et de traverser la moitié du pays pour aller rencontrer ce fameux père dont elle ne sait rien d’autre. Il n’est qu’un nom pour elle. Or, arrivée en Californie, ce n’est pas seulement un père que Joe va trouver, mais toute une famille. Car son père n’est pas n’importe qui, il s’agit de Jerry Welsh, dirigeant d’un club de biker et propriétaire d’un bar. Il dirige d’une main de fer son petit monde, et heureusement, car leurs activités sont bien plus diversifiées que ce à quoi s’attendait la jeune femme. C’est tout un monde qu’elle va devoir découvrir si elle veut rester à ses côtés.

Je vais tout de suite commencer par vous exposer ma surprise face à ce titre. Je suis tout ce que fait Blandine P. Martin depuis un moment. C’est un plaisir pour moi de chroniquer ses romans. J’ai d’ailleurs rejoints l’équipe de ses blogueuses attitrées en fin d’année. Or, avec le résumé de ce roman, je craignais de tomber un peu dans un monde fait de mafia, de grosses cylindrées et d’hommes roulant en permanence des mécaniques. Un monde un peu à la GTA, en somme. Je ne dis pas ce n’est pas le cas ici, bien au contraire, mais tout cela est géré avec intelligence, sans cliché. Evidemment, on parle de moto, de femme facile, d’arme, de drogue, et de mafia. Mais ceci reste bien traité, et on entre avec facilité, comme Joe, dans ce monde. Chaque élément de cet univers est disposé avec soin et parcimonie tout au long du roman, si bien qu’on n’a pas l’impression, jusqu’à la fin, d’être dans une histoire de mafieux. Certes, il y a de l’action, et tout ce qui fait une histoire sur les bikers, mais raconté d’une manière qui fait qu’on adhère parfaitement, et avec plaisir, à ce monde. C’est donc une bonne surprise pour moi qui craignait de ne pas me retrouver dans ce roman, qui avait peur de me retrouver envahi par les clichés sur ces communautés.

La force de cette histoire vient tout d’abord de Joe. Jeune infirmière, on la découvre dévastée suite à la mort de sa mère qu’elle adorait. C’était sa seule famille, et on sent qu’elle est complètement perdue toute seule, qu’elle ne sait plus quoi faire. La révélation du nom de son père, découvert dans une lettre laissée par sa mère, lui donne alors un nouveau but, un nouvel espoir. Elle n’est plus seule, elle a un père. Elle décide donc de se précipiter vers lui. Au début, l’univers des bikers l’effraie, mais heureusement, Joe est bien la fille de son père, et elle ne se laisse pas marcher sur les pieds. J’ai adoré ses joutes verbales avec …, l’un des bikers membres du groupe de son père. Joe est une fille qui résiste, qui ne cède pas alors qu’elle pourrait parfaitement s’enticher de l’un de ces hommes qui l’entourent. On sent qu’elle n’est pas là pour trouver l’amour, mais bien pour être avec son père. On sent aussi qu’elle veut une famille, au sens où elle veut intégrer celle de son père, et qu’elle est prête à repousser toujours plus loin ses peurs par rapport au monde auquel il appartient. J’ai aimé la manière dont elle refuse de le juger, alors qu’elle le pourrait. Elle l’accepte tel qu’il est, alors qu’il vit dans un monde dangereux. J’ai beaucoup apprécié le fait qu’elle ne soit pas complètement naïve, même si à sa place je me serais sauvée depuis longtemps. En effet, Joe n’hésite pas à poser beaucoup de questions, et à remettre en cause certains faits, comme la place des femmes. Elle est très courageuse, et ne se laisse pas démonter. C’est une héroïne attachante. On l’apprécié d’autant plus que l’histoire avance, elle son caractère bien trempé.

Il était temps, pourtant. Je voulais des réponses. Je devais savoir à qui j’avais à faire. Peut-être allais-je briser notre paradis, mais si je voulais apprendre à vivre à ses cotés, j’avais besoin de ça. Je pris mon courage à deux mains, et me jetai à l’eau, au sens figuré.

  • Je peux te poser une question ?

