Bonjour tout le monde. Ca y est, on approche d’halloween, ma fête préférée avec Noël. Et oui, je suis fan de cette fête celtique, qui pour beaucoup paraît morbide ou horrible, mais qui pour moi est très importante. C’est en effet durant cette fête que j’ai mes plus beaux souvenirs, et que j’ai aussi eu ma plus grosse frayeur. Et pour cette occasion, j’ai eu envie de vous parler d’un roman que j’ai lu dernièrement et qui a frôlé le coup de cœur. En plus, il a une atmosphère qui est par moment angoissante, donc il correspond tout à fait à ce que j’attend pour un Halloween. Ce roman, c’est Jessie des Ténèbres, écrit par Yann Rambaud et publié aux édition Hachette. Il est sorti cette année. J’adore sa couverture, elle est magnifique. C’est un livre plutôt jeunesse, dédié aux adolescents. Je l’ai lu en partenariat avec le site NetGalley et les éditions Hachette. Voici son résumé :
Jessie a quatorze ans. Jessie fait des cauchemars. Elle retourne toutes les nuits dans une maison plongée dans les ténèbres. Chaque pièce dissimule de terribles secrets, la clef de son intérieur, et chaque porte, chaque énigme, chaque épreuve traversée lui fait comprendre petit à petit le mystère de ses origines.
Le jour, elle vit d’autres cauchemars. Des cauchemars éveillés, cette fois, les mauvaises blagues et les railleries de ses camarades au collège, les questions qu’elle se pose depuis qu’elle sait que son père et sa mère ne sont pas ses parents biologiques. Qui était celle qui lui a donné la vie ? Pourquoi n’a-t-elle pas voulu de la petite Jessie ?
Heureusement, les ténèbres de Jessie sont trouées par d’éclatantes lumières. Il y a Alice, d’abord, cette jeune fille spontanée et rieuse qui l’entraîne chaque mercredi dans les plus absurdes dingueries, au cœur d’une forêt merveilleuse où les taupes rendent la vue et les grenouilles savent compter. Et puis il y a Gaspard, un garçon de sa classe qui la fascine et éveille en elle les premiers sentiments amoureux…
Nous suivons donc Jessie, une jeune fille qui va sur ses quatorze ans, et qui se trouve tout ce qu’il y a de plus normal. Sauf que la nuit, elle se sent observée, surveillée, comme si quelqu’un se cachait dans la forêt toute proche de chez elle pour la regarder. Depuis quelques temps, elle sait qu’elle a été adoptée, et que ses parents qu’elle adore ne sont pas ses parents biologiques. Mais cela lui importe peu, puisque pour elle, ils sont ses parents et que personne ne sait rien sur ses vrais parents. Il n’y a qu’au collège où Jessie est très malheureuse, car elle est la tête de turcs des trois pestes, trois filles populaires qui font de sa vie un enfer. Jessie est en fait victime d’harcèlement scolaire. Heureusement pour elle, elle ne va que très peu sur les réseaux sociaux et n’a pas de téléphone portable, ce qui limite ce harcèlement au collège. Enfin, ceci n’empêche les trois pestes d’aller assez loin dans leurs jeux cruels sur la jeune adolescente, puisqu’elles n’hésitent pas à lui briser ses lunettes devant la structure scolaire, ou à l’affamer à la cantine puisque l’une des pestes est collée au self , à la distribution de nourriture. Jessie est une très bonne élève, ce qui explique pourquoi ces filles s’acharnent sur elle.
Viviane lui tendait sa paire de lunettes.
« Oh merci ! » s’exclama Jessie le plus spontanément du monde.
Elle y voyait tellement mal qu’elle dut presque viser pour atteindre l’objet. Mais à l’instant où ses doigts allaient le saisir, Viviane fit un « Oups ! » exagéré et les binocles allèrent cliqueter sur le bitume.
« Re-oups ! » ajouta Judith en marchant ensuite dessus.
Un craquement significatif retentit sous sa semelle. Stella lâcha un rire aigu. D’autres élèves, qui avaient assisté à la scène, ricanèrent
Puis, à l’approche de son anniversaire, Jessie se met à faire des rêves très étranges, et assez effrayants. Elle se retrouve devant une maison qui grince, à l’aspect menaçante. Et elle n’est pas seule face à cette maison, elle y retrouve son clown, un jouet qu’elle avait avec elle lorsqu’elle a été abandonnée. Ils espèrent que dans cette maison, ils trouveront le secret de leurs origines, leur mère. Et pour remonter le fil de leurs créations, ils seront prêt à affronter tous les dangers.
En pas chassés, Jessie glisse le long de la cloison. L’intérieur de la maison dégage une odeur de putréfaction. Ca lui saisit la gorge. Un nœud coulant. Elle peine à respirer. La porte suivante est ouverte de moitié.
Il y a ici une étrange luminosité, comme si on avait accroché au plafond un éclat de lune.
La pièce grouille.
(…)
Une montagne de rats. Fourrures remuantes plantées de queues lisses, se grimpant les unes sur les autres, formant une seule et même entité.
Alors, j’ai adoré cette partie-ci. La maison est vraiment flippante, et ce qui les y attend et assez effrayants lorsqu’on imagine leurs épreuves. J’ai vraiment trouvé l’épreuve de l’escalier assez osée, parce que non seulement elle est flippante, mais aussi très malsaine. Mais elle suit aussi très bien l’état d’âme de Jessie, sa culpabilité à ce moment-là. On sent bien que la maison est liée à Jessie et à ses émotions. Et le fait qu’elle se retrouve, non plus métaphoriquement, mais réellement, à coudre des morceaux de chairs humaine au cours de son périple, comme si elle se mettait à coudre des morceaux de son passé, est un des éléments les plus spéciaux de cette histoire. C’est assez dérangeant d’imaginer ce qu’elle est en train de faire, d’imaginer qui elle coud et reconstruit.