Comme s’il s’y était attendu, Jerry balança la tête en arrière, découvrant toutes ses dents dans un sourire adressé au ciel. Puis il me toisa tout en continuant de marcher, et je devinai l’œil espiègle caché derrière ses lunettes noires.

  • Je n’en attendais pas moins de toi. (…) Qu’est-ce que tu veux savoir ?
  • Toute la vérité ?
  • Toute la vérité. Promis.

Je soufflai un bon coup et commençai.

  • En quoi consiste le club ?

Je n’y allais peut-être pas par quatre chemins, mais cette question me gangrenait la tête depuis la venue du shérif. Je ne pourrais pas lui faire confiance comme j’étais supposée le faire, si je n’avais pas connaissance de toute la réalité. Pour la première fois, je perçus une onde de doute dans l’attitude de mon père, d’ordinaire intouchable.

Le fait que Jerry, le père de Joe, raconte aussi par moment l’histoire, est intéressant. Ceci permet en effet d’avoir son point de vue, et de pas seulement celui de Joe sur l’univers des bikers. J’ai apprécié qu’il prenne parfois la parole car on découvre sa façon de vivre, de concevoir son univers. C’est bien plus qu’une philosophie, mais on sent à quel point il est attaché à cette dernière, à sa liberté, à la vie qu’il a construite, même si elle est dangereuse, et à ses hommes. Il veille sur eux comme s’il était de la famille de chacun. Ceci permet de comprendre il veut que Joe accepte son monde, même s’il ne veut pas vraiment qu’elle en fasse partie. Il ne peut pas vivre autrement, mais il ne conseille pas à sa fille de vivre comme lui. J’ai aimé la relation qu’il développe avec chacun, que ce soit Joe ou ses hommes. On sent l’amour qu’il a pour eux, son attachement à son groupe qui va bien au-delà des liens du sang, mais aussi son autorité, sa fermeté avec son groupe. J’ai aussi aimé son caractère un peu bourru, mais tendre en même temps, protecteur envers tout le monde. Jerry est aussi un personnage attachant, et un père parfait pour Joe.

Nous allions donc composer avec cette gosse. Joe. Joséphine. J’en ris une seconde, persuadé que sa mère avait voulu rendre hommage à Miss Baker en choisissant ce prénom. L’artiste en avait parlé, une fois encore. Il faudrait lui inculquer les règles de base. Un faux pas pouvait coûter cher, ici. Plus important encore, je devrais m’assurer que mon message passé tout à l’heure auprès des gars seraient bien compris par tous. Je n’y dérogerais pas. Joe avait beau avoir vingt-sept ans, elle ne savait pas à qui elle avait à faire. Moi si. J’aimais mes frères, mais je connaissais aussi leurs bas instincts, et je refusai que « ma fille » – bon sang, cela faisait tellement bizarre de l’appeler ainsi – fasse les frais de leur libido exacerbée et de leurs manières de loubards. Si je voulais qu’elle reste, il lui faudrait un temps d’adaptation, j’en avais conscience. Le fossé qui  s’étendait entre le monde extérieur et celui des bikers était si profond qu’il n’était pas aisé à franchir. C’était un plongeon grisant. Et quand on avait choisi de sauter dans le vide, il était impossible de faire machine arrière. Mais je ne la laisserai pas seule. J’espérais qu’elle ferait le choix de rester à mes côtés.

En ce qui concerne les personnages secondaires, je les ai trouvés tous intéressants. Ils apportent tous quelque chose à l’histoire, un moment de répit ou au contraire un moment d’action. J’ai cependant beaucoup aimé Ash et Mack, tout simplement parce que dans ce 1er tome ce sont les deux personnages qu’on voit le plus. Ces deux personnages peuvent être tout aussi détestables qu’admirables, surtout dans leur rapport avec les femmes, qu’ils considère comme des objets livrés à leur bon vouloir. Et pourtant, ils ont leurs raisons pour agir ainsi. J‘aime beaucoup la dualité qu’a mit en place chez eux l’autrice, qui fait qu’on peut apprécier ces deux personnages, mais aussi parfois avoir envie de les cogner. C’est un coup de génie, car on ne sait pas vraiment sur quel pied danser avec eux. Ils sont macho, mais avec un cœur en or. De même, j’ai apprécié le personnage de Mona, la femme de Jerry, et la manière dont elle se comporte avec Joe. Et j’espère que le personnage de Casey sera plus développé dans le suite, car je pense que c’est un personnage avec beaucoup de potentiel, qui mérite d’être plus exploité. D’ailleurs, vu la fin de ce tome-ci, je pense qu’on va voir Casey bien plus souvent dans la suite de l’histoire, tout comme Mack.