Pour ne pas trop spoiler ce qui se passe dans cette maison, dans les rêves de Jessie, je vais donc arrêter ici de parler de cette demeure effrayante, afin de me concentrer sur l’autre partie étrange de ce récit, ce qui s’y passe en journée, dans la forêt, avec Alice. En effet à peu près au même moment où Jessie se met à faire ses cauchemars, elle fait la rencontre dans la forêt d’une adolescente de son âge, Alice. Cette dernière connaît les bois sur le bout des doigts. Ainsi que ces animaux, qu’elle appelle même par leurs renoms. Chacun possède un pouvoir particulier, comme la taupe qui prend la myopie de Jessie ou la colombe qui impose la paix.
J’ai vraiment accroché au personnage d’Alice. Elle est pleine d’énergie, de joie, et elle est entièrement loyale envers Jessie, qu’elle tente de protéger par tous les moyens, allant jusqu’à proposer un plan démentiel pour qu’elle se venge des trois pestes, un plan radical. Son personnage est facilement attachant, et j’ai aimé le retournement de situation qui a lieu lorsqu’elle s’en va. Cette partie avec Alice permet d’apporter un peu de fraîcheur dans le texte qui est en par moment marqué par l’horreur.
L’eau, pas loin de dix mètres en contrebas, se pailletait d’or. Jessie demeura assise à récupérer son souffle et ses esprits, chassa la buée sur ses lunettes en les frottant avec le bas de son tee-shirt, et les remit sur son nez. Aux quatre points cardinaux, la forêt déroulait sa toiture de feuillage, et ce à l’infini.
(…)
- Et maintenant, le meilleur, décréta (Alice) en retirant ses vêtements.
- Qu’est-ce que tu…
Jessie resta bouche bée. En un instant, Alice avait pris la tenue d’Eve et, sans aucune gêne, présenta son corps à la brise et au soleil. Il faisait étonnamment chaud pour la saison. Sa peau était diaphane, ses cuisses et son ventre constellés eux aussi de tâches de son. En guise d’ornement, il ne lui restait plus qu’une seule petite clé, ceinte autour de son cou par une ficelle en cuir.
Puis sans crier gare, en poussant ce qui s’apparentait à un cri de coyote, elle se jeta dans le vide.
Pour le personnage de Jessie, j’ai aimé son évolution. Elle qui pense que tout va bien lorsqu’elle est chez elle se rend compte qu’en fait, tant qu’elle n’aurait pas découvert le secret de ses origines, elle ne pourra pas avancer et grandir. Tout le roman tourne donc autour de ce mystère, et le personnage de Jessie évolue selon ce qu’elle découvre. Elle passe par plusieurs étapes, qui sont aussi les étapes qu’elle traverse dans la maison. Et ce qu’elle y découvre lui permet en même temps de se révéler, de prendre le dessus sur ce qui lui arrive au collège. Et Alice lui permet dans la forêt de prendre confiance en elle. Jessie grandit et on s’attache facilement à elle, à son histoire. On l’a découvre aussi amoureuse, grâce au personnage de Gaspard, auquel on s’attache aussi. J’ai aussi beaucoup aimé ses parents adoptifs. On a envie de vivre avec eux et d’avoir les mêmes.
D’ailleurs, j’ai été assez émue à la fin du roman, lorsqu’on découvre en même temps que Jessie a vérité sur son histoire, ainsi que ses conséquences. L’auteur parvint facilement à retransmettre l’émotion de ce moment-là. En fait, ceci correspond à tout ce qu’on peut retrouver dans ce roman qui est très bien écrit. Chaque émotion, sentiment, description, est rendu avec force, ce qui fait qu’on a du mal à lâcher le roman, à ne pas être émerger totalement dans le récit. La plume de l’auteur est vraiment immersive, on se croirait avec Jessie et Alice, et lorsqu’il arrive quelque chose à l’une des filles, on a l’impression que cela arrive à une amie.
En fait, ce que je peux juste reprocher à ce roman, c’est que pendant une partie du livre, j’ai eu l’impression de tourner en rond, de ne pas comprendre où voulait en venir l’auteur. On ne sait pas si on est dans du fantastique, ou autre. Au début du roman, je me suis donc ennuyer en me demandant ce qui allait se passer. J’étais donc perdue entre ce qui se passait au collège, dans la maison ou avec Alice. Peut-être que c’était parce que j’étais pas assez immergée dans le roman. En tout cas, ceci a été balayé dès que j’ai été vraiment dans l’aventure de Jessie et dans sa quête de ses origines.
En tout cas, ce que je retiendrais de ce roman, c’était que je l’ai adoré, et que je n’ai qu’une envie, lire le premier roman de l’auteur, qui est consacré à Gaspard, le petit copain de Jessie. J’en conseille donc vivement la lecture, elle ne pourras que plaire à partir du moment où vous aimez le fantastique et que vous n’ayez pas trop peur de monter dans la maison qui grince.
Et vous ?
Vous l’avez lu, ou lu Gaspard des Profondeurs ?
Cette lecture pourrait-elle vous plaire ?
Qu’avez-vous prévu de lire pour Halloween ?
Bonne fin de semaine et bon Halloween 🙂