  • Je peux le comprendre. Votre vision des femmes est…. particulière.

Ma remarque fit mouche ; Ash interrompit sa dégustation.

  • Comment ça ?

(…)

  • Eh bien, commençai-je, les femmes au sein du club ont la vie dure.
  • Je ne vois pas les choses comme ça. C’est comme un pacte. Elle s’occupent de nous, et en échange, on leur apporte notre protection.

Sa vision des relations hommes-femmes dans ce milieu m’étonna quelque peu. De toute évidence, il observait les faits depuis un tout autre angle, que je n’avais pas encore étudié.

  • Le rang de sweetie est assez… humiliant, en mon sens. Pourtant, elles ont l’air d’apprécier leur situation, analysai-je, incertaine.

Ash fronçait désormais les sourcils, clairement paumé dans mes explications.

  • Humiliant ? Dans quel sens ?
  • Elles sont vos propriétés, comme des objets mis à votre disposition. Vous les … (…) utilisez à votre guise, et elles doivent répondre à toutes vos demandes, dire oui à tout.
  • Elles ont fait ce choix, personne ne les a amenées de force, se défendit Ash.
  • Oui, je sais. Mais je ne comprends simplement pas l’intérêt qu’elles trouvent à ça.
  • Notre protection.
  • Mais sans vous, pas de danger, elles pourraient être beaucoup plus libres dehors, et pourtant, elles restent.

Un sourire étrange naquit sur son bouc noir.

  • Elles veulent des bikers, voilà pourquoi elles restent.

Pour ce qui est de la plume de l’autrice, elle est fluide et la lecture est facile. Les chapitres se dévorent, et on a du mal à lâcher le roman, car on veut savoir comment cela va se terminer. Les personnages sont intéressants, bien menés, sans gros clichés. Ils sont humains, font des erreurs, et disent des choses qu’ils peuvent regretter. Ils sont tous attachants à leur manière. La narration divisée entre Joe et Jerry apporte un plus à l’histoire, et permet de mieux appréhender l’univers décrit. Les émotions sont bien décrites, on les ressent parfaitement lorsque la situation l’exige. La balance entre l’action et les temps de répit est bien dosée, on ne s’ennuie pas, il y a du suspens, et même de m’humour. L’autrice est cependant bien sadique, car la romance est toute naissante dans ce premier tome, et celui-ci se termine sur un gros cliffenger, ce qui fait qu’on a hâte de lire la suite, d’avoir le prochain tome. Heureusement que celui-ci devrait apparaître avant la fin de l’année, parce qu’en terminant cette histoire, on se dit qu’on ne peut pas rester comme ça, sans savoir.

En résumé, c’est un roman que j’ai pris plaisir à lire. Sa lecture est agréable. On prend plaisir à suivre Joe dans la découverte de ce père, de ce qui l’entoure, dans ses peurs aussi et ses émotions. On s’attache aisément à cette héroïne qui n’a pas froid aux yeux, mais qui ne sait pas non plus obéir. On frissonne avec elle, et on envie son courage. On rit aussi avec elle, car il y a tout de même des moments drôles. C’est donc une histoire à découvrir, qui devrait vous surprendre. Je vous conseille de la lire, vous ne serez pas déçus.

Si vous voulez découvrir cette histoire plus en détail, Blandine P. Martin vous propose de lire les premiers chapitres sur son site web.

Et vous ?

Avez-vous déjà lu des romances au sein de groupe de bikers ?

Aimez-vous les romances un peu sombres ? Où le danger est présent ?

Aimez-vous les histoires où les héros sont malmenés ?

Qu’aimez-vous dans une romance ?

Quelle est votre lecture autoéditée de cette semaine ?

Bonne fin de semaine à tous 🙂

 

10 réflexions au sujet de « Wild Crows tome 1 : Addiction »

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